Contribution recherchée

Atelier no 8 : Questions de société et questions de formation et d'éducation. Quelles intersections ?

Titre Scolarités et participation des femmes dans les activités politiques
Auteur(s) POLAERT Aliette

Texte

L'objet de cette étude porte sur la sous-représentation des femmes en politique, en France. Nous avons cherché à savoir pourquoi si peu de femmes se trouvaient aux instances décisionnelles.
Nous voulions examiner les causes sociales qui auraient pu influencer le comportement des femmes, et vérifier si cela avait une incidence sur leur place dans la vie sociale, économique et politique, d'une part et d'autre part si cela avait une répercussion sur la perception de leur image de soi. Enfin il nous fallait examiner si le pouvoir tel qu'il existe en France était un obstacle à l'accession des femmes en politique.
Nous avons posé quatre hypothèses. Pour tenter de les valider, nous nous sommes appuyées sur des données statistiques, nous avons mené une enquête auprès de femmes engagées en politique dans notre région, d'origine sociale, d'âge et de couleur politique différentes, et nous avons travaillé sur des biographies de femmes insérées en politique à un niveau national, qui ont occupé de hautes fonctions au gouvernement. Nous voulions vérifier comment elles étaient arrivées en politique, si leur cursus scolaire avait aidé à cette démarche, si elles avaient suivi des formations, comment elles se percevaient, ce qu'elles préconisaient pour arriver à une meilleure représentation.
Il ressort des résultats qu'il existe encore de fortes inégalités dans l'enseignement, en particulier dans l'accès à certaines filières, et dans les rôles traditionnels qu'on continue à leur attribuer. Cela a une répercussion sur leur accès au monde économique, social et politique et ne favorise pas une image valorisée d'elles-mêmes.
Cependant il ressort également que les filles réussissent mieux que les garçons dans différents domaines. Elles gagnent du terrain dans l'enseignement supérieur, les grandes écoles, sur le marché de l'emploi, et dans le monde associatif. Pourtant malgré les résultats, elles n'ont pas encore une conscience objective de leurs capacités. Les schèmes traditionnels sont tellement ancrés en elles qu'elles ont des difficultés à construire une nouvelle identité de femme, qui leur permettrait de se positionner autrement. Même si elles parlent de changer l'image de la femme politique, elles ont des difficultés à mettre en place une autre forme de rapport au pouvoir, que celle exercée actuellement par les hommes.