Contribution recherchée

Atelier no 8 : Questions de société et questions de formation et d'éducation. Quelles intersections ?

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Titre Quelle place pour les filles à l'ex-Ecole Polytechnique Féminine depuis son ouverture à la mixité ?
Auteur(s) STEVANOVIC Biljana

Texte
Cette communication se base sur une recherche dans le cadre d'une thèse. L'objectif est d'analyser l'évolution de la mixité dans une école d'ingénieurs, l'Ecole Polytechnique Féminine. Cette école d'ingénieurs, à l'origine destinée aux filles, a été fondée en 1925 par une femme Marie-Louise Paris, ingénieur elle-même. L'école Polytechnique Féminine forme des femmes ingénieurs pendant 69 ans afin de devenir mixte en 1994 en s'ouvrant aux garçons. Depuis l'ouverture de l'école à la mixité les effectifs féminins baissent considérablement afin de compter aujourd'hui 34% des filles à l'école.
Dans la mesure où notre problématique générale consiste à étudier le passage de la non-mixité à la mixité dans cette école et à comparer les trajectoires scolaires des filles et des garçons scolarisés à l'EPF, nous avons étudié comment les élèves vivent ce passage à la mixité et comment ils perçoivent la vie quotidienne de l'étudiant/e au sein de l'école. Et nous avons proposé de tester l'hypothèse que le passé féminin de l'école se fait ressentir sur l'atmosphère et les mentalités de la vie scolaire aujourd'hui, ce qui rend les conditions de travail favorables à la réussite des filles d'un côté concernant le travail scolaire et de l'autre côté ce qui leur donne confiance dans la voie qu'elles ont choisie c'est-à-dire dans le métier d'ingénieur qui a été considéré depuis toujours comme un métier masculin. L'étude de l'appréciation de leur vie d'étudiant/e à l'école, de la position des filles à l'école, des difficultés rencontrées et de l'organisation des activités extra-scolaire à l'école nous permettra d'examiner l'ambiance et les mentalités à l'école et de voir si le passé féminin se ressent toujours. L'étude du niveau scolaire actuel à l'école et de l'appréciation du programme nous permettra de comparer les trajectoires des filles et des garçons.
La méthodologie adoptée pour l'enquête est un questionnaire (soumis aux filles et aux garçons scolarisés à l'EPF) et les entretiens semi-directifs auprès de 31 élèves (16 garçons et 15 filles). L'analyse des résultats a montré que les élèves qui intègrent l'EPF ont retrouvé une atmosphère agréable pour travailler sans la rivalité et la compétition des CPGE. Avec le passage à la mixité, l'école a réussi à garder un cadre où les filles sont bien intégrées, et quand elles participent à l'organisation de la vie à l'école, elles cherchent comme les garçons les postes de responsabilité. Si on se conduit à travers les déclarations des élèves, les trajectoires scolaires des filles et des garçons scolarisés à l'EPF ne se distinguent pas.