![]() La 6ème Biennale |
Titre : | Entrelignes : de signifiant en signifiant - les marques du sujet |
Auteurs : | RODRIGUES Sonia Maria |
Texte : |
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Ce travail est une synthèse de ma dissertation de maîtrise intitulée Entrelignes: de signifiant en signifiant - les marques du sujet. Une réflexion y est présentée quant aux changements qui se produisent dans les productions textuelles d'enfants, comme le résultat de l'analyse de onze productions textuelles d'enfants dans un ensemble de 38 qui ont fait l'objet de ma lecture. Au départ, l'analyse a englobé les production d'un même enfant. Ensuite, elle s'est poursuivie par des lecture de données, tantôt faisant des analyses longitudinales, observant des productions d'un même enfant, tantôt établissant des relations entre le texte d'un enfant et celui de l'autre. L'une des caractéristiques communes existant dans les textes d'enfants est qu'ils ont été produits en situation de lecture et d'écriture en salle de classe, c'est-à-dire qu'il y a eu immersion dans des textes oraux ou écrits. On considère que l'immersion dans des textes exerce une forte influence sur les textes lus. En parler signifie aussi se référer aux effets de la langue et à la position du sujet dans la relation avec le langage comme affectation du sujet par l'autre. Je recherche, dans les production textuelles d'enfants, les implications du concept de sujet de l'inconscient, en accord avec les présupposés théoriques de la linguistique structurelle et de la psychanalyse. Les présupposés théoriques que j'utilise comme référence sont ceux de Freud (1969, [1974], 1976a, 1976b, 1987) et Lacan (1995, 1998a, 1998b, [1998]) dans leurs élaborations relatives à l'inconscient, concept fondamental de la psychanalyse, et aussi aux sujet de l'inconscient. Dans le champ de l'acquisition du langage je pars d'une étude sur les travaux de Lemos (1995, 1997, 1999) et d'autre qui s'y sont affiliés comme Mota (199) et Lier de Vitto Le fait de me baser sur les discussions de Lemos, Mota et Lier de Vitto me place dans une autre position face aux données, c'est d'être constamment mise au défi par leurs caractéristiques d'insolite, de non-sens, délaissées par des auteurs qui se situent dans la psychologie du développement. Pour Lemos, un positionnement qui ne considère pas l'insolite travaille avec la donnée hygiènisée. Pour une discussion sur la question du sujet dans le champ du langage, il devient indispensable que s'ouvre un dialogue avec la psychanalyse. La linguistique et qui s'intéresse à ce travail est celle re-signifiée par Lacan (1995, 1998a, 1998b, [1998]) après sa lecture de l'oeuvre de Saussure. Ce parcours par la linguistique, guidé par le regard de Lacan, pressent le sujet dans sa structure. La lecture de Lacan indique la possibilité de discuter les questions du sujet et de la structure signifiante par lui élaborées dans ses incursions dans la linguistique, l'anthropologie, la philosophie etc; fondamentalement, cela s'est produit avec la contribution de plusieurs sciences et qui se caractérise comme un retour à Freud, à la littéralité de l'oeuvre de Freud. Le retour à Freud, effectué par Lacan (1998a) représente la correction de distorsions survenues dans le champ psychanalytique, à propos du sujet. Considérant l'inconscient structuré comme un langage, Lacan se contre pose à la psychologie de l'Ego, qui considère le Moi équivalent au Ego, et l'inconscient, un substrait de la conscience. Pour ce faire, Lacan élabore la théorie du signifiant, mettant en discussions la question du sujet et la lecture réalisée par les théoriciens de la Psychologie de la Conscience sur l'oeuvre freudienne. Le point de départ de ce parcours est l'aphorisme freudien «Où Ça était, le Moi doit advenir». Freud y parle de l'événement du sujet impliqué dans le fonctionnement de l'inconscient. L'option d'aborder les concepts de l'inconscient et de sujet, formulée par Freud et aussi par Lacan, dans le retour à la littéralité de l'oeuvre freudienne, se justifie par la proposition implicite dans le principe de l'altérité. On peut considérer l'altérité comme de l'ordre du changement, de la transformation, de la modification,de la provocation et de la décomposition, par l'impossibilité d'établir l'unité dans la relation entre le sujet et la langue. Avec ce principe, je discute la question du sujet, tel qu'impliqué dans la spécificité de la propre psychanalyse: l'inconscient. Ainsi, en lisant les textes des enfants, ceux qui ont été l'objet de mon étude, je me suis retrouvée face à cette question: pourquoi, s'agissant du sujet, de singularité, ce qui se présente comme insolite et indique ainsi le fonctionnement de la langue est déconsidéré, ignoré, voire relégué aux poubelles? Ces caractéristiques ne seraient-elles pas justement de les indices, les marques qui désignent le fonctionnement du langage, tout comme l'émergence du sujet? Une première hypothèse considérée est que le concept de sujet Interfère dans l'analyse de la donnée et qu'il existe une tension à essayer de parler sur ce que la donnée présente. Se placer devant elle avec une certitude théorique ne résout pas cette tension, en effet une prise de position de cet ordre peut aussi amener à une hygiénisation de la donnée. L'analyse des données a pour but d'identifier les trois positions dans les productions des enfants, c'est-à-dire les relations entre les instances subjectives non coïncidentes, soit, des changements qui apparaissent dans les textes écrits considérant l'implication du sujet dans fonctionnement du langage et les changements de position dans cette structure, par les effets de la capture du sujet par son fonctionnement; les changements sont considérés comme un mouvement de l'écriture et aussi comme un indice de l'émergence du sujet. Je fais la lecture des données de manière à vérifier les marques de singularités qui émergent dans une structure, entre les espaces vides qui constituent le langage. Il s'agit de la capture du sujet qui se produit de manière singulière dans la structure de fonctionnement de la langue et concerne les changements de position du sujet par rapport à cette structure. Dans la proposition de Lemos, le terme capture a la fonction d'abréviation du processus de subjectivation par l'effet de la langue, considérée dans son fonctionnement symbolique. Ces processus de subjectivation, du point de vue topologique, se définissent comme d'exclusion interne. Dans l'abordage sur la singularité des textes écrits, on discute sur une immersion dans les textes et l'on s'interroge sur les effets de cette immersion. Est-ce que l'enfant lit ce qu'il écrit? Qu'est-ce qu'il lit? Est-ce que ce qu'il lit est de l'ordre de l'invention? Lire serait-il inventer? En accord avec la psychanalyse, le sujet est évanescent, fugace, inappréhensible, ceci étant, on peut relever l'hypothèse que quelque chose d'inconnu est pour un plus au-delà de ce qui se présente manifestement dans une écriture. Il y a quelque chose qui résiste à une interprétation et qui marque l'impossibilité de parler ainsi: «Il y a un sujet ici»; «il y a eu un sujet dans ce texte». S'il n'est pas possible de démontrer l'existence du sujet, il l'est beaucoup moins de le localiser - c'est ce paradoxe qui a constitué l'analyse de données - tout comme parler d'un sujet qui ne contrôle pas et qui ne prévoit pas les développements de son texte? Dans l'analyse de données, je me base sur la théorie des trois positions de Lemos (1999). La théorisation sur les propositions a pour objectif de ses investigations la recherche d'une alternative théorique à la notion de développement. La justification présentée est que les changements qui se manifestent dans le parler de l'enfant ne se qualifient ni comme accumulation ni comme construction de la connaissance. Selon cette auteure, les arguments théoriques et empiriques qui font partie de ces travaux émergent de la supposition que les changements qui qualifient la trajectoire de l'enfant de infans à sujet parlant sont des changements de position relatifs à la parole de l'autre, à la langue et, en conséquence, par rapport à son propre parler. La théorisation sur les trois positions à pour objectifs de définir avec plus grande précision, comment elles s'articulent l'une l'autre en divers moments du processus d'acquisition et en différents genres et ou domaines discursifs. En accord avec un tel objectif, le chemin passe donc par une plus grande réflection sur les changements de positions sur base de l'effet de fonctionnement de la langue, qui, du point de vue de l'enfant, n'est pas appréhendée par la description de ses énoncés, mais bien par le processus métaphorique et métonymique. En accord avec les formulation de Lacan, métaphore et métonymie s'impliquent et cette articulation est paradoxale, parce que la métonymie ne produit pas de signification; elle établit un lien de signifiant comme signifiant en chaîne, tandis que la métaphore produit la signification. La métonymie ne produit pas de signification, parce qu'en elle il n'y a pas de relations entre signifiants et signifié, en remplissant la fonction de glissement d'un signifiant vers l'autre, qui est congru avec le signifiant, sans possibilité de traversée vers le signifié. Dans le cas de l'écriture, cette fonction de glissement d'un signifiant vers l'autre pointe vers la non coïncidence entre les instances qui accusent les trois positions. Sur la métaphore, il est important de se rappeler l'aphorisme lacanien de le sujet et ce qu'un signifiant représente pour l'autre signifiant. La métaphore étant un lieu de pure substitution et en même temps de production de signification, elle exprime la condition du passage du signifiant vers le signifié, le confondant provisoirement avec la place du sujet. Le processus métaphorique rempli la fonction signifiant qui arrive à traverser la barrière vers le signifié, ayant une congruence vers le signifiant en une traversée vers le signifié. D'une certaine manière le sujet aussi se fait représenter par un glissement, mais il surgit, arrive de cette signification seulement par la traversée. Alors ils se représente, de signifiant pour le signifiant en glissement dans un traversée qui est l'endroit même du sujet. Les processus métaphorique et métonymiques régissent donc dans la première position la relation des énoncés de l'enfant avec les énoncé de l'autre; dans la seconde position la relation entre les énoncé de l'autre et aussi entre les énoncés; à la troisième position les relations entre le parler et l'écoute (Lemos, 1999). Dans la première position il faut focaliser le sujet et la langue et le pôle dominant est l'autre. La seconde position se centre sur le statut de l'autre et du sujet et le pôle dominants est la langue. La troisième position focalise le statut de la langue et de l'autre et le pôle dominant est le sujet. Ainsi, les processus métaphorique et métonymiques assument une importance considérable dans cette question, pour être ceux qui régissent, dans la première position, la relation des énoncés de l'enfant avec l'énoncé de l'autre; dans la seconde position., les relations entre énoncés et la troisième position, les relations entre le parler et l'écoute. Ceci nous fait dire que chaque enfant est capturé d'une certaine façon. Par rapport à la capture et à la subjectivation, les textes des enfants donnent l'impression de se constituer comme une lecturécrite. On peut penser à l'écriture, à la production écrite, comme à une espèce de régistre des lecture des différents textes circulant en salle de classe. L'inscription des termes peut se produire par les opérations de sélection et de substitution, combinaisons et concaténation, c'est-à-dire, métaphore et métonymie. La singularité se réfère aux effets des substitution et des combinaisons, rapports entre signifiants, qui ne sont pas déterminés par une compréhension anticipée, comme cela pourrait se passer dans une interprétation cognitiviste, en raison du caractère d'imprévisibilité que l'on peut observer dans la relation du sujet au langage. L'hétérogénéité du champ de l'autre ouvre au sujet la possibilité de se mouvoir et d'écouter ce qu'il écrit. On ne peut donc pas ne pas considérer l'aspect transitoire et fugace du sujet. On considère que les changements de position qui se produisent dans les textes analysés se réfèrent à des virages du sujet entre les intervalles qui s'ouvrent dans la chaîne - structures. Dans ce processus, les virages sont des effets de traversée, de passage fugace du sujet vers la signification, lieu de pure substitution. Les changements qui se produisent dans les production des enfants, les marques des virages indiquent le mouvement de l'écriture. Le sujet se constitue par les effets des changements de position, par ses virages d'une instance subjective à l'autre, ou mieux par les inversion du signifiant dans la chaîne, comme traces du sujet dans les productions écrites. Références bibliographiques. FREUD, Sigmund. A história do movimento psicanalítico; artigos sobre metapsicologia e outros trabalhos... O inconsciente. In: ______. Obras psicológicas completas de Sigmund Freud; edição standard brasileira. Rio de Janeiro: Imago, [1974], p. 185-245, v. 14. ______. 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