Contribution recherchée

Atelier no 11 : Diversité culturelle, conflit des civilisations ou dialogue interculturel : quelles stratégies éducatives ?

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Titre Les expositions universelles : le mot, la chose et ses représentations
Auteur(s) DANVERS Francis

Texte
Quel est le degré de pertinence de la notion d'«Exposition universelle» au seuil du Troisième millénaire ?
Partant des prémisses de la question formulée pour la première fois à Londres en 1851, nous distinguons un "âge d'or des Expos" où s'affirme une vocation pédagogique de la diffusion des connaissances, à un modèle plus récent où l'idée universaliste du progrès s'efface devant le règne du spectacle divertissant traversé par le mythe du "village planétaire". Entre l'éphémère et l'institution, les Expositions universelles ont toutes en commun d'offrir une vision de l'avenir de l'homme et de la société. C'est ce mode de diffusion culturelle des sciences et des techniques qui fera l'objet de notre analyse critique du point de vue de ses valeurs et de ses croyances. Les Expositions universelles au XX°siècle : vitrine du savoir de l'humanité ou utopie ?
Notre hypothèse centrale s'appuie sur deux considérations : toute Exposition universelle est l'écho de son époque et de la société qui la promeut. Chacune d'entre elles véhicule une visée utopique de la connaissance.
Nous nous interrogerons sur l'«âge d'or des Expo», période où l'on croit à l'idéologie du progrès, sa rationalisation scientifique, au rêve industrialiste. Au-delà de la vulgarisation scientifique et technique, l'Exposition s'affirme didactique et rejoint l'enseignement avec un souci pédagogique. Depuis les expositions "générales" et expositions "spécialisées" se sont multipliées pour satisfaire à des enjeux de prestige, de commerce et de développement d'échanges touristiques. Les innovations technologiques des industries du spectacle se substituent au rayonnement intellectuel et humaniste. L'une des questions essentielles est de savoir si de telles manifestations sont susceptibles d'avoir des effets positifs, durables et auprès de quels publics.
Enfin, à partir de la prise en compte plus approfondie (deux visites au cours de l'été 2000) de la dernière Exposition universelle du siècle passé à Hanovre, sur le thème : "Homme-Nature-Technologie", nous questionnerons le déplacement de sens opéré par l'avènement de «l'Exposition divertissement» produite par les industries culturelles, du spectacle et de la communication interactive. Comment se construit la figure du visiteur ? quelles sont les représentations des savoirs et des processus d'appropriation ou de non-appropriation de la connaissance ? Quels sont les enjeux culturels, politiques et économiques de telles manifestations de masse qui s'inscrivent dans l'espace de la mondialisation de l'éducation informelle ?