| De nombreuses controverses existent au sujet de l'évaluation des enseignements réalisée par les élèves et ce, à tous les ordres d'enseignement. À un extrême, les élèves plus jeunes sont peu outillés pour répondre de façon articulée et valide aux diverses questions visant à évaluer la prestation d'un enseignant, alors que les élèves plus âgés éprouvent des réticences à répondre à de telles évaluations en lien avec les conséquences qu'ils anticipent, en particulier au plan de représailles possibles dans le cas d'une évaluation négative. Du point de vue des enseignants, il est parfois difficile d'accepter les résultats d'une évaluation, en particulier s'ils sont négatifs, lorsque des variables intermédiaires viennent s'interposer entre l'évaluateur et l'objet d'évaluation. Certains de ces facteurs, lorsqu'ils ne sont pas pris en compte, induisent des distorsions dans le processus, par exemple le climat social de l'école, la matière enseignée, le seuil de passage et de diplômation, le fossé culturel entre l'enseignant et les élèves, la culture organisationnelle de l'établissement, les pressions syndicales, la familiarité du personnel avec la pratique de l'évaluation, l'utilisation des résultats à des fins de gestion du personnel et ainsi de suite. Dans le cadre d'un projet de collaboration université-milieux, des chercheurs universitaires associés à un comité aviseur constitué d'enseignants, de parents, d'élèves et de directeurs d'école ont initié et mené à terme une recherche de développement destinée à élaborer et à valider un instrument d'évaluation des enseignements à être complété par les élèves. Les qualités métriques de l'instrument, sa facilité d'utilisation, sa validité écologique, le caractère conceptuellement homogène des facteurs et la facilité avec laquelle les données sont compilées et analysées militent tous en faveur de son utilisation auprès d'une population étudiante adolescente.
|
