La 6ème Biennale

Contribution recherchée

Atelier : Le sujet apprenant et communicationnel. L'individualisation aide-t-elle le sujet à se construire ?


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Titre : Les rites de passage dans l'école en France. Approche ethnographique d'une institution
Auteurs : GLEYSE Jacques / VALETTE Muriel / MASOIN Céline

Texte :
Peu d'études se sont consacrées à l'analyse des transformations impliquées par les changements d'établissement ou d'école dans l'institution scolaire française, sauf à travailler sur des zones sensibles ou des réseaux d'éducation prioritaire, c'est-à-dire sur des espaces plus ou moins stigmatisés ou désignés comme marginaux (Pain, 1999 ; Charlot, 1996...). Or dans la perspective actuelle, utilisée notamment pour les pratiques sportives, d'une sociologie du quotidien (Bromberger, 1999) et du banal, il devient possible de penser une ethnologie et une ethnosociologie du quotidien et du banal de l'éducation s'intéressant non pas à l'extraordinaire mais, bien au contraire, transformant l'ordinaire en extraordinaire.
C'est ainsi que les entrées dans les différents niveaux de l'institution scolaire peuvent être étudiés de manière systématique et précise en tentant d'en saisir les principes rituels l'organisant.
La méthodologie, ici, sera particulièrement attachée à la notion de rite de passage, c'est-à-dire à la perspective d'un changement radical de personnalité et de monde pour ce qui concerne l'acteur subissant le rituel. Le rite implique nécessairement une souffrance corporel ou au minimum morale, ayant pour but de faire entrer de manière rituelle, dans un monde inconnu préalablement. Un rite de passage implique toujours l'impossibilité d'un retour en arrière.
Un important travail est en cours qui étudie systématiquement, de manière ethnographique, à partir d'observations et d'entretiens, les différents rites de passages de l'institution scolaire française. Au moment présent de l'investigation, ces passages peuvent être caractérisés, provisoirement, de la manière suivante.
L'entrée en école maternelle (école de la mère : petite section) fait passer du "bébé à l'enfant social". L'entrée en école primaire (première école) en "faisant souffrir pour grandir", fait passer de : "l'enfant à l'élève". L'entrée au collège (co-legem : loi commune, dignité du groupe) fait passer de "l'élève à la bande de jeunes en formation". Le lycée (lieu du loup) mais aussi : louve domestiquée), lui, ouvre les portes du "jeune domestiqué, dressé".
Enfin, le passage à l'Université implique un "changement de personnalité", où, de normes extrinsèques de vie et de rapport au savoir, l'on se doit de passer à des normes intrinsèques.

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