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Contribution recherchée

Atelier no 9 : Comment analyser et comprendre les situations didactiques ?

Titre	Du document à l'autodocumentation : usage des documents dans le système éducatif
Auteur(s)	ROBERT Sophie

Texte
La communication que nous proposons présente les premiers résultats d'une thèse en cours, sous la direction de Jacky Beillerot. Au cours de cette recherche nous avons entrepris un travail d'histoire de l'usage des documents dans le système éducatif français, à travers l'analyse d'un corpus de 693 textes officiels, qui couvrent la période 1817-2002 et qui régissent la classe d'âge des «11 ans-15 ans». Pour appréhender la façon dont le «document» a peu à peu conquis l'espace de la classe, nous avons répertorié 1981 occurrences du terme document et de ses principaux dérivés dans notre corpus. A partir de ces données nous avons conduit une analyse diachronique afin de mettre en évidence l'évolution des recommandations officielles sur la période d'étude. Pour visualiser et comparer la répartition des occurrences des formes «documents», «document et «documentation», nous avons utilisé des «plot box» ou boîte de dispersion, diagrammes statistiques introduits par TUKEY aux Etats-Unis en 1972. Cette analyse statistique nous a permis de proposer un découpage temporel qui rend compte de l'évolution des discours officiels à ce sujet. Notre analyse montre qu'on peut repérer des périodes clés et qu'en particulier les années 1920 constituent une période charnière marquée par l'apparition de la notion de «documentation» dans les textes officiels, qui se traduit par des recommandations de «collecte» ou de «recherche» de documents ou encore par l'emploi d'expressions comme «se documenter» «étude documentée». Un travail synchronique mené sur ces périodes-clés nous a permis d'affiner l'analyse précédente et de mettre en évidence des similitudes et des contrastes entre les textes relatifs aux trois niveaux primaire, primaire supérieur et secondaire. A partir de cette analyse historique, la présente communication se propose d'exposer quelles sont les continuités et les ruptures lisibles à travers les textes et de montrer comment l'étude des occurrences «outliers» à permis de percevoir deux modes de diffusion distincts des documents en classe. Le premier à travers l'enseignement secondaire importe une conception érudite du document liée au monde des idées, à la sphère intellectuelle et aux sciences et vise chez l'élève le développement de facultés intellectuelles. Le second a diffusé à travers l'enseignement primaire supérieur et introduit une conception pragmatique du document liée au monde du commerce et de l'industrie et vise le développement de savoir-faire précis et limités à des contextes bien définis.

Texte

La communication que nous proposons présente les premiers résultats d'une thèse en cours, sous la direction de Jacky Beillerot.
Au cours de cette recherche nous avons entrepris un travail d'histoire de l'usage des documents dans le système éducatif français, à travers l'analyse d'un corpus de 693 textes officiels, qui couvrent la période 1817-2002 et qui régissent la classe d'âge des «11 ans-15 ans».
Pour appréhender la façon dont le «document» a peu à peu conquis l'espace de la classe, nous avons répertorié 1981 occurrences du terme document et de ses principaux dérivés dans notre corpus.
A partir de ces données nous avons conduit une analyse diachronique afin de mettre en évidence l'évolution des recommandations officielles sur la période d'étude. Pour visualiser et comparer la répartition des occurrences des formes «documents», «document et «documentation», nous avons utilisé des «plot box» ou boîte de dispersion, diagrammes statistiques introduits par TUKEY aux Etats-Unis en 1972. Cette analyse statistique nous a permis de proposer un découpage temporel qui rend compte de l'évolution des discours officiels à ce sujet. Notre analyse montre qu'on peut repérer des périodes clés et qu'en particulier les années 1920 constituent une période charnière marquée par l'apparition de la notion de «documentation» dans les textes officiels, qui se traduit par des recommandations de «collecte» ou de «recherche» de documents ou encore par l'emploi d'expressions comme «se documenter» «étude documentée».
Un travail synchronique mené sur ces périodes-clés nous a permis d'affiner l'analyse précédente et de mettre en évidence des similitudes et des contrastes entre les textes relatifs aux trois niveaux primaire, primaire supérieur et secondaire.
A partir de cette analyse historique, la présente communication se propose d'exposer quelles sont les continuités et les ruptures lisibles à travers les textes et de montrer comment l'étude des occurrences «outliers» à permis de percevoir deux modes de diffusion distincts des documents en classe. Le premier à travers l'enseignement secondaire importe une conception érudite du document liée au monde des idées, à la sphère intellectuelle et aux sciences et vise chez l'élève le développement de facultés intellectuelles. Le second a diffusé à travers l'enseignement primaire supérieur et introduit une conception pragmatique du document liée au monde du commerce et de l'industrie et vise le développement de savoir-faire précis et limités à des contextes bien définis.