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La 6ème Biennale

Contribution recherchée

Atelier : Citoyenneté, valeurs et violence. Ethique et médiation : sont-elles au coeur des problématiques d'éducation ?

Titre :	Éducation morale et rapport aux victimes de l'histoire : difficultés et contradictions des enseignants
Auteurs :	ERNST Sophie

Texte :
La morale laïque s'ordonnait à la visée d'une vie juste et équilibrée, entre respect de soi et respect des autres. La notion de dignité humaine donnait lieu à des leçons explorant les diverses situations quotidiennes où cette dignité s'exprimait. Le discrédit dans lequel était tombée la leçon de morale a laissé place à des tentatives de reconstruction d'une éducation morale, de principes, qu'on appellera avec Jean Baubérot "fondamentale", par différence avec une morale "élémentaire". On s'intéresse moins aux actes de civilité quotidienne qu'on n'amène les enfants à s'ancrer dans le refus du scandale, et les objets ou moyens privilégiés de cette éducation sont notamment les droits de l'homme, et la mémoire traumatique des grands drames du XXe siècle. La catégorie de la victime s'impose alors comme l'entrée quasi exclusive dans l'analyse des situations. Cela amène les enseignants dans diverses difficultés et contradictions dont la communication analyse quelques exemples : - se focaliser sur les victimes de la Shoah aide-t-il à comprendre les processus historiques et politiques du mal ? - à propos de la guerre d'Algérie, de l'histoire coloniale, de l'esclavage : quel est le ton juste ? Comment éviter la culpabilisation ? - considérer les élèves pauvres comme des victimes du système scolaire et leurs parents comme victimes de la société ne risque-t-il pas d'entraîner avant tout des effets pervers ?

Texte :

La morale laïque s'ordonnait à la visée d'une vie juste et équilibrée, entre respect de soi et respect des autres. La notion de dignité humaine donnait lieu à des leçons explorant les diverses situations quotidiennes où cette dignité s'exprimait.
Le discrédit dans lequel était tombée la leçon de morale a laissé place à des tentatives de reconstruction d'une éducation morale, de principes, qu'on appellera avec Jean Baubérot "fondamentale", par différence avec une morale "élémentaire". On s'intéresse moins aux actes de civilité quotidienne qu'on n'amène les enfants à s'ancrer dans le refus du scandale, et les objets ou moyens privilégiés de cette éducation sont notamment les droits de l'homme, et la mémoire traumatique des grands drames du XXe siècle.
La catégorie de la victime s'impose alors comme l'entrée quasi exclusive dans l'analyse des situations. Cela amène les enseignants dans diverses difficultés et contradictions dont la communication analyse quelques exemples :
- se focaliser sur les victimes de la Shoah aide-t-il à comprendre les processus historiques et politiques du mal ?
- à propos de la guerre d'Algérie, de l'histoire coloniale, de l'esclavage : quel est le ton juste ? Comment éviter la culpabilisation ?
- considérer les élèves pauvres comme des victimes du système scolaire et leurs parents comme victimes de la société ne risque-t-il pas d'entraîner avant tout des effets pervers ?