Contribution recherchée

Atelier no 8 : Questions de société et questions de formation et d'éducation. Quelles intersections ?

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Titre La disparition des filles dans les études d'informatique : conséquences d'un changement de représentation
Auteur(s) COLLET Isabelle

Texte
Parmi les études scientifique et technique, l'évolution de la discipline informatique attire l'attention car la part des femmes y est en régression depuis la fin des années 1980. Pour tenter de comprendre les raisons de ce recul singulier, cette communication s'appuie sur deux recherches: une thèse en sciences de l'éducation en cours et une enquête qui s'inscrit dans le cadre des missions de recherche commandées par le Service des droits des femmes et de l'égalité.
Nous regarderons comment la population des informaticiennes a évolué au cours du temps dans les écoles d'ingénieurs, puis comment la perception de l'informaticien et de l'ordinateur s'est modifiée au cours de la décennie 1990.
Si le modèle du hacker est aussi ancien que l'invention des premiers ordinateurs, il est devenu prégnant sur les représentations du métier d'informaticien avec la généralisation du micro-ordinateur. Avant les années 1990, tant que l'informatique est perçue comme un métier technique du tertiaire, les femmes peuvent y entrer relativement nombreuses. Mais avec la généralisation du micro-ordinateur, le modèle du hacker se diffuse auprès du public. Ce modèle, culturellement familier aux garçons, possiblement désirable, activant les fantasmes de pouvoir dans lesquels les garçons sont éduqués, est devenu hostile aux filles. A travers les entretiens des hommes comme ceux des femmes, on constate que le code, la technique et tout ce qui constitue le prototype du hacker reste des références pour décrire ce qu'est un «vrai» informaticien. Il ne s'agit que d'une représentation, très différente de la réalité de ce métier et même de ces études. Mais les filles ont du mal à se projeter dans un tel rôle, d'autant plus que les garçons leur rappellent continûment qu'elles n'y ont pas leur place. Elles se détournent donc de ses filières, décrochent ou encore n'exercent jamais dans le métier.