Suite à nos expériences d'intervention à l'international,
à notre séjour de quatre années comme assistant technique au sein d'une cellule
d'évaluation du système éducatif en Afrique, mais aussi grâce aux échanges avec
des collègues des institutions du ministère de l'agriculture (principalement
le CNEARC, à Montpellier), nous pensons utile de mettre en partage les principes
qui peuvent donner sens aux actions que nous conduisons.
Ces principes impliquent en effet des choix pratiques au niveau des processus,
des démarches, des méthodes et outils de travail que nous proposons.
1) Les dimensions philosophiques (finalités, valeurs), logiques (rationalité
organisationnelle et fonctionnelle), et techniques (modalités de formation),
sont, autant que faire se peut, reliées entre elles, afin de donner du sens
à chaque décision de transformation ou de création envisagée concernant le dispositif
de formation.
2) Une approche intégrée et systémique prend en compte aussi
bien les dimensions collectives (rationalisations socio-cognitives des systèmes
d'action, cultures des acteurs sociaux), que les valeurs et modes de régulations
interindividuelles.
3) Le développement d'un dispositif rénové de formation
agricole a d'autant plus de sens et d'efficacité qu'il est relié, d'une façon
institutionnelle, organisationnelle et fonctionnelle, aux professions de ce
secteur
4) Les choix de formation retenus sont en phase et en convergence
avec les choix nationaux, régionaux et locaux de développement de l'agriculture,
et avec les choix de la recherche agronomique. Dans la nature et l'importance
de ces liens, les dynamiques locales sont considérées avec attention.
5) La fiabilité, la faisabilité, l'intégrabilité et la pérennité
de toute rénovation de tout dispositif de formation agricole sont plus probables
si cette rénovation se construit avec tous les acteurs concernés.
6) La volonté de conduire une démarche d'élaboration participative
avec tous ces acteurs implique une durée significative au cours de laquelle
les différents partenaires peuvent effectivement devenir acteurs/auteurs du
projet de rénovation. La démarche est alors formatrice et structurante, et les
chances d'une adhésion et d'un engagement co-partenarial consensuels sont alors
optimisées.
7) Les partenariats ont plus d'assurance de se construire s'il y
a des choses concrètes et abordables à réaliser ensemble autour desquelles chaque
partenaire y trouve profit et valorisation. Des questions ou problématiques
communes ou croisées doivent faire le lien pour avoir des choses à se dire.
Un climat de confiance s'établit progressivement si le cadre construit autorise
une reconnaissance mutuelle de la spécificité et de la place complémentaire
de l'autre.
8) Dans une démarche participative effective, le concept de processus,
qui implique une grande souplesse dans la définition des moments, formes, contenus
et partenaires de travail, trouve toute sa place (souvent inconfortable) au
sein d'une programmation prévisionnelle, ayant statut de proposition (garde
fou), qui n'est pas rigide.
9) Les volontés nationales de lutter contre la pauvreté, de développer
des capacités autonomes intrinsèques au monde rural (lutte contre l'émigration
citadine...), de développer la place des femmes... sont prises en compte dans
le travail proposé. Les concepts de globalité (autour de la notion de territoire),
et celui de citoyenneté (autour de la notion de solidarité), sont considérés
dans les formes et contenus de travail.
10) Les parties prenantes à l'élaboration de tout projet de rénovation
sont attentifs à ne pas reproduire des modèles qui marcheraient ailleurs mais
pas forcément ici. L'imagination et la créativité sont à mobiliser pour inventer
un dispositif spécifique adapté et adaptable, avec l'ambition de développer
une culture du développement spécifique au Pays. Ceci valant pour les options
pédagogiques, structurelles comme architecturales.
11) Notre volonté de contribuer au développement global dans un partenariat
partagé, nous conduit à amplifier la volonté de transfert de compétences relatives
aux différentes activités à conduire. En plus des partenariats incités et inscrits
dans toute demande nous développons volontairement des associations seniors/juniors
de part et d'autre.
12) La multitude des macro et micro projets que nous connaissons
concernant le secteur « agrico-rurale », ceci dans la quasi totalité des pays
africains, nous engage à rechercher cohérence et convergence des actions à entreprendre.
L'auteur rene.coudray@educagri.fr
<mailto:rene.coudray@educagri.fr),
qui n'engage ici que lui, sera satisfait d'avoir proposé ces quelques principes
à la réflexion, si quelques uns des lecteurs, vous-mêmes, réagissez, ceci même
pour quelques mots ou phrases.
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