Contribution recherchée

Atelier no 1 : Quelle formation d'adultes pour réaliser "l'éducation tout au long de la vie" ?

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Titre L'éthique de l'évaluateur en situation de recrutement
Auteur(s) DAINECHE Bélina

Texte
Cette recherche de Doctorat en cours, s'intéresse à l'éthique de l'évaluateur dans des situations d'entretiens destinés à recruter des candidats en formation.
A visée praxéologique, ces entretiens de recrutement procèdent d'une évaluation normative, institutionnelle, qui va décider du seuil d'admissibilité des candidats, et chercher à vérifier l'acquisition d'un référentiel pré-établi. Nous sommes bien là dans la logique du contrôle. (Vial 2001) que nous nommerons «Contrôle anticipé» avec pour objectif l'efficacité d'une sélection.
C'est pourquoi l'acte de recruter se veut être d'une objectivité maximum notamment par l'utilisation de techniques d'instrumentation, qui se veulent toutes les plus scientifiques les unes que les autres et ceci afin de produire un savoir sur le candidat et éviter ainsi qu'il n'y ait «erreur sur la personne». Ici le recrutement est un contrôle des écarts entre le candidat et le profil de poste, entre le référé et le référent (Figari, 1994)
Cependant, il reste que le processus de recrutement conserve une part irréductible d'incertitude, d'imprévu et s'avère de ce fait beaucoup plus dynamique et complexe que la présentation linéaire voire schématisé qui en est parfois faite.
Car somme toute, lors des entretiens tout ce qui est de l'ordre de la communication non verbale va déterminer un système de transfert, et de contre-transfert. «Dans son essence, le transfert efficace dont il s'agit c'est tout simplement l'acte de parole» (Lacan, 1975, p 127).
Dès lors le questionnement de notre recherche portera sur les interactions entre les membres du jury et l'impétrant, mais aussi de ce qu'il advient de ces référentiels conçus pour venir en aide à une évaluation la plus efficace possible D'autre part, lors de ces entretiens qui mettent en interactions des personnes, des humains, la préoccupation éthique dans cette expérience de l'altérité est-elle présente chez l'évaluateur, et pourrait-elle l'être au point d'altérer les critères, et que face à l'évaluateur, l'impétrant, l'autre, soit reconnu dans sa totale liberté et dans la complexité qui l'habite comme une personne singulière ?
De fait, «Aboutir à une éthique de la parole est une urgence dans n'importe quel lieu de rencontre professionnelle, dans tout espace où existe une disparité entre ceux qui l'occupent où les uns ont des objectifs pour les autres». (Cifali, 1994, p. 230)
Ainsi donc lors de questionnement éthique les interactions langagières inhérentes à ce type de situations d'entretien ne seraient-elles pas régulatrices et porteuses de modifications du référentiel du jury ?