La 6ème Biennale

Contribution recherchée

Atelier : L'insertion objet de demande ou d'assignation ? Décrochage : comment raccrocher ?


Titre : L'éducation sous mandat judiciaire : un contexte institutionnel renouvelé
Auteurs : FAYOLLE Jean-Marc / JASPARD Pierre

Texte :
A l'instar de ce qui a été fait avec l'application de la circulaire conjointe Éducation Surveillée - Éducation nationale de 1986 organisant le partenariat entre l'Éducation nationale et la Protection Judiciaire de la Jeunesse, se construit un nouveau concept de l'insertion à la Protection Judiciaire de la Jeunesse en réaffirmant d'une part la place de l'Éducation nationale et son obligation de prendre en charge les mineurs de 16 ans et d'autre part la nouvelle place du Conseil Régional et son obligation d'inscrire dans les actions de son programme de formation et de socialisation les jeunes de plus de 16 ans.
Il faut redéfinir des missions de la Protection Judiciaire de la Jeunesse en matière de prise en charge éducative ayant pour support des médias dans les domaines de la scolarité, de la professionnalisation et de la socialisation en vue de conduire les mineurs qui lui sont confiés vers l'autonomie.
Cette prise en charge par la Protection Judiciaire de la Jeunesse doit se concevoir en copartage, en complémentarité et en subsidiarité jamais en substitution d'une autre institution.
Une action concertée pour la mise en commun de moyens par les acteurs institutionnels.
Que ce soit à partir des actions conduites dans les classes "relais" sous l'autorité de l'Éducation nationale ou dans les "espaces pour la socialisation", en références à une mesure du Conseil Régional d'Ile-de-France, la mise en commun de moyens par les différentes institutions intervient dans tous les domaines équipement, moyens en personnel, crédits de fonctionnement.
C'est ainsi que des enseignants de l'Éducation nationale travaillent dans les ateliers scolaires de la Protection Judiciaire de la Jeunesse, et des éducateurs de la Protection Judiciaire de la Jeunesse travaillent en classe "relais".
Des procédures spécifiques se mettent en place, qui ne dérogent pas aux procédures de droit commun, pour accueillir le public bénéficiant d'une mesure judiciaire dans les actions proposées par les mesures du Conseil Régional dans le cadre de son programme jeune. Ces réponses permettent, tout en respectant le principe admis du mixage des publics, de proposer des actions adaptées en fonction des caractéristiques du public pris en charge par la Protection Judiciaire de la Jeunesse. Les porteurs de ces actions peuvent être soit les Centre d'action éducative d'insertion de la Protection Judiciaire de la Jeunesse, soit des associations de formation ayant une compétence repérée dans la prise en charge des publics jeunes réputés difficiles.
Un groupe de travail sectoriel rassemblant les différents acteurs de ce domaine d'intervention permet de conceptualiser l'action conduite à partir des ateliers scolaires de la Protection Judiciaire de la Jeunesse en tant que réponses apportées en amont des classes relais et en passerelles avec celle-ci. Parallèlement à ce travail la place des différentes catégories de personnel éducatif sera précisée dans l'esprit d'une complémentarité éducative entre les professeurs techniques dans les spécialisées français Langue Etrangère ou Communication Administrative et Bureautique, les éducateurs et les agents de justice.
L'objet de notre étude porte sur le glissement qui s'opère aujourd'hui en matière d'insertion sociale et professionnelle ou d'inclusion vers les "espaces de socialisation" qui sont un nouveau concept opératoire lié à la notion de convergence des dispositifs et des réseaux de partenaires. Ce qui est central dans l'"espace de socialisation", c'est le parcours du jeune et non plus l'activité qui déterminait la spécificité du lieu de prise en charge.

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