![]() La 6ème Biennale |
Titre : | Un survol introductif des rites de passage dans l'Ecole publique en France. De l'institution à l'imaginaire ou l'institution de l'imaginaire. |
Auteurs : | GLEYSE Jacques
/ Marquié-Pacull Nathalie
/ VALETTE Murielle
/ MASOIN Céline
/ CANAL Jean-Luc
/ IUFM De Montpellier et Unviersité Paul Valéry |
Texte : |
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La notion de rite est une notion capitale, travaillée par la sociologie
depuis Durkheim. Sur ce sujet, les connaissances n'ont cessé de se complexifier
avec l'émergence de nouvelles théories et les transformations
des pratiques sociales. Deux sortes de rites semblent pouvoir être mis
en évidence avec Marcel Mauss les rites profanes et les rites religieux.
Mais on peut encore approfondir cette notion en distinguant avec Arnold Van
Gennep " rites de passage ", avec Victor Turner la " liminarité
" ou avec Pierre Bourdieu les " rites d'institution ". Ici ce
sont les rites de passage dans l'école qui seront étudiés. Dans cette optique, il s'agit de mettre en uvre, à l'instar de Christian Bromberger, une ethnologie du quotidien et du banal, en transformant l'ordinaire en extraordinaire. Les travaux de Martine Ségalen , sont importants dans cette optique. En effet, ils montrent, en complétant les travaux de Claude Rivière comment le support corporel fait partie intégrante de la définition du rite, comment il est composé d'actions " symbolisantes " dont le corps est de manière permanente le support (politesse, maquillage, percing, rasage ). Plus classiquement, Van Gennep, montre que tout rite de passage est marqué par trois étapes au moins : la séparation, la marge, la réintégration qui toutes sont liées à des souffrances plus ou moins importantes infligées au corps donnant lieues à des retentissements affectifs intenses. Assez récemment Catherine Pont-Humbert a publié un Dictionnaire des symboles, des rites et des croyances , traitant très rapidement des rites contemporains, mais faisant une place aux rites dans l'éducation. Plus récemment encore, Thierry Goguel d'Allondans vient de faire paraître une nouvelle lecture de l'uvre d'Arnold Van Gennep. Ce texte s'adresse aux éducateurs en général. Revisitant les travaux de Van Gennep (1873-1957), il montre comment, y compris dans nos sociétés, les rituels (notamment dans l'éducation entendue au sens extensif) permettent d'exister socialement Pour ce qui concerne l'éducation scolaire, au sens strict, au XXe siècle en France, les travaux sur le sujet et le thème sont pratiquement inexistants. Peu se préoccupent de la perspective " socialitaire " ou " imaginaire " de cette institution. Or, les institutions laissent place à des fantasmes, à des projections, à des constructions imaginaires, mais, au-delà, ces institutions sont elles-mêmes porteuses de l'imaginaire social. Il a donc été décidé de mettre en uvre une recherche ethnologique ou anthropologique, au premier sens du terme, sur ce problème des rites de passage dans l'école publique en France. Un peu d'étymologie Pour ce qui concerne le système scolaire français, il semble que se soient établies de manière stable cinq strates institutionnelles correspondant, à une construction sociale datée qui s'est figée au cours du temps et qui persévère dans son être au travers d'une distinction fondée essentiellement sur des " âges scolaires " fantasmés (aujourd'hui partiellement remise en cause par les " retard " et les " avances "). Ainsi, doit-on constater, au plan institutionnel, l'existence de plusieurs systèmes distincts, aussi bien au plan des territoires (de type bâtiments) que des règles de vie et des contenus sociaux et scolaires. La crèche, dans certains cas, constitue le premier élément de cet imaginaire scolaire, mais la plupart du temps, c'est plutôt l'école " maternelle ", vers deux ou trois ans, qui s'inscrit comme la première marque sociale d'une volonté de scolariser l'enfant hors du groupe familial. Pourtant, la simple dénomination de cette école comme " maternelle " montre que son imaginaire est encore largement marqué par la préservation d'une relation à la " mater " la mère, donc à la structure sociale originaire. Avec l'école primaire (prima scolae), vers six ans, vient, étymologiquement, le premier temps d'une véritable scolarisation, c'est-à-dire d'une volonté de construction sociale de l'élève. L'école primaire est la première école. Elle est pensée comme dans le prolongement de l'école maternelle, mais on verra qu'elle est, en tout, en rupture avec celle-ci. Un rite de passage, plus ou moins violent, s'instaure entre la fin de la grande section de maternelle et le début du cours préparatoire où la contrainte et le contrôle corporels agissent en système avec l'apprentissage systématique de l'écriture. Le changement d'institution et d'imaginaire est presque toujours marqué par un changement de lieu. On va alors, pour les " petits " à la " grande école ". L'entrée au collège marque encore un changement de lieu mais aussi de système imaginaire. Là non plus, il n'est pas possible d'oublier l'étymologie de collège (co-legem - lex, legem, legitimus : la loi), c'est-à-dire celui d'un groupe de personnes revêtu d'une dignité (sous-entendu d'une légitimité) autrement dit encore de ceux qui se sont, ensemble, approprié la loi. L'élève de collège est donc d'une certaine manière l'élève digne de l'être, mais aussi l'élève ayant intégré la loi scolaire ou en voie de s'approprier la loi scolaire. L'entrée au lycée, en général elle aussi marquée par un changement de lieu ou d'établissement, constitue la quatrième étape de ce rituel qui conduira de l'enfant à l'homme. Ici l'étymologie (lukeion : lukeion) ne nous aide guère a priori, puisque le lycée est le lieu du loup (trouvant son origine dans la situation géographique du gymnase, près d'Athènes où enseignait Aristote). On notera toute fois que ce mot doit être rapproché également de lukos (lukos) puis, en latin, de lyciscus qui veulent dire " chien-loup ", autrement dit, un loup devenu domestique. Lice en français populaire du XIIe siècle est même la femelle du chien de chasse. En ce cas, l'imaginaire de lycée renverrait non seulement à l'Antiquité ou à la nouvelle Athènes, mais aussi à la fin d'un long processus de domestication. La dernière étape serait le passage à l'université (universus : le lieu où l'on se tourne d'un seul élan vers l'Univers) ou à la faculté (c'est-à-dire le lieu où l'on fait, mais aussi la corporation). Chaque étape correspond à un changement de lieu mais aussi à un changement radical de logique et de symbolique, alors que généralement on considère ces institutions comme uvrant en prolongement. La mise en continuité de ces cinq institutions est très récente, en France (au plus tard, 1975). Ce découpage suppose une scansion des temps de la vie humaine Cependant, la séparation, la marge et la réintégration devraient être présentes à ces cinq niveaux institutionnels pour que l'on puisse parler de rites de passages. Un découpage rituel construit sur un imaginaire historiquement produit Jacques Ballexserd , médecin contemporain de Jean-Jacques Rousseau semble être l'un des touts premiers à poser cinq périodes chronologiques (génétiques) attribuées généralement aux pédagogues, aux médecins pédagogues ou aux psychologues génétique tels Wallon, Piaget ou Gesell. L'auteur, en 1762 définit des " stades " de développement de l'enfant qu'il qualifie alors " d'époques ". Elles correspondent à ce que sera à partir de 1880 la structuration de l'école de Jules Ferry, en France. La première époque va " de la naissance au temps qu'on cesse de l'allaiter " (Ballexserd, 1780, p. 3) (au XXe siècle : le stade sensori-moteur piagétien ou émotionnel wallonien). La deuxième débute " à l'instant du sevrage [...] et finira vers la cinquième ou la sixième année " (Ballexserd, 1780, p. 4 ) (fin de l'école maternelle en France et fin du deuxième stade piagétien ou wallonien). La troisième va " du temps qui s'écoule depuis celui où l'on change ordinairement en Europe l'habillement d'un garçon jusqu'à l'âge de dix ou onze ans " (Ballexserd, 1780, p. 4) (aujourd'hui : entrée dans l'enseignement secondaire et fin du stade de l'enfance et de l'intelligence concrète chez Piaget et chez Wallon). La quatrième époque : " se comptera de l'âge de dix ans jusqu'à celui de la puberté que je fixerai ici à quinze ou seize ans " (Ballexserd, 1780,.p. 5). Ce découpage de l'enfance, doit être remarqué. La dissertation sur l'éducation physique des enfants propose, une conception de l'enfance et de l'adolescence symboliquement construite et fondatrice. Chez des auteurs antérieurs qui ont réfléchi plus globalement au problème de l'éducation, tels Simon de Vallembert, en 1565, Claude Fleury, en 1685, ou encore John Locke en 1693, elle est absente. Aucune période n'est clairement délimitée. Amos Komenski, dit Comenius (1992 rééd.), en 1637, dans sa Didactica Magna, ne définit pas des époques bien identifiées mais des découpages didactique. Cette mise en séquence devient institutionnellement active à partir du XIXe siècle. Elle devient formelle et stable à la fin du XXe siècle, seulement. Du langage et de l'Histoire à l'imaginaire contemporain : des rites pour relier symboliquement les mots et les choses Du bébé à l'enfant social Il existe bien un rituel de séparation à l'entrée à l'école maternelle de même que se mettent en place une succession de micro-rituels corporels. Une étude réalisée sur 3 écoles à partir d'entretiens avec des parents des enseignants et d'observations in situ, en 2001, qui doit être approfondie, montre que le triptyque : " séparation, marge, intégration " est assez bien respecté lors de l'entrée à l'école maternelle, en petite section. Mais, si la coupure s'effectue bien le jour de la rentrée entre mère et enfant, ce sont plutôt de minuscules rituels quotidiens qui organisent la séparation progressive. La présence d'une A.T.S.E.M. (Agent Territorial Spécialisé d'Ecole Maternelle), dans toutes les classes d'école maternelle en France, réactive symboliquement et très clairement l'image de l'espace familial traditionnel (marge) : la maîtresse représente la figure du père (séparation), l'ATSEM celle de la mère. Il n'est donc pas question de coupure radicale. Les discours des parents concernant la première rentrée sont pourtant souvent très angoissés. Les pleurs des enfants, dans quelques cas témoignent aussi de cette séparation relativement radicale entre l'avant et l'après. Plus généralement ce qui fait passer au cours de la première année de maternelle le tout jeune enfant du bébé à l'enfant social peut se résumer en quelques éléments précis: - les " doudous " et autres éléments personnels sont progressivement laissés dans une sorte de " sas " à l'entrée de la classe (séparation), - les emplois du temps sont systématisés et vivement ritualisés (moment des toilettes, moment de regroupement, moments de jeux toujours similaires - intégration) - les déplacements s'effectuent en groupe, en se tenant la main (intégration) - des moments de silence, réguliers sont institués (contrôle corporel -intégration) - le rituel de la sieste est systématique (intégration) - la maîtresse, en outre, au cours de cette année prend progressivement le pas sur l'A.T.S.E.M. dans le temps consacré à l'enfant (marge puis séparation). De l'enfant à l'élève : souffrir pour grandir Pour le passage de la grande section de Maternelle au Cours Préparatoire, sur les mêmes bases méthodologiques que précédemment, un travail a fourni des réponses précises. Entre la fin de la grande section de Maternelle et le deuxième trimestre du Cours Préparatoire (et là aussi la notion de préparatoire prend tout son sens), le sujet scolaire passe du statut d'enfant social au statut d'élève. Cela implique des souffrances corporelles et des micro-rituels très caractéristiques. Faute de place de possibilité de long développement, on ne notera que les points les plus saillants : - Le corps social est le noyau central des apprentissages (caractéristique du rite) - Le contrôle de soi est une notion mise en uvre de plus en plus radicalement par les institutrices et instituteurs au cours du dernier trimestre de grande section est du premier trimestre de moyenne section (séparation - marge - intégration). - Le " silence et l'immobilité ", dogme fondamental de l'Ecole selon Michel Foucault est mis en place en quelques mois de manière coercitive et efficace, parfois brutale (séparation). " C'est important qu'ils marchent et qu'ils courent pas, qu'ils sautent pas, qu'ils ne se bousculent pas aussi. [ ] Je pense pas que ce soit vraiment différent (de la GS). [ ] rester sur une chaise et pratiquement ne plus se lever en fin d'année " " Il y en a un [ ] qui n'arrive pas à rester assis. J'avoue que, ce n'est pas très pédagogique, mais des fois, je l'attache. Et je n'ai pas trouvé d'autre solution que l'attacher " - Le contrôle sphinctérien, très lié à la Civilisation des murs, selon la thèse de Norbert Elias constitue un des fondements du système de micro-rituels (séparation, marge puis éventuelle intégration) " La seule différence, c'est effectivement d'avoir des exigences par rapport aux toilettes [ ]. Je crois qu'il faut être un peu plus rigide. [ ] Les premiers mois [pour] les WC, il faut les autoriser quand ils en ont envie. Maintenant [au mois de mars] non : c'est à la récré. Ils sont vraiment scolarisés " - L'horaire est tenu de manière beaucoup plus systématique qu'en maternelle: " Il y a une cassure. Ici, ils doivent arriver à une heure précise, en Maternelle, jusqu'à neuf heures " - Comme dans tout rituel de passage, la souffrance est fondée sur une " demande " sociale " Il y a des mères qui leur disent " tu verras quand tu seras à la grande école ! ". Le gamin qui arrive là complètement traumatisé au départ. [ ] Ils viennent là avec une appréhension de quelque chose de nouveau, Donc il se passe des choses dans la tête. Il y a des fantasmes. [ ] Je crois que le fait de passer de la Maternelle à la grande école, il y a un petit côté mythe. Il y a ce mythe de la grande école : on va apprendre à lire ". - Comme dans un rite initiatique ce sont aussi les postulants au changement de statut qui demandent à subir la souffrance rituelle (intégration dans le nouveau groupe) : " Les tables en rang par exemple c'est eux qui l'ont voulu, moi j'étais tout à fait contre. Mais, ils trouvent que ça fait plus grand. Ils ont vu d'autres où c'était comme ça chez les plus grands. En début d'année on était pas comme ça mais en groupe, on a changé à Noël " Souffrir pour grandir, est donc le leitmotiv du passage de la Maternelle au Cours Préparatoire. Doit-on pour cela assimiler ce passage à un rite initiatique ? Il est certain en tout état de cause que, de l'avis des enseignants mais aussi, si l'on observe les structures institutionnelles, les structures de classes... il y a là une rupture radicale entre l'individu pensé par la Maternelle et celui pensé par l'École Primaire. Le Cours Préparatoire constitue cet entre-deux, peut-être même, simplement, les premiers mois de cette classe qui font passer du statut d'infans (celui qui ne parle pas - il serait mieux dire ici : celui qui ne sait pas lire) à celui d'élève, c'est-à-dire à celui qui a subit l'elevatio (celui qui a été rendu plus haut, dans ce cas par l'apprentissage de la lecture, corollaire de l'immobilité, du silence du groupe et du contrôle sphinctérien). L'élève est celui qui reste immobile en lisant, sur sa chaise, sans gêner les autres dans la classe " autobus ". L'enfant est celui qui se déplace et qui s'exprime en " liberté ". De l'élève au collégien : l'épreuve des limites Une thèse qui va être soutenue montre que " l'épreuve des limites " est la clef d'intelligibilité des relations des élèves entre eux et élèves/institution. Le collégien éprouve les limites de ses " collègues ", et de l'institué. L'étude ethnologique d'une classe de 6ème banale sur la totalité d'une année scolaire permet de mettre en évidence deux logiques qui sont sans cesse mises en uvre : d'une part la mise à l'épreuve de l'institué scolaire et d'autre part la mise à l'épreuve des " arts de faire au quotidien " entre pairs. Dans la première perspective il s'agit de tester ce qui est autorisé et ce qui ne l'est pas (séparation puis marge), dans la deuxième, il s'agit pour l'élève de trouver sa place (ou non) dans un groupe de pairs (intégration). L'étude des programmes (curricula) cachés fait ici apparaître l'apprentissage des relations sexuées, des systèmes de domination physique et intellectuels, celui des transactions et des systèmes d'échange caractéristiques de cette période Alors que le groupe de pair n'est que très peu évoqué au passage à l'école primaire (si ce n'est, par les enseignants), il devient ici la préoccupation centrale des élèves et des enseignants. Il en va de même de la transgression des règles et des normes du groupe. Cette transgression cette épreuve de limites correspondrait donc bien à un apprentissage social caractéristique de cette période. Du collégien au lycée : la domestication achevée ? Le travail de recherche, en cours, sur cette période ne permet pas de tirer de conclusions nettes. Il semblerait toutefois que ce nouveau changement de territoire et d'institution corresponde bien à son étymologie. L'élève de lycée est considéré par les enseignants et par lui-même comme étant domestiqué et ayant incorporé la loi et les normes de l'école. Ainsi les limites ne sont plus éprouvées (à part en 2de) et les transgressions de l'ordre établi sont de moins en moins fréquentes, en classe de première: " ou bien les élèves dorment mais ils ne m'ennuient pas, je les laisse faire, ou bien ils participent activement au cours et font ce que l'on attend d'un élève de lycée " Du lycéen à l'Etudiant : un changement d'identité. La caractéristique du passage à l'Université (pour les élèves qui intègrent celle-ci et non des classes préparatoires aux grandes écoles) correspond à un véritable changement d'identité par rapport au lycée. Dans cette perspective, l'étude montre que des élèves qui étaient de bons élèves de lycée peuvent devenir des étudiants peu performants et vice versa. La raison serait que le premier temps de la séparation constitué par un nouveau changement de territoire touche cette fois aussi bien la sphère privée que la sphère scolaire. Les étudiants vont quitter le domicile familial, dans beaucoup de cas, et devoir se prendre en charge : nourriture, sommeil... (séparation). La période de marge est constituée par une période relativement solitaire d'organisation où l'étudiant va devoir constituer lui-même son emploi du temps et souvent se dit " perdu ". L'intégration est accomplie lorsque celui-ci organise, à partir de normes incorporées, son propre travail et sa propre vie privée. Elle échoue lorsque l'étudiant continue à fonctionner comme un bon élève de lycée en attendant que les normes lui soient données de l'extérieur (famille, enseignants, copains). Ainsi, on voit de " bons élèves " de lycée qui ne peuvent pas réaliser ce changement de norme échouer à l'Université et à l'inverse des élèves qui, au lycée, étaient peu intégrés (car s'étant déjà trop donnés leurs normes eux-mêmes pour le lycée) réussir très facilement ce nouveau rite de passage. Conclusion Les premières explorations mises en uvre sous la forme d'une approche ethnologique ou plus largement anthropologique du système éducatif français et notamment des rituels de passage, dans ce domaine, offrent d'importantes perspectives de recherches qui doivent être multipliées et amplifiées. Ce petit texte constitue un premier défrichage des fondements étymologiques, historiques et ethno-sociologique des cinq scansions fondamentales du système éducatif français. Il fait déjà apparaître tout un programme caché (hide curriculum) davantage fondé sur des modalités considérées habituellement comme le propre des sociétés " traditionnelles " et non des sociétés " modernes " et qui constitueraient l'un des éléments essentiel de la réussite scolaire. De même que le système du don (voir Godbout J.) continue à fonctionner en arrière fond du système marchand, le système des rituels de passage et des rituels initiatiques reste actif dans le système scolaire moderne même si aucun programme ne le spécifie. Faute de place, il n'a pas été possible de faire ressortir toute la richesse du matériel empirique recueilli qui reste disponible auprès des auteurs. Il a donné lieu à un article dans la revue Corps & Culture numéro 4 (lien: http://www.revues.org) et donnera prochainement lieu à un article dans la revue Agora. |