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La 6ème Biennale

Contribution recherchée

Atelier : Démarches de formation ? Jusqu'où et comment peut-on professionnaliser ?

Titre :	L'accès à l'enseignement au Québec : quelle formation pour quelle insertion ?
Auteurs :	MUKAMURERA Joséphine

Texte :
La profession enseignante est traversée par le courant de la professionnalisation. C'est dans cette foulée qu'en 1992 le Québec a amorcé une réforme en profondeur de la formation des enseignants. Dans le cadre de cette réforme, la formation initiale a été allongée et le stage a été renforcé quantitativement et qualitativement. Cependant, si professionnalisante qu'elle soit, il semble que la formation initiale n'est pas garante d'une insertion professionnelle plus facile. En témoignent les résultats de notre recherche sur l'insertion professionnelle auprès d'une trentaine de jeunes enseignants, recherche conduite selon une méthodologie qualitative alliant des données d'histoire orale, des calendriers d'activités et des données documentaires. Ces résultats indiquent en effet que les jeunes enseignants connaissent une insertion professionnelle difficile voire traumatisante. L'analyse des trajectoires montre que leur parcours est souvent long et difficile avant l'accès à la permanence ou à une certaine stabilité professionnelle : ils sont dès le départ inscrits dans des trajectoires d'emplois précaires, discontinues et instables, on leur confie les pires tâches d'une école, ils sont engagés à la dernière minute et parfois ils doivent accepter des tâches qui n'ont rien à voir avec leur formation. Mais ils vivent aussi des problèmes dans l'intervention pédagogique et semblent vivre pour la plupart un sentiment d'incompétence. En outre, bien que la formation soit jugée pertinente, elle semble aussi déconnectée de la réalité des conditions d'entrée dans le métier. Enfin, les jeunes enseignants considèrent que le soutien en début de carrière et la formation continue sont essentiels et qu'ils devraient être accessibles et adaptés aux vrais besoins et conditions des débutants. En définitive, il semble que la "survie" et le "choc de la réalité" caractérisent encore les débuts dans l'enseignement malgré une formation initiale renforcée. Cependant, les problèmes des débutants ne tiennent pas qu'à la formation initiale, ils sont aussi tributaires des conditions qui entourent l'insertion dans le métier (précarité, tâche difficile, absence de soutien, etc.). Ainsi, la formation initiale ne doit pas être vue ou critiquée comme si elle devait être une formation définitive. Elle doit plutôt être envisagée comme une étape d'un long trajet du développement professionnel. Dans ce sens, les réformes ne devraient pas seulement se centrer sur la formation initiale mais mettre de l'avant une approche globale fondée sur l'harmonisation de la formation initiale avec l'insertion dans le métier et la formation continue.

Texte :

La profession enseignante est traversée par le courant de la professionnalisation. C'est dans cette foulée qu'en 1992 le Québec a amorcé une réforme en profondeur de la formation des enseignants. Dans le cadre de cette réforme, la formation initiale a été allongée et le stage a été renforcé quantitativement et qualitativement. Cependant, si professionnalisante qu'elle soit, il semble que la formation initiale n'est pas garante d'une insertion professionnelle plus facile. En témoignent les résultats de notre recherche sur l'insertion professionnelle auprès d'une trentaine de jeunes enseignants, recherche conduite selon une méthodologie qualitative alliant des données d'histoire orale, des calendriers d'activités et des données documentaires.
Ces résultats indiquent en effet que les jeunes enseignants connaissent une insertion professionnelle difficile voire traumatisante. L'analyse des trajectoires montre que leur parcours est souvent long et difficile avant l'accès à la permanence ou à une certaine stabilité professionnelle : ils sont dès le départ inscrits dans des trajectoires d'emplois précaires, discontinues et instables, on leur confie les pires tâches d'une école, ils sont engagés à la dernière minute et parfois ils doivent accepter des tâches qui n'ont rien à voir avec leur formation. Mais ils vivent aussi des problèmes dans l'intervention pédagogique et semblent vivre pour la plupart un sentiment d'incompétence. En outre, bien que la formation soit jugée pertinente, elle semble aussi déconnectée de la réalité des conditions d'entrée dans le métier. Enfin, les jeunes enseignants considèrent que le soutien en début de carrière et la formation continue sont essentiels et qu'ils devraient être accessibles et adaptés aux vrais besoins et conditions des débutants.
En définitive, il semble que la "survie" et le "choc de la réalité" caractérisent encore les débuts dans l'enseignement malgré une formation initiale renforcée. Cependant, les problèmes des débutants ne tiennent pas qu'à la formation initiale, ils sont aussi tributaires des conditions qui entourent l'insertion dans le métier (précarité, tâche difficile, absence de soutien, etc.). Ainsi, la formation initiale ne doit pas être vue ou critiquée comme si elle devait être une formation définitive. Elle doit plutôt être envisagée comme une étape d'un long trajet du développement professionnel. Dans ce sens, les réformes ne devraient pas seulement se centrer sur la formation initiale mais mettre de l'avant une approche globale fondée sur l'harmonisation de la formation initiale avec l'insertion dans le métier et la formation continue.