Résumé. Une question mobilise actuellement la
communauté scientifique : comment redonner un nouvel élan à
l'enseignement des sciences à l'entrée de l'Université
? La réponse, plurielle, nécessite d'abord d'accroître les
échanges et discussions entre enseignants-chercheurs scientifiques, concernant
aussi bien les modes d'organisation pédagogique que les contenus et les
façons de les expliciter aux étudiants.
Des journées de formation continue d'enseignants du supérieur
sont mises en uvre à la faculté des sciences d'Orsay (septembre
2001, septembre 2002), avec la volonté de penser conjointement pédagogie
et didactique, dans un cadre interdisciplinaire associant les Sciences de l'Education.
De nouvelles problématiques liées à la formation se dessinent.
Mots clés : formation des enseignants, université, lycée,
pédagogie, didactique, interdisciplinarité.
A l'entrée de la première année de DEUG Sciences, les
effectifs diminuent et les " nouveaux étudiants " ont des profils
très divers. Leurs performances hétérogènes entraînent
des questionnements et des besoins accrus d'échanges entre collègues.
Comment mieux adapter nos approches pédagogiques, ajuster nos pratiques
?
En septembre 2001, a été organisée à Orsay une première
journée de formation continue à destination des enseignants du
supérieur, pour une formation mutuelle, dans un cadre interdisciplinaire.
Deux jours de formation sont prévus pour la mi-septembre 2002. Dans quel
contexte ? Avec quels objectifs ? Dans quel esprit ? Au-delà des attentes
clairement formulées par les enseignants-chercheurs, quelles sont les
problématiques qui émergent ?
1 - La " désaffection " à l'entrée du DEUG Sciences
des chiffres et des interrogations.
A l'entrée du DEUG Sciences, le contexte est inquiétant. Depuis
quelques années, à l'Université, les disciplines scientifiques
voient leur effectif de nouveaux bacheliers diminuer : en 2000, ils étaient
24% de moins qu'en 1995 à s'y inscrire, la baisse atteint 44% en physique
[NOT01]. Le phénomène est commun à beaucoup de pays occidentaux.
En France, la réflexion se développe autour de colloques et de
journées d'études sur l'évolution des effectifs étudiants
et la rénovation du DEUG Sciences [POI00, AMU01, LIL02], de rapports
sur les causes de la désaffection des étudiants pour les études
scientifiques [OUR02, POR02]. Puisqu'on a besoin de scientifiques, comment faire
pour rendre les filières scientifiques plus attractives ? Un prochain
colloque, prévu à Bordeaux dans le courant de l'année 2003,
devrait porter sur les situations particulières des champs disciplinaires.
Sur le terrain, on constate aussi une évolution dans le profil et la
motivation de l'étudiant, des réussites très inhomogènes,
et, plus récemment encore, des taux d'absentéisme parfois élevés
- alors même que " l'organisation des enseignements de sciences apparaît
plus proche de celle du lycée " que dans d'autres filières
universitaires [BOY01]. Localement, certains enseignants-chercheurs modifient
leurs enseignements, de façon plus ou moins ponctuelle, et plus ou moins
confidentielle, selon les circonstances et les encouragements dont ils peuvent
disposer. Dans le même temps, les aides proposées aux étudiants
(tutorat
) n'ont pas l'attrait et l'efficacité escomptés.
Que faire pour mutualiser les expériences pédagogiques, pour développer
un nouvel élan ? Une des réponses possibles : se rencontrer et
développer des échanges, aussi bien au sein d'une même université
qu'entre centres universitaires et entre disciplines. D'où l'idée
de mettre en place des journées de " formation continue d'enseignants
du supérieur ". C'est aussi l'occasion de réfléchir
aux besoins en formation initiale, et en Centres de Ressources.
2 - La mise en oeuvre d'un premier dispositif de formation continue pour
enseignants du supérieur.
Un point de départ : les ateliers " Transition lycée -
université ".
Déjà, dès les années 1995, avait été
ressenti le besoin d'améliorer la transition lycée-université.
En Ile-de-France, des discussions informelles entre professeurs scientifiques
de lycée et enseignants-chercheurs de l'université avaient été
mises en place à l'Université PARIS VI, puis des ateliers pédagogiques,
avec des groupes plus paritaires, avaient fonctionné à l'Université
PARIS XI (centre d'Orsay), insérés dans le cadre de la formation
continue (ex-MAFPEN) des enseignants du secondaire [CAB00b]. Actions ponctuelles
qui n'avaient pas été reconduites après 1999 : à
PARIS-VI, le flambeau n'avait pas été repris après le départ
à la retraite de Madame Ménard, IPR-IA, et la disparition de D.
Lelandais, notre regretté collègue chimiste, et à Orsay,
les propositions faites pour continuer à resserrer les liens entre la
faculté et les lycées de la région n'avaient pas été
retenues.
Pourtant, ce sont bien ces ateliers, leur mode d'organisation, ce qui en est
ressorti et certaines des interrogations qui ont subsisté [CAB98] qui
ont servi de référence pour monter en septembre 2001 la première
journée de formation continue des enseignants du supérieur.
En septembre 2001, une première journée de formation continue
pédagogique.
Réminiscences d'une conversation téléphonique avec un collègue
physicien d'une autre section de DEUG, au sujet des méthodes de travail
des étudiants et de l'explicitation de nos propres pratiques
- "On ne sait pas faire
Il faudrait que tu trouves quelqu'un pour
nous faire une formation ! "
- " Mais on peut aussi contribuer nous-mêmes à une formation
mutuelle !".
Ainsi a germé l'idée d'une formation " continue ".
Quant à sa mise en uvre
La première journée
de formation, en 2001, fut montée un peu en " free-lance ",
dans un contexte morose, voire sceptique
"Tu crois que tu auras du
monde? ", sans aucun soutien logistique, et avec une prise en charge de
tout dernier moment sur la ligne budgétaire - puisqu'il en fallait bien
une - de la formation permanente dont le premier réflexe avait été,
à la demande initiale, un traditionnel " Faites d'abord une étude
de marché "
ce qui ne pouvait qu'être une fin de non-recevoir
tant qu'il ne fut pas apporté le programme " clé en main
" de la journée et surtout la preuve de l'inscription de 22 personnes
" stagiaires ", de 6 universités différentes (Paris
et province)
Quelques critères qui ont présidé au développement
de ces actions.
En octobre 2001 sortait la première mouture du rapport PETIT " Propositions
pour des améliorations pédagogiques à l'université
" [PET02]. A côté d'actions variées, étaient
préconisées, pour les enseignants du supérieur - pas spécialement
scientifiques - la mise en place d'actions de formation continue et d'Ecoles
d'été
En parallèle, se sont développées des réflexions
autour de la " désaffection " des études scientifiques,
émanant aussi bien de l'institution (colloque de Lille [LIL02]) que d'associations
(groupe de réflexion de la Société Française de
Physique SFP
). A la mi-décembre, l'AMUE (Agence de Mutualisation
des Universités), organisait une journée nationale de " bilans
et perspectives " [AMU01] où une présentation de la formation
continue montée en septembre 2001 à Orsay permit une reconnaissance
locale de l'intérêt de cette action : audition devant le
conseil d'UFR, formation d'un comité d'organisation, et, à terme,
enveloppe financière pour couvrir les frais de mission des intervenants
pour deux jours de rencontres prévues en septembre 2002.
Quel financement pour la formation continue des enseignants du supérieur
?
Au premier stage de formation continue, l'inscription fut (symboliquement) payante1
: quelques démarches administratives à assurer, un engagement
plus emblématique : ce fut la condition voulue pour s'assurer de la présence
des inscrits (en septembre 2001, 95% de présents). Elle devait permettre
aussi de rentrer dans les frais engagés.
Mais, pour les enseignants-chercheurs, où trouver l'argent pour faire
financer leurs frais d'inscription ? Les cas varient d'une université
à l'autre. Ainsi à Orsay, la première année, on
disposait d'une ligne budgétaire " formation continue pour enseignants
", due à l'initiative du directeur de la Division des Formations
; mais l'année suivante, la ligne n'existe plus. Selon les universités,
on peut alors s'adresser à la Division de l'Orientation et de la Formation
qui gère le premier cycle, à l'UFR dont on dépend ou même
à son laboratoire : dans l'ensemble, des démarches qui n'ont rien
de systématique !
3 - La construction de ces journées de formation pédagogique
Les objectifs.
Recenser et mutualiser les expériences de terrain, les innovations :
c'est le premier objectif, pour discuter les innovations plus ou moins répertoriées
par l'institution, mais aussi pour faire identifier des pratiques locales, même
ponctuelles (ce peut être le contenu et/ou le mode de présentation
d'une seule séance de méthodologie) voire discuter quelques idées
pas encore testées, faire émerger, à travers discussions
et débats, de nouvelles approches.
Expliciter nos pratiques, notre propre méthodologie : c'est aussi maintenant
un des buts reconnus de la formation : cet aspect complète les interrogations
et les analyses sur les stratégies d'apprentissage des élèves
et des étudiants, qui ont émergé antérieurement
mais qui, compte tenu de la difficulté à les faire émerger,
sont toujours d'actualité pour une meilleure adéquation entre
façons d'apprendre et façons d'enseigner et d'intéresser.
Partager nos interrogations et nos préoccupations liées aux indices
de réussite des étudiants, à l'analyse de leurs difficultés,
à leur degré d'implication
et au nôtre, discuter de
nos façons d'enseigner tel ou tel sujet, s'encourager mutuellement à
se lancer dans des formes de pratiques qui ne nous sont pas habituelles : une
autre façon de parler de nos objectifs.
Les acteurs de ces rencontres disciplinaires et interdisciplinaires
Ce sont :
- les enseignants du supérieur des différentes disciplines scientifiques
qui enseignent en parallèle aux étudiants de DEUG Sciences, et
même au niveau de la troisième année d'université,
- des enseignants du supérieur de didactique des disciplines, et de sciences
de l'Education (et, on envisage à terme d'y associer des collègues
de psychologie cognitive, et des psychopédagogues belges, suisses et
québécois)
- quelques professeurs de lycée intéressés par la liaison
lycée-université,
- des étudiants impliqués dans les approches pédagogiques
et des moniteurs CIES.
Les contenus, méthodes et moyens
Dès septembre 2001, le cadre de la formation continue a été
défini comme largement interdisciplinaire, avec représentation
des diverses spécialités scientifiques mais aussi des sciences
de l'Education, et intervention en didactique des disciplines scientifiques
- gage de réflexions approfondies sur certains contenus disciplinaires.
La journée 2001 s'est ainsi articulée autour de deux pôles
: " Motivation et construction pour les apprentissages " ( sous forme
de présentations orales suivies de discussions) et, pour ce qui est des
activités centrées sur des aspects disciplinaires et interdisciplinaires,
un atelier sur la " modélisation mathématique de problèmes
physiques " précédé d'interventions sur certains outils
mathématiques, dont l'utilisation est de plus en plus problématique
en début de DEUG (voir la référence CAB02 pour plus de
détails).
Pour les deux journées de septembre 2002 " Quelle pédagogie
pour les étudiants scientifiques rentrant à l'Université
? ", les objectifs peuvent être plus précis, en conjonction
avec les prestations des divers intervenants (voir site de l'université
Paris XI, http://www.u-psud.fr) :
Comment mieux identifier le profil des étudiants à l'entrée
de l'université ?
Rôle des apports de l'évaluation
des formations, des enseignements,
et aussi des évaluations des étudiants en début de DEUG.
Comment expliciter ce qu'on attend des étudiants à l'entrée
en DEUG ?
Rôle des analogies entre les façons de travailler en recherche
et les méthodes de travail à l'Université
Les nouveaux modes d'organisation pédagogique : quelles conséquences
possibles sur les façons d'enseigner des enseignants, sur les façons
d'apprendre et de comprendre des étudiants
Etendre la pluralité des approches expérimentales,
Développer l'interactivité en TD, introduire des temps de travail
en tout petits groupes au sein d'un même groupe de TD en liaison avec
le rôle des interactions personnelles dans la transmission et la construction
de connaissances
Faire manipuler des modèles grâce à la simulation sur ordinateurs,
avec quels effets possibles sur les apprentissages
Les accompagnements pédagogiques spécifiques : comment attirer
et fidéliser les étudiants qui en auraient besoin, comment encourager
les enseignants à s'y impliquer ?
Réfléchir " en amont " au soutien et à la méthodologie,
Expliciter le traitement des informations et la structuration du raisonnement
pour aider les étudiants dans leurs apprentissages,
Les pratiques enseignantes à l'université, qui peut nous aider
à les analyser ?
Rôle d'un partenariat avec les Sciences de l'Education
Un travail en atelier permet de détailler certaines approches disciplinaires
sur un sujet bien précis, ou de faire des rencontres interdisciplinaires
(comment introduire certains outils mathématiques en prenant appui sur
des problèmes concrets d'autres disciplines scientifiques, comment initier
des illustrations pluridisciplinaires pour donner davantage de sens aux concepts
enseignés).
4 - Identifier des indices de professionnalisation en relation avec la pédagogie
?
Les identités plurielles et l'évolution des missions des enseignants-chercheurs
Au-delà des activités classiques de recherche et d'enseignement,
les enseignants-chercheurs sont amenés à travailler différemment
et à élargir leurs tâches [ESP01, p51]. Quelques exemples
parmi ceux qui contribuent à rendre la fonction enseignante plus complexe
: l'enseignant développe des compétences particulières
pour apprécier l'expérience professionnelle au regard des exigences
d'un diplôme, la pluridisciplinarité qui s'étend et l'introduction
des technologies de l'information et de la communication modifient le rôle
de l'enseignant dans les rapports établis avec les étudiants,
et dans sa conception pour enseigner sa discipline
Sous la pression du contexte, valoriser la pédagogie dans le supérieur
?
Dans le même temps, le contexte lié à la désaffection
des études scientifiques amène l'enseignant - ou devrait l'amener
- à s'impliquer davantage dans ses activités d'enseignement :
modifier la conception des contenus de ses enseignements, leur modalité
de présentation, soigner la construction des évaluations des étudiants,
analyser leurs résultats
Comment chercher à enrichir ses compétences en pédagogie,
alourdir une vie professionnelle déjà riche, s'investir en innovations
pédagogiques ?
alors même que " les tâches liées
à la formation et à la gestion et animation sont de fait peu valorisées
lors des différentes évaluations qui jalonnent la carrière.
[
] La définition de profils, lors des recrutements [pourrait ]
intégrer certaines compétences nécessaires à la
prise en charge de ces tâches" [ESP01, p46].
Palier à l'isolement " pédagogique " des enseignants-chercheurs
Les équipes pédagogiques : les dynamiser, les rendre visibles
aux yeux des élèves
Dans les laboratoires de recherche scientifique, on partage un vrai travail
d'équipe, on communique directement et par réseaux
Dans les
réunions d'équipes pédagogiques - car, en DEUG Sciences,
elles ont le mérite d'exister - on parle semble-t-il plus souvent logistique
que diversification et ajustement des pratiques !
On peut envisager de rendre l'équipe pédagogique plus efficace,
pour améliorer la coordination pédagogique entre les divers enseignants,
tenir compte de l'hétérogénéité des étudiants,
par exemple en graduant les exercices
et rendre cette équipe plus
visible aux yeux des étudiants, pour impliquer davantage les étudiants
dans notre réflexion pédagogique, pour un meilleur suivi (espoir
de diminution de l'absentéisme
). F Petit souligne que derrière
la notion " d'équipe pédagogique ", il y a la notion
" d'équipe de projets " [PET01, p22], et qu'une réflexion
s'impose par discipline. L'équipe pédagogique est aussi un lieu
de formation.
Elargir ses compétences professionnelles en relation avec la qualité
des enseignements
Vers une reconnaissance institutionnelle ?
Au cours d'une carrière d'enseignants-chercheurs, il peut exister des
congés de formation ou reconversion scientifique (année sabbatique
),
qui peuvent être considérés comme des formations continues.
Mais jusqu'à maintenant, il ne s'agissait pas de pédagogie.
Récemment, la Conférence de Présidents d'Université
(CPU), considérant la mise en uvre de la formation initiale et
continue des enseignants et enseignants-chercheurs des universités, a
considéré que " la mise en uvre de ces propositions
doit être accompagnée d'une reconnaissance institutionnelle des
compétences pédagogiques des enseignants et enseignants-chercheurs,
au moment de leur recrutement, et de leur investissement pédagogique,
tout au long de leur carrière " [CPU02]. Ces informations ont bien
du mal à arriver sur le terrain
Elaborer un plan de formation pour la formation initiale, pour la formation
continue
Une problématique qui évolue et se précise
Le rapport Esperet préconise une formation initiale à l'enseignement
" pour ceux qui n'ont pas bénéficié du système
CIES " (formation des moniteurs), qui " pourrait se mettre en place
en collaboration avec ses derniers et se voir intégrer dans les obligations
de service " [ESP01, p46]. On pourrait monter des actions " formations
continues " communes avec celles du système CIES ou monter des formations
communes à plusieurs universités :
Le rapport PETIT propose des formations sous forme de formation continue et
d'Ecoles d'été. Il se dégage une problématique large,
commune aux universités [PET01, p28] :
" La formation continue, quels objectifs en début de carrière
: connaissance de l'institution, de la nature de la relation pédagogique,
de l'attitude devant un amphithéâtre ou en petits groupes, de la
construction d'un cours "
Et aussi " redéfinir les missions des CIES, mener une réflexion
autour des nouveaux publics, ouvrir des séances aux élus étudiants
"
Elle peut aussi s'énoncer en termes centrés plutôt sur les
enseignants et les façons d'enseigner, et ceci peut contribuer à
faire évoluer les pratiques, si ce n'est les mentalités
On
a pu le constater à l'issue du stage de formation continue de septembre
2001 : les stagiaires qui étaient présents ont pensé que
d'autres journées de formation étaient souhaitables. Citons parmi
leurs requêtes : que l'Institution organise un point de rencontre "
sur la Toile ", afin de centraliser ce qui existe comme pratiques innovantes
ou originales, interdisciplinaires ou non, dans nos différentes universités.
La demande a été transmise au Ministère. Mais il est clair
que contribuer à la diffusion des projets innovants passera aussi par
d'autres canaux, avec temps de rencontres et de discussions.
Par ailleurs, on peut trouver dans le rapport PETIT des informations sur la
mise en place de Centres de Ressources (voir Angers et Strasbourg, [PET01, p27-28])
qui répond à la demande de certains d'inscrire la formation dans
le temps, sous forme par exemple de structures d'accompagnement pédagogique.
Enfin, on peut souligner que la problématique " formation des enseignants
de l'université " peut avoir certains termes communs avec ceux de
la formation professeurs de collège et lycée (PLC). (approches
en termes d'apprentissages, pratiques autour des modes d'évaluation des
élèves et étudiants
).
Formation et recherche : développer des projets de recherches en
pédagogie ?
Délibérément - mais non sans réticences pour certains
- la construction des dispositifs de formation continue présentés
ici s'est faite en intégrant des interventions de collègues de
didactique et de sciences de l'Education. " Lier pédagogie et didactique
", c'est prévoir à terme un partenariat avec l'histoire de
sciences, les sciences de l'Education, la psychosociologie et même, la
psychologie cognitive
.
Quant aux recherches sur les questions pédagogiques à l'Université,
en France, elles sont " très peu développées "
comme le signale M-F FAVE-BONNET dans une publication qui traite des conditions
de l'évaluation des enseignements et de ses conséquences sur les
pratiques [FAV02, p33]. Il " n'existe que peu de recherches consacrées
aux pratiques d'étude " [RAY01], " comme si l'apprentissage
allait de soi au-delà de 18 ans, comme si, à ce niveau, il n'y
avait plus de questions à se poser sur les méthodes et les relations
pédagogiques " [FAV01]. Les recherches sur les pratiques d'étude
pourraient aussi concerner " la relation entre apprentissage universitaire
et spécificités disciplinaires "[ALA01, ROM00], tout en prenant
en compte le " rapport au savoir " [ALA01]. Des recherches à
différents niveaux du lycée et dans le premier cycle universitaire
pourraient donc être proposées [PRO01], axées sur un partenariat
de recherche entre formateurs et chercheurs [ALT99, CAB00a]. L'INRP, la direction
des lycées et collèges, les universités et les IUFM sont
concernés.
Je tiens à remercier les collègues qui, à travers des discussions
informelles, ou par leur participation directe à ces journées
de formation, ont permis d'en faire avancer l'élaboration, et particulièrement
Karine Bocchialini et Jane Lecomte.
Références bibliographiques.
[ALA01] Séraphin ALAVA, Marc ROMAINVILLE, " Les pratiques d'étude,
entre socialisation et cognition ", Revue Française de pédagogie,
N° 136, 2001, pp159-180.
[ALT99] M. ALTET, " Un dispositif de formation initiale des enseignants,
innovant et théorisé ", Recherche et Formation, n° 31,
1999, P. 31-52..
[AMU01] "La rénovation du DEUG Sciences et Technologies : bilans
et perspectives", Journée organisée par l'Agence de Mutualisation
des Universités (AMUE) le 10 décembre 2001. http://www.cpu.fr/Publications/
[BOY01] Régine BOYER, Charles CORIDIAN, Valérie ERLICH, "
L'entrée dans la vie étudiante. Socialisation et apprentissages
", Revue Française de Pédagogie, n°136, 2001, pp97-105.
[CAB98] " " Quels savoirs, quels savoir-faire, quelles compétences
sont attendus dans l'enseignement supérieur ? ", contribution à
la réflexion pour le colloque " Quels savoirs enseigner au lycée
? ", 1998.
[CAB00a] "Rencontres entre disciplines : des liens entre savoirs, des liens
entre personnes ", in " Construire ses apprentissages au lycée
", coordonné par M-A Hugon, avec C. Cabot, A Cohen, C. Montandon
et cinq équipes de professeurs de lycée, éditions de l'INRP-
Equipe CRESAS , décembre 2000.
[CAB00b] C. CABOT " Transition Lycée-Université pour l'enseignement
scientifique. Expérience des ateliers pédagogiques d'Orsay, en
1999 ".in " Université d'été 2000 à Poitiers
: Evolution des effectifs dans les filières scientifiques " http://www.univ-poitiers.fr/ETE2000/
téléchargement au format pdf, actes : ateliers, le texte de la
communication est numéroté p86-94, mais en fait il faut imprimer
les pages 6-14.
[CAB02] C. CABOT " Un besoin émergent : la formation continue des
enseignants du supérieur ", in Quels services pour la formation
? " colloque organisé à FOIX par l'IUFM de Toulouse, janvier
2002, voir le CDRoM.
[CPU02] " Formation initiale et continue des enseignants et enseignants-chercheurs
des universités ", texte de la réunion de la Conférence
des Présidents d'Université (CPU), 19 mars 2002, http://www.cpu.fr/
puis CPU et " positions publiques "
[ESP01] " Nouvelle définition des tâches des enseignants et
des enseignants-chercheurs dans l'enseignement supérieur français
", Rapport présenté par E. ESPERET, juillet 2001.voir http://education.gouv.fr
dans la rubrique " publications " " rapports"
[FAV01] M-F. FAVE-BONNET et N. CLERC, " Des " héritiers "
aux " nouveaux " étudiants : 35 ans de recherches, Revue française
de Pédagogie, n° 136, 2001
[FAV02] " A quelles conditions l'évaluation des enseignements peut-elle
avoir un effet sur les pratiques pédagogiques ? ", M-F FAVE-BONNET,
in [PET02], p33-40
[LIL02] " Les études scientifiques en question ", 28 février
et 1er mars 2002, Université des Sciences et Technologies de Lille.
[NOT01] " La rentrée 2001 dans l'enseignement supérieur ",
Note d'information 01-53, MEN-DPD, décembre 2001, p.3.
http://education.gouv.fr dans la rubrique "publications" " consulter
les notes d'information "
[OUR02] [1] Rapport de Guy Ourisson " Désaffection des étudiants
pour les études scientifiques ", mars 2002 http://www.education.gouv.fr/rapport/ourissson/default.htm
[PET01] Rapport de la Commission nationale " Améliorations pédagogiques
à l'université ", présenté par François
PETIT, mars 2002, voir http://www.cpu.fr/ voir, dans le thème "
pédagogie " " publications ".
[POI00] http://www.univ-poitiers.fr/ETE2000/ " Université d'été
2000 à Poitiers : Evolution des effectifs dans les filières scientifiques
".
[POR02], "Les jeunes et les études scientifiques : les raisons de
la " désaffection ", un plan d'action " Rapport présenté
par Maurice PORCHET , mars2002, voir http://education.gouv.fr dans la rubrique
" publications " " rapports".
[PRO01] " Pour un programme stratégique de recherche en éducation
", groupe de travail constitué par A. PROST, juillet 2001, voir
http://education.gouv.fr dans la rubrique " publications " "
rapports".
[ROM00] M. ROMAINVILLE, " L'échec dans l'université de masse
", L'Harmattan, Education et formation, Paris, 2000.
[RAY01] P. RAYOU, " Introduction : entrer, étudier, réussir
à l'université ", Revue française de Pédagogie,
n° 136, p5-7, 2001
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