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La 6ème Biennale

Contribution recherchée

Atelier : Nouvelles compétences et nouveaux apprentissages ? dont le sous-groupe 'philo'

Titre :	Eduquer à l'image autrement :'expérience de la maison de l'image à Strasbourg
Auteurs :	RICHEZ Jean-Claude

Texte :
L'éducation à l'image fait partie des "vieilles lunes" de la réflexion pédagogique en France. On en parle beaucoup, on la pratique peu tant dans le champ de l'Éducation nationale que de l'éducation populaire. Celle-ci reste très largement expérimentale et très marginale. L'éducation à l'image comme pratique reste très largement hypothéquée par deux présupposés : l'image serait en soi nocive, du côté du mal, parce que de la séduction ; elle devrait faire l'objet d'un apprentissage. À travers ces deux présupposés se trouvent logiquement niées les dimensions populaires de la culture de l'image. Nombre de travaux montrent que la consommation de masse d'images n'est pas aussi naïve que l'on veut bien le dire et que les "masses" ne sont pas aussi désarmées dans leur rapport à l'image et que les jeunes en particulier sont souvent d'excellents déchiffreurs d'images. Ce double présupposé se voit souvent renforcé dans sa fonction de censure par le fait que l'on n'envisage le rapport à l'image que sous l'angle de la lecture, de sa consommation, en ne conférant aux activités de production qu'une place encore marginale, malgré la diffusion généralisée dans nos sociétés de l'appareil photo et de la caméra. Le "peuple" ne produit pas d'images ! Cette question n'est pas nouvelle. Autrefois, les ciné-clubs avaient souvent développé à côté de leur travail de diffusion des activités de production et de création, de même plus près de nous et de façon très éphémère les télé-clubs. Aujourd'hui quelques expériences s'inscrivent dans cet héritage menées soit dans le cadre de la Fédération des vidéos de pays et de quartier ou des Espaces culturels multimédias soutenus par le ministère de la Culture. C'est à l'analyse d'une expérience de ce type-là que nous voudrions nous attacher à travers l'exemple de la Maison de l'image à Strasbourg. La Ville de Strasbourg, en rupture avec les approches traditionnelles de l'éducation à l'image, a développé depuis 1999 une expérience originale avec une quarantaine de jeunes (six associations), en dehors du temps et du cadre scolaire, mis en situation de produire chaque semaine une vingtaine de minutes d'émissions télévisées programmées sur le canal local. L'expérience repose sur la reconnaissance de savoir-faire acquis en dehors de l'école et leur valorisation, la mutualisation des compétences de chacun et l'accompagnement de projets élaborés par les jeunes : une autre façon d'éduquer à l'image.

Texte :

L'éducation à l'image fait partie des "vieilles lunes" de la réflexion pédagogique en France. On en parle beaucoup, on la pratique peu tant dans le champ de l'Éducation nationale que de l'éducation populaire. Celle-ci reste très largement expérimentale et très marginale. L'éducation à l'image comme pratique reste très largement hypothéquée par deux présupposés : l'image serait en soi nocive, du côté du mal, parce que de la séduction ; elle devrait faire l'objet d'un apprentissage.
À travers ces deux présupposés se trouvent logiquement niées les dimensions populaires de la culture de l'image. Nombre de travaux montrent que la consommation de masse d'images n'est pas aussi naïve que l'on veut bien le dire et que les "masses" ne sont pas aussi désarmées dans leur rapport à l'image et que les jeunes en particulier sont souvent d'excellents déchiffreurs d'images.
Ce double présupposé se voit souvent renforcé dans sa fonction de censure par le fait que l'on n'envisage le rapport à l'image que sous l'angle de la lecture, de sa consommation, en ne conférant aux activités de production qu'une place encore marginale, malgré la diffusion généralisée dans nos sociétés de l'appareil photo et de la caméra. Le "peuple" ne produit pas d'images !
Cette question n'est pas nouvelle. Autrefois, les ciné-clubs avaient souvent développé à côté de leur travail de diffusion des activités de production et de création, de même plus près de nous et de façon très éphémère les télé-clubs. Aujourd'hui quelques expériences s'inscrivent dans cet héritage menées soit dans le cadre de la Fédération des vidéos de pays et de quartier ou des Espaces culturels multimédias soutenus par le ministère de la Culture. C'est à l'analyse d'une expérience de ce type-là que nous voudrions nous attacher à travers l'exemple de la Maison de l'image à Strasbourg.
La Ville de Strasbourg, en rupture avec les approches traditionnelles de l'éducation à l'image, a développé depuis 1999 une expérience originale avec une quarantaine de jeunes (six associations), en dehors du temps et du cadre scolaire, mis en situation de produire chaque semaine une vingtaine de minutes d'émissions télévisées programmées sur le canal local. L'expérience repose sur la reconnaissance de savoir-faire acquis en dehors de l'école et leur valorisation, la mutualisation des compétences de chacun et l'accompagnement de projets élaborés par les jeunes : une autre façon d'éduquer à l'image.