INRP - Recherche d'une contribution

Contribution recherchée

Atelier no 15 : Apprentissages...échecs et réussites.

Titre	Les effets de la tonalité sociale du public des lycées sur les représentations des élèves
Auteur(s)	LEBASTARD-LANDRIER Séverine / DURU-BELLAT Marie

Texte
En raison de l'aspect centralisé du système éducatif français, on pourrait penser que les établissements scolaires sont relativement homogènes, pourtant ils sont loin d'être semblables, notamment au niveau du public d'élèves qu'ils scolarisent (ce qui s'explique en partie par la carte scolaire et par le choix des familles).Jusqu'à présent, la sociologie française s'est davantage attachée à expliquer les inégalités de réussite scolaire par des facteurs individuels. Quelques recherches ont toutefois montré que l'établissement exerce une influence spécifique sur les performances des élèves au niveau du collège (Duru-Bellat & Mingat, 1988, Grisay, 1990, 1993, 1997) comme au niveau du lycée (Le Bastard-Landrier, 2002). Par ailleurs, certains travaux anglo-saxons (Thrupp, 1999, Opdenakker & Van Damme, 2001) ont mis en évidence l'existence d'une relation forte entre la tonalité sociale du public d'élèves, et certains processus scolaires. Les résultats présentés dans cette communication sont issus d'un travail exploratoire conduit en 2002-2003 par l'IREDU poursuivant un double objectif: d'une part, mettre en évidence l'influence de la composition sociale et scolaire du public sur la réussite ainsi que sur les attitudes des élèves(estime de soi scolaire, rapport à la discipline); d'autre part, identifier les processus par lesquels transitent l'effet de la composition du public. Pour cela, une analyse quantitative a été conduite sur la base d'un échantillon de 27 établissements (soit environ 2000 élèves scolarisés en classe de seconde). Elle a montré que les élèves gagnent sur le plan de la réussite à être scolarisés auprès d'un public socialement favorisé en français comme en mathématiques. Ensuite, des analyses qualitatives ont été réalisées dans neuf lycées contrastés de l'académie de Dijon pour mettre en évidence les différents types de processus (organisationnels, pédagogiques et psycho-sociaux) susceptibles d'expliquer les différences observées. Sur ces établissements, ont été rassemblés a) des entretiens avec les proviseurs, b) des questionnaires administrés aux professeurs des classes de seconde concernant leurs jugements et leurs attentes vis-à-vis de leurs élèves, leurs pratiques pédagogiques; d) des questionnaires administrés aux élèves de 2nde (niveau d'aspiration scolaire, pratiques de travail au quotidien...). Les résultats soulignent qu'au-delà de leur origine sociale, les élèves sont influencés par la tonalité sociale de l'établissement qu'ils fréquentent notamment en termes d'aspirations, et de confiance en soi.

Texte

En raison de l'aspect centralisé du système éducatif français, on pourrait penser que les établissements scolaires sont relativement homogènes, pourtant ils sont loin d'être semblables, notamment au niveau du public d'élèves qu'ils scolarisent (ce qui s'explique en partie par la carte scolaire et par le choix des familles).Jusqu'à présent, la sociologie française s'est davantage attachée à expliquer les inégalités de réussite scolaire par des facteurs individuels. Quelques recherches ont toutefois montré que l'établissement exerce une influence spécifique sur les performances des élèves au niveau du collège (Duru-Bellat & Mingat, 1988, Grisay, 1990, 1993, 1997) comme au niveau du lycée (Le Bastard-Landrier, 2002). Par ailleurs, certains travaux anglo-saxons (Thrupp, 1999, Opdenakker & Van Damme, 2001) ont mis en évidence l'existence d'une relation forte entre la tonalité sociale du public d'élèves, et certains processus scolaires.
Les résultats présentés dans cette communication sont issus d'un travail exploratoire conduit en 2002-2003 par l'IREDU poursuivant un double objectif: d'une part, mettre en évidence l'influence de la composition sociale et scolaire du public sur la réussite ainsi que sur les attitudes des élèves(estime de soi scolaire, rapport à la discipline); d'autre part, identifier les processus par lesquels transitent l'effet de la composition du public.
Pour cela, une analyse quantitative a été conduite sur la base d'un échantillon de 27 établissements (soit environ 2000 élèves scolarisés en classe de seconde). Elle a montré que les élèves gagnent sur le plan de la réussite à être scolarisés auprès d'un public socialement favorisé en français comme en mathématiques. Ensuite, des analyses qualitatives ont été réalisées dans neuf lycées contrastés de l'académie de Dijon pour mettre en évidence les différents types de processus (organisationnels, pédagogiques et psycho-sociaux) susceptibles d'expliquer les différences observées. Sur ces établissements, ont été rassemblés a) des entretiens avec les proviseurs, b) des questionnaires administrés aux professeurs des classes de seconde concernant leurs jugements et leurs attentes vis-à-vis de leurs élèves, leurs pratiques pédagogiques; d) des questionnaires administrés aux élèves de 2nde (niveau d'aspiration scolaire, pratiques de travail au quotidien...). Les résultats soulignent qu'au-delà de leur origine sociale, les élèves sont influencés par la tonalité sociale de l'établissement qu'ils fréquentent notamment en termes d'aspirations, et de confiance en soi.