Cette contribution s'inscrit dans le cadre de la clôture de la recherche
INRP sur " l'école du XXI° siècle " qui s'achève
en juin 2002.
Cette action avait été définie dès l'origine par
Philippe Mérieu, son initiateur, comme une " recherche -innovation
régulée par l'évaluation ".
Impliqués dès le début dans l'équipe de pilotage
académique de la recherche, nous avons été amenés
à construire et garantir le cadre institutionnel local du travail et
à inventer et mettre en uvre des dispositifs et des modalités
de travail favorisant ce type de recherche.
Par souci de cohérence et par nécessité, nous avons été
amenés à agir à plusieurs niveaux dans cette recherche
; à savoir :
- la conception et l'animation des stages de formation continuée pour
les 96 écoles engagées dans notre dispositif,
- la conception et l'animation des stages à destination des 60 "
accompagnateurs- recherchent " recrutés essentiellement parmi les
conseillers pédagogiques des circonscriptions,
- le pilotage général de la recherche pendant trois années
(colloques annuels, clôture, bilan académique, réunions
nationales de confrontation)
- L'accompagnement de plusieurs écoles du début à la fin.
Il nous a donc été indispensable d'élaborer en les pratiquant,
voire d'inventer des pratiques d'accompagnement et de les rendre immédiatement
utilisables par d'autres.
De plus, nous en avons fait un objet d'étude au sein du collectif des
accompagnateurs et un objet potentiel de recherche pour notre groupe de pilotage.
Nous tentons de rendre compte ici de nos premières avancées.
Essai de modélisation de l'accompagnement
Plutôt qu'opposer chaque terme en forme de duels, nous proposons de les
organiser en " résonance ", en vue de créer des liens
entre les pratiques pédagogiques, les pratiques de recherche et les pratiques
de formation.
Au centre de l'espace ainsi délimité par les pratiques et les
liens qui les unissent nous situons le lieu de " l'accompagnement ".
Il nous aidera à définir cette notion dans le champ des métiers
de la relation et de nommer pour la recherche, pour la formation et pour l'enseignement
de nouveaux gestes professionnels. Ensuite, nous tenterons de comprendre comment
s'articulent ces différentes pratiques, en se fondant, en se répondant
autour d'objets multiples.
Enfin il nous sera utile d'envisager de prolonger les trouvailles au sujet de
" l'accompagnement " en les important ailleurs, dans d'autres espaces
professionnels, en construisant des cadres inédits à l'occasion
de cette pratique.
Tension entre les pratiques de formation et les pratiques de recherche :
C'est à la fois former à la recherche et former par la recherche.
Les objets qui matérialisent cette tension sont :
- Le mémoire professionnel de seconde année pour les professeurs
des écoles, des lycées, des collèges ou des lycées
professionnels.
- Les ateliers d'écriture en formation
- Le travail d'émergence de l'objet d'une recherche en pédagogie
- Le changement de point de vue voire de statut depuis être en formation
- puis, être en recherche - jusqu'à de nouveau, être en formation.
- L'alternance des temps et des lieux de production et de dénomination
des savoirs.
Tension entre les pratiques de recherche et les pratiques pédagogiques
:
C'est penser différemment la recherche sur la pédagogie de la
recherche en pédagogie.
Les objets caractéristiques sont les suivants :
- La question de la pertinence de l'usage comme preuve et de la valeur de la
preuve scientifique dans l'usage.
- La place et le rôle des savoirs théoriques vis à vis des
pratiques ; à savoir, la convocation de ceux-ci pour éclairer
les bricolages, les trouvailles, les inventions, mais aussi leur application
dans des champs de l'expérience pour la valider ou pour innover.
- L'innovation pédagogique qui s 'enracine dans ce qui précède.
Tension entre les pratiques pédagogiques et les pratiques de formation
:
C'est penser former pour (en direction de) la pédagogie et/ou de l'enseignement
et penser pouvoir former à partir de l'expérience professionnelle.
- " La pensée enseignante en action " comme compétence
professionnelle à développer par le travail de formation
- La réflexivité du praticien à développer avec
les pairs après l'action.
- La prise de conscience de l'action, de ses déterminants et de ses effets
- L'explicitation des procédures pour espérer accéder (
rendre lisible pour le sujet et pour le formateur) à la " pensée
enseignante en action ".
Nous avons pu mettre en relation les tensions, les objets et avons précisé
plusieurs savoirs qui pourraient devenir communs aux différentes pratiques.
Ainsi nous avons extrait des pratiques de formation l'analyse des pratiques
professionnelles en ateliers collectifs, réguliers et stables. "
La posture " remarquable consiste à pouvoir se mettre en creux tout
en restant parfaitement disponible aux sujets en formation.
Ne serait-il pas possible d'envisager de la même manière des ateliers
d'analyses de pratiques de recherche et des ateliers d'analyse des pratiques
d'apprentissage ?
Pour les pratiques de recherche nous avons extrait les " moments "
de la recherche en pédagogie :
- L'annonce pour garantir l'entrée dans un espace/temps cadré,
l'engagement du sujet par une mise personnelle à effectuer, par la définition
progressive et initiale de l'objet (idée de " pré - texte
").
- Les " écrits navettes " entre accompagnateur et accompagnés
qui balisent les durées
- Les rendez-vous structurants (séminaires, colloques, contributions)
- L'expression du travail accompli pour le rendre accessible à d'autres
- La communication comme contrainte qui détermine au moins la forme
- Les reprises comme autant d'occasions de valoriser le chemin déjà
parcouru dans un rapport positif à l'expérience et non dans une
vision déflectologique face à ce qui manque encore pour atteindre
le mieux. La reprise comme moment de pause structurante au cours de laquelle
l'action suspendue permet la ressaisie des savoirs de l'expérience et
leur confrontation avec d'autres formes de savoirs dont les savoirs savants
théoriques. Enfin la reprise comme effort de synchronisation des temps
engagés dans le dispositif pour créer des " moments "
Les temps dont il est question sont les temps personnels et professionnels,
les temps individuels et collectifs, les temps institutionnels de la recherche,
de l'école, de la pédagogie
- La clôture qui peut être considérée comme une reprise
particulière avec en plus la nécessité d'achever pour définir
un ensemble, pour lire les écarts entre ce qui avait été
prévu et ce qui s'est réellement déroulé et pour
ramasser les bribes d'un savoir en construction, les étapes d'une histoire
et les importer ailleurs, autrement. C'est à cette occasion que peuvent
être attestées publiquement ou de façon plus privée
les évolutions, acquisitions, marques d'un nouveau statut, d'une identité
reconnue. Le chemin vers de nouveaux pairs commence alors, l'expérience
achevée ou suspendue regagne l'espace des savoirs disponibles pour affronter
les complexités du futur.
De même, ces temps nous semblent utiles pour construire, garantir, piloter
des formations ou des apprentissages.
Enfin, les pratiques nous ont enseignés, dans ce cadre, la " posture
d'aide " :
Ce n'est pas toujours le savoir qui est en place centrale dans la relation pédagogique.
Lorsque surgissent les difficultés d'apprendre ( en particulier mais
pas seulement), il serait opportun de donner " la place du Héros"
à celui qui apprend. Etre renseigné sur les procédures
utilisées, assister au développement de stratégies originales,
laisser aller au bout un curriculum a priori inadapté indiqueraient que
le pédagogue laisse la place à celui qui est en train d'apprendre.
Toutes ces attitudes sont aussi, de notre point de vue, des compétences
de formateur et de co- chercheur en pédagogie.
L'accompagnement vu par les accompagnateurs
En guise d'entrée en matière nous essayerons de comprendre ce
qu'accompagner signifie pour les accompagnateurs eux-mêmes, dans le cadre
de la recherche " école du XXI° siècle ".
"L'accompagnateur dans cette recherche, un rôle différent
de celui de prestataire de service."
Pour ce faire, je croiserai mes propres perspectives de recherche sur la professionnalité
dans les métiers de la relation avec les fragments tirés des écrits
des acteurs de l'accompagnement.
Cet assemblage, je l'espère, contribuera à dégager des
composantes d'un geste professionnel émergent : l'accompagnement d'équipes
de professionnels en situation de recherche.
Accompagner signifie à la fois marcher avec et marcher pour sa propre
progression.
Toutes les questions posées par une équipe ne se prêtent
pas au même accompagnement."
Cela renvoie à un jeu de postures comme "suivre le mouvement"
autant que "enclencher, relancer pour une part le mouvement".
C'est donc une posture paradoxale qu'il serait indispensable de travailler
: "être avec" et "être seul" ; contribuer au
mouvement tout en restant capable de conserver une distance à ce mouvement
afin de pouvoir intervenir pour le garantir, le réguler, le mettre en
perspective.
Se centrer à la fois sur les compagnons de progression et sur la construction
du but afin de ne plus le perdre de vue.
Et si, par hasard, la cohorte bifurque, comprendre autant de l'intérieur
que de l'extérieur les enjeux, l'opportunité, le réalisme
de ce changement de cap.
"Et, lorsque d'aventure l'impatience resurgit, savoir se retourner, regarder
en arrière, mesurer la distance parcourue et s'étonner du chemin
parcouru
"
Accompagner, à ce moment de mes travaux en pédagogie, c'est questionner
ce que je nomme le "double épistémologique".
"
Et la nécessité pendant chaque réunion de
se mettre en double posture de "scripteur - témoin" qui laisse
une mémoire fidèle de ce qui s'est passé et de "scripteur
- interprétateur qui stimule et fait avancer la réflexion."
Comme si l'accompagnement que nous travaillons et qui nous a toutes et tous
travaillés nous renvoyait à des gestes et postures plus habituels
de nos professions. Effet "loupe" de ce que tout enseignant ( vu sous
l'aspect d'un métier de la relation parmi d'autres) serait amené
à faire dans le cadre de l'exercice professionnel : Agir en expert y
compris dans les relations avec des personnes dont lui-même.
"Si j'analyse la journée, j'ai négligé le moment
d'écriture au profit d'une phase purement orale
"
Ce qui s'apprend alors au cours de cette recherche tient à l'objet émergent
de chaque équipe engagée mais aussi à la conscience de
soi en action que va devoir développer chaque enseignant, y compris l'accompagnateur.
"Vivre la recherche avec une équipe d'enseignants, (
)
demande une bonne connaissance de ses propres possibilités d'action."
C'est ce que nous possédons en commun avec les membres des équipes
que nous accompagnons.
"Il s'agit de concilier des aspirations souvent contradictoires ou paradoxales
"
Parfois, nous sommes démunis face à leurs demandes, désemparés
face à leur désarroi car ce qui est nécessaire pour construire
une réponse n'est pas encore appris. Faire face à "l'in-su",
à "l'in-connu" nous ramène, eux et nous, dans cette
dynamique de l'apprentissage où il est question de se risquer quelque
part en faisant confiance à un guide metteur en scène.
"
Chercher l'invariant, le général, la loi, ce qui
pourra "faire école" ; écarter le singulier qui trébuche,
tâtonne, va dans les impasses, chemine par étapes singulières."
Dans ce cadre, nous ne savons pas à l'avance car nous passons avec,
en même temps, en similitude de danger et en altérité de
destin.
Après l'accompagnement il sera intéressant de travailler l'idée
de passeur embarqué "corps et biens" avec ceux qui passent.
L'évolution de la pratique d'accompagnement
Avant, nous proposons des éléments caractéristiques de
l'évolution de l'idée et des taches d'accompagnement chez les
accompagnateurs à trois moments de la recherche école XXI.
Ces informations proviennent des textes produits par les accompagnateurs au
cours de moments de formation de formateurs consacrés à des ateliers
d'écriture réflexive.
A cet instant, nous n'avons pas encore réalisé de traitement lexical.
Nous vous proposons une compilation des éléments les plus utilisés
dans les écrits.
Octobre 1999 : " qu'est-ce que pour vous qu'accompagner une recherche
? "
- faire une analyse de pratiques, croiser les regards, anticiper
- déstructurer celui que l'on accompagne pour qu'il avance
- avoir une démarche scientifique, expérimentale
- être le garant d'un fonctionnement serein
- aider à s'engager, marcher avec, c'est un travail nouveau
- aider à réinventer le travail d'enseignant
- créer une " culture commune ", aider à la mutualisation
- informer, transmettre, être un relais
- aider à écrire pour ralentir, reprendre
- apporter la présence d'une personne non impliquée
- ce n'est pas forcément donner des réponses à toutes les
questions
Personne n'a eu encore à faire face à de grosses difficultés,
les écoles en sont encore à l'étape du passage de leur
projet d'école vers la définition collective d'un objet de recherche.
Février 2001 : " Qu'est-ce qu'accompagner une équipe en
recherche ? "
- s'insérer dans un groupe qui existait avant et qui existera après
- créer un lieu tiers, d'abord lieu de parole puis lieu de commun accord
- animer des réunions de travail (prise de parole, reformulation)
- s'engager avec les autres, collectivement
- être dedans et s'obliger à rester dehors
- faire confiance au temps en particulier
- être dans une double posture de témoin et d'interprétateur
qui stimule et fait avancer
- aider une équipe à trouver un équilibre qui respecte
les différences entre la " destination utile et valorisante "
du projet et le chemin à emprunter
- concilier des aspirations souvent contradictoires, parfois paradoxales
- Chercher l'invariant, le général, ce qui pourra " faire
école ".
Le premier colloque académique de la recherche a eu lieu. Désormais,
les écoles entrent dans le vif du travail : observer, trier, analyser,
comprendre, construire pour observer encore. Les premiers essoufflements et
blocages apparaissent, l'accompagnateur doit percevoir, encourager.
Avril 2002 : lors de la dernière séance de formation des accompagnateurs
de la recherche " école XXI° siècle ", la notion
d'accompagnement est définie selon les actions suivantes :
- inviter les équipes d'école à penser les pratiques professionnelles
en commun
- privilégier des activités de formation créatrices plutôt
que des activités d'information ou de simples transpositions de savoirs
pré établis
- Accueillir et privilégier la diversité des entrées en
formation, ne plus considérer qu'un enseignant part du même endroit
qu'un autre.
- Mettre les apprenants en situation de rupture, de décrochage par rapport
à un quotidien " agit " et non pas " pensé".
- Tendre vers une maîtrise des compétences professionnelles et
les expliciter
- Avoir recours aux outils de conceptualisation que sont pour une part la langue
orale et l'écriture d'autre part.
- Savoir résister à la tentation de penser à la place des
équipes, de faire à leur place ou en leur nom
- Assumer le risque, la peur de la nouveauté
- Porter une double exigence qui consiste à la fois à mener l'action,
la piloter, indiquer la direction et en même temps à permettre
la créativité, favoriser la suspension de l'action, encourager
la prise de distance professionnelle en espérant aider ainsi le passage
des exigences et attentes individuelles aux réalités de la communauté.
Poursuivons en posant l'accompagnement comme une posture, un geste professionnel
qui ne remplace pas ceux qui existent déjà mais qui élargit
la palette des relations dans les métiers de la pédagogie, de
la recherche et de la formation.
Accompagner et non pas attirer à soi, séduire, capturer ni conduire
Ce qui pose la question du statut du savoir au cur du compagnonnage.
Le savoir s'élabore pour chacun, dans des formes différentes,
mais accompagnateur et accompagné bénéficient d'une altérité
dans le rapport au savoir en construction. Chaque savoir est inédit pour
les protagonistes qui s'engagent individuellement et ensemble dans un face à
face avec " l'in-connu ".
Celui qui s'engage n'est ni vierge, ni vide de toute trace d'expériences
antérieures.
Le savoir à venir se greffe sur l'expérience déjà
acquise.
Accompagner contient l'activité de " passeur ".
Le passeur intervient face à des ruptures de sens, lors d'épreuves
initiatiques, à l'occasion de difficultés incontournables. Son
action ( son travail) est limité dans le temps (le temps de la rupture,
du franchissement, du passage).
Il s'engage et peut se perdre " corps et biens " avec ceux qu'il aide
à passer
Sa compétence peut s'accommoder de la répétition (comme
le passeur du gué) et doit prendre en compte (anticiper éventuellement)
les variations de contexte.
Accompagner : des moments repérables.
L'accompagnateur peut se trouver confronté à l'accomplissement
des tâches du " passeur " mais aussi à d'autres comme
:
- analyser les pratiques pour sortir de l'implicite professionnel
- aider à l'émergence de l'objet de la relation professionnelle
engagée
- Poser et garantir le cadre du parcours de l'annonce à la clôture.
- Laisser la place de " héros " à ceux qui apprennent
Ce que nous importons de cette expérience dans d'autres pratiques professionnelles
- Le P.A.R.I : Plan Académique de Recherche et d'Innovation.
Nous importons et prolongeons l'esprit de la recherche " école
XXI° siècle " dans un programme qui engage des équipes
d'enseignants avec deux accompagnateurs, pour 4 ans.
Ce délai doit permettre à des équipes du premier et du
second degré d'élaborer un objet de recherche contextualisé,
puis de mettre en uvre le projet de travail sur au moins deux années
et de consacrer la quatrième à la formalisation et à la
communication des effets et des résultats.
- Le groupe de recherche D.D.A.I : démarches et dispositifs d'aide individualisée.
L'objet de ce groupe est aujourd'hui clairement la définition de la
posture d'aide en pédagogie et la construction de dispositifs de formation
qui favorisent sa construction.
Ces formations sont destinées en formation initiale et en formation continue
aux professeurs des écoles et aux professeurs de lycée et de collège.
- La formation professionnelle.
C'est l'idée d'accompagnement dans l'alternance des espaces et des temps
du travail d'enseignant que nous valorisons : la valorisation de la place du
sujet et de son expérience acquise dans la formation, l'importance de
l'écriture dans les métiers de la relation, la nécessité
de rendre les savoirs d'actions communicables.
· Au cours de la formation rénovée des PLC2 qui se construit
pour l'accompagnement au travers des temps suivants : le bilan de positionnement,
deux temps de reprise / pause structurante, les regards croisés formateur
/ formé sur les pratiques professionnelles du stagiaire, les ateliers
d'analyse des pratiques professionnelles réguliers, stables, entre pairs.
· L'accompagnement à l'entrée dans le métier des
PLC pour le volet analyser les pratiques professionnelles, suite au texte de
J.Lang d'avril 2002.
· Au cours de la formation initiale des formateurs de l'IUFM de Lorraine
à et par les ateliers d'analyse des pratiques professionnelles.
· Au cours de la formation des stagiaires de l'adaptation et de l'intégration
scolaires qui s'étend sur une période de deux années en
alternance filée
- DESS de formation de formateurs co-piloté par l'université
de Nancy 2 et l'IUFM de lorraine:
Là, c'est surtout l'axe " rendre ses pratiques communicables "
que nous avons explicité ; à savoir à travers le travail
d'écriture de recherche où nous valorisons la formalisation écrite
de l'articulation des différents savoirs convoqués, à travers
la contribution au " colloque de fin de formation " pour lequel chaque
formé est appelé à rédiger le résumé
d'une contribution qu'il expose ensuite devant ses pairs et devant les formateurs
du DESS et qui sert de support à une partie de l'évaluation. Enfin
le travail d'élaboration collégiale des savoirs s'effectue au
sein des ateliers d'analyse des pratiques professionnelles.
En conclusion je voudrais proposer un paradoxe : l'accompagnement s'inscrit
dans la durée et il devrait cependant permettre de raccourcir des délais.
Le délai d'usage des savoirs théoriques dans les actions professionnelles,
le délai de la réflexivité en action, le délai d'importation
des pratiques professionnelles dans la formation des enseignants. Ainsi l'accompagnement
favoriserait l'acquisition de la distance de professionnalité nécessaire
entre le " soi professionnel ", l'expertise objective et le Moi subjectif.
JM Paragot
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