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La 6ème Biennale

Contribution recherchée

Atelier : Savoir de la pratique et distanciation : conditions pour une action nouvelle ?

Titre :	Lire l'agir organisationnel dans les dispositifs de formation
Auteurs :	LECLERCQ Gilles

Texte :
Dans un travail récent (Quelles relations entretiennent dans les dispositifs de formation l'agir pédagogique et l'agir des usagers, HDR en sciences de l'éducation, USTL : décembre 2001), j'ai souhaité contribuer à un programme de recherche centré sur cette question : comment lire l'agir pédagogique ? Je suis parti de l'idée suivante : l'agir pédagogique rencontre traditionnellement un problème de positionnement et de légitimité. Pour éclairer les processus de positionnement et de légitimation, les sciences de l'éducation peuvent contribuer à l'élaboration de divers traités : traité de l'agir pédagogique (Houssaye, Altet, Donnay, Charlier, Meirieu, Cifali, Imbert, etc.), traité de l'agir des usagers (Charlot, Carré, Dubet, etc.), traité de l'agir organisationnel (Ardoino, Malglaive, etc.). Dans cette contribution, je m'en tiendrai à l'agir organisationnel, avec comme préoccupation l'élaboration d'une grille de lecture pour lire les dispositifs de formation. Dans ce but, j'ai réalisé des études de cas. Pour les structurer, j'ai emprunté à T. Kuhn la démarche qu'il utilise pour lire l'agir scientifique. A l'échelle d'un dispositif cette comparaison invite à distinguer la période d'invention, la période d'aménagement et la période de fonctionnement. Pour lire l'activité d'invention, la catégorie d'ingénierie semble pertinente. Nous admettrons que la modernité fonctionne à l'ingénierie, que cette activité s'exerce dans les champs de tension constitués (P. Bourdieu) ou en voie de constitution que sont l'activité d'ingénierie sociale, l'activité d'ingénierie de formation et l'activité d'ingénierie pédagogique. Dans ces champs de tension et entre eux s'exercent des activités instrumentales, stratégiques et communicationnelles (J. Habermas). Pour lire l'activité d'aménagement, j'ai privilégié trois questions : quels sont les principes de fonctionnement qui donnent au dispositif son identité, quels sont les parcours de formation proposés aux usagers qui fréquentent le dispositif ? Quelle organisation permet la mise en oeuvre de ces parcours ? Pour lire l'activité de fonctionnement, les frictions qui contribuent à l'ouverture et à la fermeture du dispositif peuvent être analysées. J'ai distingué 1. les frictions mécaniques qui renvoient aux difficultés que rencontre une organisation pour coordonner ce qui arrive et ce qui a été prévu ; 2. les frictions axiologiques qui relèvent de la lutte pour la vérité, 3. les frictions épistémologiques qui ne se manifestent pas spontanément et résultent d'une mise en scène "d'allant de soi". (G. Bachelard), (A. Giordan).

Texte :

Dans un travail récent (Quelles relations entretiennent dans les dispositifs de formation l'agir pédagogique et l'agir des usagers, HDR en sciences de l'éducation, USTL : décembre 2001), j'ai souhaité contribuer à un programme de recherche centré sur cette question : comment lire l'agir pédagogique ? Je suis parti de l'idée suivante : l'agir pédagogique rencontre traditionnellement un problème de positionnement et de légitimité. Pour éclairer les processus de positionnement et de légitimation, les sciences de l'éducation peuvent contribuer à l'élaboration de divers traités : traité de l'agir pédagogique (Houssaye, Altet, Donnay, Charlier, Meirieu, Cifali, Imbert, etc.), traité de l'agir des usagers (Charlot, Carré, Dubet, etc.), traité de l'agir organisationnel (Ardoino, Malglaive, etc.).
Dans cette contribution, je m'en tiendrai à l'agir organisationnel, avec comme préoccupation l'élaboration d'une grille de lecture pour lire les dispositifs de formation. Dans ce but, j'ai réalisé des études de cas. Pour les structurer, j'ai emprunté à T. Kuhn la démarche qu'il utilise pour lire l'agir scientifique. A l'échelle d'un dispositif cette comparaison invite à distinguer la période d'invention, la période d'aménagement et la période de fonctionnement.
Pour lire l'activité d'invention, la catégorie d'ingénierie semble pertinente. Nous admettrons que la modernité fonctionne à l'ingénierie, que cette activité s'exerce dans les champs de tension constitués (P. Bourdieu) ou en voie de constitution que sont l'activité d'ingénierie sociale, l'activité d'ingénierie de formation et l'activité d'ingénierie pédagogique. Dans ces champs de tension et entre eux s'exercent des activités instrumentales, stratégiques et communicationnelles (J. Habermas).
Pour lire l'activité d'aménagement, j'ai privilégié trois questions : quels sont les principes de fonctionnement qui donnent au dispositif son identité, quels sont les parcours de formation proposés aux usagers qui fréquentent le dispositif ? Quelle organisation permet la mise en oeuvre de ces parcours ?
Pour lire l'activité de fonctionnement, les frictions qui contribuent à l'ouverture et à la fermeture du dispositif peuvent être analysées. J'ai distingué 1. les frictions mécaniques qui renvoient aux difficultés que rencontre une organisation pour coordonner ce qui arrive et ce qui a été prévu ; 2. les frictions axiologiques qui relèvent de la lutte pour la vérité, 3. les frictions épistémologiques qui ne se manifestent pas spontanément et résultent d'une mise en scène "d'allant de soi". (G. Bachelard), (A. Giordan).