Contribution recherchée

Atelier no 10 : De nouvelles formes d'évaluation (validation des acquis) vont-elles renouveler les cursus universitaires ?

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Titre Echec universitaire et pratiques pédagogiques
Auteur(s) AZZOUZ Lakhdar

Texte
La formation pédagogique des enseignants du supérieur et notamment celle des enseignants de l'université de Constantine demeure embryonnaire pour ne pas dire absente du cursus universitaire. Cette formation obligatoire est dispensée, dans le cadre de la post-graduation, par les enseignants des Sciences de l'Education. Elle comprend un volume horaire de trente heures, alors que son contenu est laissé à l'appréciation de chaque formateur.
Hormis cette formation, aucune autre formation pédagogique, n'est venue consolider cette formation initiale. De ce fait, la nécessité d'un recyclage se fait réellement sentir afin d'aider les enseignants à apprendre leur métier.
Cette absence de formation pédagogique se répercute sur la qualité des enseignements dispensés. C'est ce qui pourrait expliquer le taux de redoublement très élevé notamment en première année dans la plupart des départements de l'Université dont voici quelques chiffres montrant ainsi l'ampleur de ce phénomène au terme de l'année 2002/2003.
39,24% des étudiants du Département de Technologie, 38,49% des étudiants du Département de droit et Sciences administratives, 37,21% des étudiants du Département des Sciences Vétérinaires et 54,38% des étudiants du Département d'industrie alimentaire, sont en situation d'échec universitaire.
La lutte contre l'échec universitaire devient une priorité. De ce fait, il est fondamental de cerner par une analyse minutieuse les facteurs ayant contribué à l'émergence de ce phénomène afin d'atténuer ses effets néfastes. Pour cela, une étude a été menée au niveau de l'université de Constantine. Les données recueillies reflètent la détresse dans laquelle se trouvent les étudiants livrés à eux-mêmes sans préparation aucune face aux exigences de «leur métier» Démotivés, ils adoptent très souvent des conduites néfastes qui se manifestent par des désaffections aux cours magistraux. Les résultats de l'enquête que nous avons réalisée ont révélé que les étudiants mettent surtout l'accent sur les pratiques pédagogiques inadéquates mises en oeuvre par les enseignants, pour expliquer leur échec universitaire, et de manière générale la qualité des enseignements dispensés.
Ces appréciations relativement sévères mais réalistes pourraient s'expliquer par la place marginale qu'occupe la pédagogie à l'Université de Constantine.
En effet, le poids de cette dernière dans la promotion des enseignants dans les différents grades est relativement faible par rapport à celui de la recherche. Ce qui pousse les enseignants à se focaliser davantage sur la recherche scientifique, ( Production d'articles et d'ouvrages, participation à des colloques etc. )
Afin de tenter de remédier à cette situation, les autorités universitaires doivent de ce fait,
s'impliquer davantage dans la formation pédagogique des enseignants afin de les aider à apprendre tout simplement leur métier.
Ce n'est que par des mesures d'accompagnement de diverses natures que la pédagogie peut trouver sa place au sein de la communauté universitaire dont elle est l'essence même, et que l'on oublie très souvent.