Cette contribution est basée sur une recherche collective, réalisée
par l'équipe Histoire des Sciences de l'éducation de l'Université
de Genève . Elle s'attache à retracer l'institutionnalisation
progressive de la formation des enseignants primaires à Genève
en lien avec la constitution du champ disciplinaire des " sciences de l'éducation
" entre la fin du 19e et le milieu du 20e siècle. Les questions
suivantes seront au cur de notre propos. Quelles sont les articulations
entre les processus que nous venons d'évoquer ? Si l'imbrication entre
profession et discipline est incontournable, du fait que le besoin de former
des professionnels de l'éducation est à l'origine de la discipline
universitaire, comment cette dernière contribue-t-elle à la professionnalisation
du corps enseignant ? Comment allier les exigences de la formation professionnelle
des enseignants avec celles d'un champ disciplinaire universitaire, scientifique,
qui doit se constituer en s'autonomisant des dimensions praxéologiques ?
Nous nous proposons dans un premier temps de clarifier notre problématique
et notre point de vue, en précisant notre cadrage théorique et
conceptuel. La seconde partie restitue les principaux éléments
de notre analyse historienne de l'institutionnalisation progressive de la formation
des enseignants primaires à Genève. La troisième et dernière
partie propose une interprétation synthétique des données
présentées et discute le cas genevois en mettant en évidence
ce qu'il a de général et de spécifique, plus particulièrement
en ce qui concerne la place des sciences de l'éducation.
1. Problématique et point de vue
Notre contribution articule la dialectique profession-discipline par une approche
historienne comparative sur une période qui s'étend du dernier
tiers du 19e siècle au milieu du 20e siècle. Considérées
dans leurs dimensions évolutives, profession et discipline sont généralement
désignées dans les travaux des sciences sociales par les concepts
de professionnalisation et disciplinarisation (Bourdoncle, 2000; Stichweh, 1987).
Distincts l'un de l'autre, les processus de professionnalisation et de disciplinarisation
semblent avoir trouvé un point de rencontre qui permet leur articulation
: la formation de type universitaire ou de niveau tertiaire (Conze & Kocka,
1985 ; Bourdoncle, 1994, 2000). Définissant la dynamique de la professionnalisation,
Bourdoncle résume cette idée par la formule suggestive qu'"une
activité devient profession lorsque ses savoirs et ses croyances sont
"professés"". Or, poursuit-il, " dans ce processus,
la fonction de transmission devenue distincte de l'acte et de la fonction de
production s'autonomise et s'institutionnalise dans un lieu séparé,
qui fut d'abord l'université. Le savoir ainsi transmis y gagne incontestablement
des capacités d'approfondissement, de progression et de cumulativité,
notamment grâce à la recherche, procédure de construction
des savoirs plus distante de la pratique, mais plus assurée et contrôlée
que leur acquisition par expérience directe. Un tel processus permet
de construire les bases d'un savoir rationnel pour l'activité professionnelle
" (Bourdoncle, 1994). Les professions sont caractérisées
par le fait que leur formation contient une composante supérieure ou
tertiaire, à savoir dispensée par l'université ou par d'autres
types de hautes écoles, présupposant un champ disciplinaire de
référence (médecine, droit,
), dont les connaissances
produites et accumulées sont des outils pour la pratique de la profession.
Le processus de professionnalisation implique une tertiarisation de la formation,
fondée sur un ou plusieurs champ(s) disciplinaire(s) de référence
contribuant à la définition des standards de la formation et du
groupe professionnel qui en découle tout en légitimant les savoirs
transmis, leur production et leur reproduction.
Quant au champ disciplinaire - concept que nous privilégions pour souligner
les contours mouvants des frontières disciplinaires, son caractère
pluridisciplinaire et son imbrication avec les champs professionnels de référence,
en écho bien sûr à celui de discipline (Becher, 1989; Favre,
1985; Stichweh, 1987) - il se définit par et suppose des lieux, instances,
réseaux, supports, corps de professionnels spécialisés
à la fois dans la production systématique de nouvelles connaissances
par la recherche scientifique et dans la transmission des connaissances ainsi
élaborées. Cette définition peut être précisée
en recourant à la typologie proposée par Stichweh (1987) qui distingue,
à l'intérieur des disciplines ou champs disciplinaires, celles
dont la constitution précède l'élaboration d'un champ professionnel
de référence, de celles qui sont issues d'un processus de disciplinarisation
"secondaire" qui, comme la médecine, s'originent surtout à
partir de champs professionnels de référence. C'est au sein de
ces derniers, préalablement existants, que se sont élaborés
des savoirs professionnels complexes, progressivement pris en charge et transformés
par le système scientifique disciplinairement organisé. A l'instar
de la médecine, la pédagogie ou la/les science(s) de l'éducation
se déploie selon une dynamique semblable, entretenant de surcroît
des rapports particulièrement complexes aussi bien avec les autres champs
disciplinaires qu'avec les champs professionnels de référence.
Il découle de ces définitions, issues de nombreux travaux empiriques,
que les représentants du champ professionnel et du champ disciplinaire
se reconnaissent mutuellement comme interlocuteurs légitimes pour définir
les critères habilitant à l'exercice de la profession, d'une part,
et légitiment pour partie l'activité académique des représentants
de la discipline, d'autre part. Il y a donc un rapport de dépendance
mutuelle qui n'implique cependant nullement une harmonie préétablie,
mais qui peut au contraire se réaliser sous des formes conflictuelles.
Sur l'évolution concrète du rapport entre champs disciplinaire
et professionnel pour la profession enseignante et les sciences de l'éducation,
la littérature existante montre une multiplicité de formes de
développement en fonction du contexte historique et national (par exemple
Bourdoncle, 1993, 1994 pour l'Angleterre et la France ; Tenorth, 1999, pour
l'Allemagne ; Lessard, 2000, pour le Canada). Le cas de Genève paraît
intéressant à étudier en détail pour contribuer
à la compréhension du rapport discipline-profession dans la mesure
où l'universitarisation de la formation des enseignants primaires et
les premières formes d'institutionnalisation du champ disciplinaire des
sciences de l'éducation sont très précoces.
2. Institutionnalisation progressive de la formation des enseignants primaires
à Genève
Jusqu'à 1898 : une formation et une discipline censées fournir
un guide à l'action éducative
Dès le début du 19e siècle et suite aux révolutions
démocratique et industrielle, on assiste en Europe occidentale à
un essor de la scolarisation qui entraîne le développement des
systèmes de formation depuis les degrés élémentaires
jusqu'aux niveaux supérieurs. Parallèlement, une instruction publique
organiquement et juridiquement rattachée à la puissance publique
se développe et un corps enseignant fonctionnaire d'État se constitue.
Dans la mouvance, une formation professionnelle spécifique à l'enseignement
s'institutionnalise progressivement. Bien qu'au 19e siècle le modèle
Ecole Normale soit privilégié dans nombre d'Etats européens,
Genève ne possède pas d'institution de ce type. En effet, jusqu'au
tournant des 19e et 20e siècles, la formation théorique proposée
aux enseignants primaires est complètement dissociée de la formation
pratique qui s'effectue " sur le tas " et ne possède pas d'institution
de formation fixe. En 1890 est fondée une chaire de pédagogie,
d'obédience philosophique, qui doit remplir une fonction de " guide
moral " dans le discours pédagogique général et dans
la formation des enseignants primaires comme secondaires. En 1898, avec l'introduction
de stages et de cours normaux et spéciaux (parfois donnés par
des universitaires), on assiste à une élévation du niveau
de formation grâce à une meilleure formation des stagiaires à
leurs fonctions professionnelles.
Entre 1898 et 1927 : la discipline se déploie sans que la formation
ne s'institutionnalise
En Europe, Genève est une des premières cités, au début
du 20e siècle, à mettre en place un cadre institutionnel propice
au développement des sciences de l'éducation. En 1912, la création
de l'Institut Jean-Jacques Rousseau (IJJR), dénommé également
Ecole des sciences de l'éducation, réunit, sur une base privée,
en dehors de l'Université, de nombreuses personnes, universitaires ou
non, intéressées par une approche empirique de l'éducation
et défendant les idéaux d'une éducation nouvelle. Bien
que très proche des enseignants primaires favorables à la réforme
scolaire, l'Institut n'est chargé dans ses premières années
d'aucune responsabilité officielle dans leur formation. Cet institut,
dont la réputation internationale est immédiate, constitue à
la fois un centre de recherche en éducation, une haute école pédagogique,
un centre de documentation et un centre de propagande préconisant les
nouvelles pédagogies et les réformes éducatives
C'est également en 1912 que le premier titulaire de la chaire de pédagogie
est remplacé par un nouveau professeur, choisi contre la volonté
de la Faculté de lettres, qui incarne un courant empirique de la pédagogie
et qui est en charge de la direction de l'enseignement primaire. Ce double statut
permet non seulement un développement plus autonome de la pédagogie
en la détachant des aspects spéculatifs et philosophiques de l'éducation,
mais garantit aussi une étroite articulation entre discipline et administration/réformes
scolaires de même qu'avec les enseignants primaires. En 1920, un deuxième
poste de professeur ordinaire en "sciences de l'éducation et pédagogie
expérimentale" s'adjoint à la chaire de pédagogie
au sein de la Faculté des lettres. Ce deuxième poste est créé
en lien étroit avec l'IJJR : destiné à son directeur, il
permet d'assurer la survie financière de l'Institut tout en reconnaissant
officiellement l'importance de ses apports au développement de la pédagogie
à Genève. Dès ce moment, l'Institut participe de plus en
plus aux mouvements de réformes scolaires. Il commence également
à contribuer à la formation des enseignants pour laquelle il n'existe
toutefois toujours pas d'institution fixe et spécialisée.
De 1927 à 1933 : mise en place d'une formation de niveau universitaire
distinguant les apports disciplinaires et professionnels
Dès 1927, une formation de niveau post-secondaire et semi-universitaire
destinée aux futurs instituteurs des écoles enfantines et primaires
commence à être mise en place à Genève. Cette formation
distingue clairement les apports disciplinaires (cours théoriques), qui
sont délégués à l'IJJR et à l'Université,
des apports d'ordre professionnel (stage, exercices pratiques) qui sont confiés
aux écoles d'applications qui se mettent en place au même moment.
L'action de l'IJJR dans la formation des enseignants se situera à deux
niveaux : premièrement, l'Institut privilégie la réunion
d'apports provenant de champs disciplinaires différents et multiples
autour de l'objet éducatif et préconise des cursus d'études
pluridisciplinaires. Deuxièmement, il diffuse au sein des enseignements
les nouvelles idées et méthodes pédagogiques issues des
réformes éducatives tout en les mettant en uvre avec ses
propres étudiants. Ces contenus correspondent aux demandes professionnalisantes
des représentants de la corporation enseignante qui revendiquent une
formation pratique plus en lien avec les besoins de l'enfant et les thèses
de l'éducation nouvelle ainsi qu'une formation théorique plus
poussée par rapport aux nouveaux champs disciplinaires de référence,
tels que la psychologie, la médecine ou la pédagogie expérimentale.
Ainsi, au sein de l'IJJR, les sciences de l'éducation trouvent une inscription
institutionnelle permettant leur émergence scientifique grâce au
rassemblement, dans un même lieu, d'activités d'enseignement et
de recherche à l'intersection des différents champs disciplinaires
les composant. Dès 1929, par son rattachement partiel à l'Université
en tant qu'Institut universitaire des sciences de l'éducation, ce dernier
permet à la formation théorique des enseignants primaires d'obtenir
une reconnaissance universitaire officielle. Parallèlement, en 1933,
une première structure de formation spécialisée et fixe
qui prend le nom d'Etudes Pédagogiques de l'Enseignement Primaire est
institutionnalisée pour fournir les apports professionnels de la formation.
La mise en place d'une formation distinguant les apports disciplinaires et professionnels
revêt donc une importance de premier ordre dans un canton qui était
resté jusqu'alors sans formation institutionnalisée pour l'enseignement
primaire et participe, par l'universitarisation de la formation théorique,
à la professionnalisation de l'activité enseignante.
Ainsi, durant la première moitié du 20e siècle à
Genève, on observe une mutation profonde de la formation des enseignants
dans le sens d'une professionnalisation du métier d'instituteur, en articulation
avec le " processus de disciplinarisation " des sciences de l'éducation.
On assiste progressivement à la constitution d'un nouveau champ pluridisciplinaire
des " sciences de l'éducation " qui, pour asseoir leur légitimité
scientifique, doivent se soumettre aux exigences de systèmes de disciplines
telles que suspension momentanée de l'action, construction désintéressée
de connaissances, rupture avec le sens commun ou jugement de faits. Parallèlement,
elles doivent faire face à des exigences d'efficacité - en l'occurrence
sur l'amélioration de la formation des enseignants - émanant des
milieux politiques et économiques afin d'obtenir une reconnaissance sociale.
Tout en s'efforçant de construire des connaissances scientifiques revêtant
une dimension universelle et donc pour partie dégagées de demandes
sociales par trop concrètes et contextualisées, elles doivent
répondre à ces dernières pour garantir leur légitimité
sociale. A Genève, cette pression contradictoire prend la forme d'une
scission à l'intérieur même du champ des sciences de l'éducation,
certains domaines répondant plutôt à la première
exigence, d'autres à la deuxième.
3. Interprétation et discussion : le cas genevois mis en perspective
A Genève, le système de formation des enseignants primaires s'adapte
à des demandes émanant non seulement de la profession, mais également
de la discipline. Pour satisfaire ces exigences de qualité, le métier
se professionnalise et la formation s'universitarise. Cela permet un élargissement
des contenus aussi bien disciplinaires (médecine, psychologie, psychiatrie,
sociologie) que professionnels (pédagogies actives) tout en opérant
une différenciation progressive entre les institutions d'ordre disciplinaire
qui sont responsables de l'acquisition des connaissances théoriques des
sciences humaines et celles d'ordre professionnel comme les écoles d'application
concrétisant les principes de l'éducation nouvelle ou de l'école
active. Néanmoins, on observe une sorte de hiérarchisation entre
les aspects professionnels, qui vont être pris en charge par la pédagogie
dans ses dimensions empiriques, et les savoirs reconnus comme légitimes
- fondant théoriquement les interventions pédagogiques - qui sont
eux élaborés par les champs disciplinaires de la psychologie ou
de la médecine. Alors que ces derniers construisent des savoirs qui leur
permettent aussi de conquérir progressivement une certaine autonomie
par rapport aux demandes praxéologiques des terrains éducatifs,
la pédagogie reste très liée aux gestes professionnels
et est essentiellement sollicitée pour répondre à ces besoins
d'ordre pragmatique.
Deux autres éléments du processus nous semblent intéressants
à souligner et permettent de comprendre certains aspects de la dialectique
profession-discipline dans le domaine de l'enseignement à Genève.
- Le caractère propre de la situation genevoise réside dans le
fait qu'une discipline pédagogique est institutionnalisée et se
développe avant que de véritables cursus de formation des enseignants
ne soient mis sur pied. N'ayant pas une fonction institutionnelle limitée
et précise dans la formation des enseignants comme dans de nombreux autres
endroits, la pédagogie et les sciences de l'éducation, tout en
étant articulées sous de multiples formes à la profession
(guide moral au début, recherche, propagande d'éducation nouvelle,
documentation ensuite), elle peut se développer avec une certaine liberté.
Cette assise préalable de la discipline va, dès le début
du 20e siècle, contribuer à définir les contours des premières
institutions de formation des enseignants primaires et permettre assez rapidement
leur inscription universitaire.
- Ce n'est pas un hasard si ce processus s'enclenche d'abord par rapport à
la formation des enseignants primaires (pour l'analyse approfondie du rapport
profession-discipline dans la formation des enseignants secondaires, voir Hofstetter
et al., à paraître). En effet, le primaire ne peut quêter
sa reconnaissance professionnelle dans une autre discipline que la pédagogie,
les autres étant trop spécialisées et éloignées
des besoins de la profession. L'articulation avec le primaire est ainsi susceptible
de propulser davantage l'autonomie de la discipline. Du point de vue de l'insertion
dans le système disciplinaire, cette autonomie appelle une conception
empirique, voire expérimentale de la pédagogie et des sciences
de l'éducation. Partiellement déliée ainsi de la philosophie,
la pédagogie se tourne ce faisant plutôt vers la psychologie, éventuellement
vers la sociologie, pour fonder sa légitimité scientifique.
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