Contribution recherchée

Atelier no 6 : Quelles formations pour des adultes qui auront à éduquer demain ?

Titre Les attentes des formateurs en terme d'accompagnement.
Auteur(s) CORROYER Régis

Texte
Les Maisons Familiales Rurales constituent l'une des quatre composantes de l'enseignement agricole. Leur identité repose sur la structure associative des établissements de formation et sur la conduite de formations par alternance, selon un rythme "dit approprié". Le temps de formation en milieu socioprofessionnel est supérieur à celui passé à l'école (MFR).
La spécificité de ces formations, identifiée contractuellement dans la loi de 1984 sur l'enseignement agricole stipule l'obligation faite aux formateurs des MFR de suivre une formation pédagogique spécifique, elle-même en alternance, qui a pour but de permettre une appropriation, par l'expérience, des compétences professionnelles visées. Le parcours "classique" se déroule selon des principes "fondateurs" proches de ceux qui président aux formations des élèves ou étudiants dans les MFR, mais avec des modalités de mise en oeuvre différentes (dix huit mois, huit modules pour un total de 256 heures en session).
La loi de modernisation sociale de février 2002 portant règlement sur la Validation des Acquis d'Expérience, mais aussi l'existence d'un public de moniteurs exerçant depuis de nombreuses années sans avoir suivi le parcours de formation pédagogique ont conduit le Conseil d'Administration de l'ANFRA à initier, à titre expérimental, depuis 2002/2003, un parcours de formation pédagogique avec validation d'acquis. Cette formation s'adresse à des personnes ayant au moins cinq années d'activité dans le secteur de la formation, dont trois au minimum en MFR. Elle permet ainsi un parcours de formation de 112 heures sur une année, en 3 modules de 24 heures, plus une session thématique de 40 heures.
Nous faisons l'hypothèse que les attentes de ces deux publics (formateurs novices et formateurs expérimentés) dans leur parcours de formation pédagogique ne sont pas de même nature, en terme de formation et d'accompagnement. Co-animateur d'un groupe de chacun de ces deux publics, nous avons cherché à appréhender leurs attentes. Nous avions au départ envisagé de conduire cette recherche sur l'ensemble de nos deux populations. N'ayant obtenu qu'un nombre limité de réponses nous avons décidé, à partir des personnes ayant répondu, d'en retenir quatre de chaque population. Une première analyse de leur vécu fait apparaître la place importante des pairs dans leur entrée dans le métier. Pour les formateurs en formation "classique" un paradoxe émerge entre la décentration visée dans le cadre de la formation, et la centration produite par cette activité supplémentaire (production d'un mémoire, absences auprès des groupes, ...).
Pour les formateurs en FP VAE, leur participation à cette formation relève d'une démarche volontaire correspondant à une recherche de reconnaissance institutionnelle, de valorisation et de développement de compétences. Ils perçoivent ce parcours de façon paradoxale. En effet la variété des situations, les responsabilités assumées conduisent à une grande richesse d'expériences à échanger, confronter ; mais ces échanges se trouvent limités par les contraintes liées à la durée restreinte de la formation. Par ailleurs, comme formateur-accompagnateur, nous nous demandons si, pour les formateurs en formation "classique", nous ne sommes pas avant tout dans une démarche d'analyse de pratiques, alors que les seconds se situeraient davantage dans une posture réflexive.