Contribution recherchée

Atelier no 12 : Quelles approches pour faciliter le développement des personnes dans les organisations d'éducation et de formation ?

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Titre « Qu'est-ce que l'efficacité ? » ou bien « Pour une éthique de la formation »
Auteur(s) VALLET Patricia

Texte
L'appel à contribution interroge notre place de formateur : comment situer notre fonction du côté des «sujets pleinement efficaces»?
J'ai mené une recherche de type clinique, avec des formateurs et j'ai été amenée à caractériser différents discours des formateurs : à centration scientifique ; à centration techniciste ; à centration rogérienne ; à centration psychanalytique.
Dans les deux premiers types de discours , on voit apparaître l'efficacité au coeur de la fonction du formateur, du côté de la science ou de l'expertise technique et l'on aperçoit vite le risque de telles positions :
- le discours à centration scientifique vise au fond à expliquer plutôt que comprendre, avec le risque d'une surestimation de la pensée et de l'objectivité.
- le discours à centration techniciste ou méthodologique met en avant l'action...mais peut-être s'agit-il au fond de se garantir contre l'imprévu par un quadrillage sécurisant autour de principes à suivre («il faut faire passer, faire entendre...») ;
Ainsi le discours de l'efficacité peut être interrogé, dans «les nouveaux territoires qui se dessinent», mais comment nous situer alors ?
Je propose d'appeler «Ethique de l'aporie» cette voie qui insiste sur la nécessité d'articuler différentes positions contradictoires en même temps :
- visée adaptative et prise en compte des singularités ;
- rigueur, objectivité, et prise en compte de la subjectivité etc.
Et notre travail est empreint aussi de valeurs esthétiques : l'oeuvre de formation tresse ensemble les approches intelligibles et sensibles. Cette «poëtique de l'imperfection» est celle du formateur qui indique seulement quelques pistes, ouvre le déploiement imaginaire ...et en même temps se retire.
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