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La 6ème Biennale

Contribution recherchée

Atelier : L'insertion objet de demande ou d'assignation ? Décrochage : comment raccrocher ?

Titre :	L'homogénéisation des lycéens par le mérite scolaire : le cas paradoxal du lycéen "contourneur" d'orientation
Auteurs :	POLITANSKI Pascal

Texte :
Une recherche récente par questionnaire mené à l'échelle de plusieurs académies en France, nous a amené à réfléchir à la question de l'homogénéité scolaire de la population lycéenne à partir de leur appréciation du jugement professoral relatif au redoublement. Nous nous sommes intéressés à un phénomène particulier, celui du refus du redoublement par les lycéens en classe de première. Ainsi les élèves détiennent-ils la possibilité de refuser le redoublement sans avoir à faire appel et peuvent ainsi passer de la classe de première en classe de terminale contre l'avis de leurs enseignants et avec l'accord de l'institution. Le cas des lycéens "contourneurs" d'orientation montre comment l'institution scolaire - et ses agents - sont amenés à gérer, de plus en plus, des situations complexes, voire paradoxales. Pour mieux comprendre ce paradoxe porté par cette population d'élèves, nous devons revenir au principe méritocratique de l'école ; ces jeunes s'adressent un défi à eux-mêmes, celui de réussir leur scolarité en obtenant leur baccalauréat. Cette posture inconfortable pousse les élèves à faire leurs preuves dans le travail scolaire ; sur un plan personnel, le gain se traduit par plus de motivation et le sentiment d'une plus grande autonomie et d'une plus grande responsabilité. Les décisions prises par les "contourneurs" d'orientation et les réponses qu'ils nous livrent sont emblématiques des contradictions produites par la démocratisation de l'institution qui tente de concilier à la fois les exigences du projet méritocratique et celles de la vie scolaire : ces bouleversements heurtent les conditions d'un enseignement qui aspire à rester anonyme et magistral alors que l'essence du projet méritocratique de l'école vient systématiquement battre en brèche les politiques d'innovation à l'école.

Texte :

Une recherche récente par questionnaire mené à l'échelle de plusieurs académies en France, nous a amené à réfléchir à la question de l'homogénéité scolaire de la population lycéenne à partir de leur appréciation du jugement professoral relatif au redoublement. Nous nous sommes intéressés à un phénomène particulier, celui du refus du redoublement par les lycéens en classe de première. Ainsi les élèves détiennent-ils la possibilité de refuser le redoublement sans avoir à faire appel et peuvent ainsi passer de la classe de première en classe de terminale contre l'avis de leurs enseignants et avec l'accord de l'institution.
Le cas des lycéens "contourneurs" d'orientation montre comment l'institution scolaire - et ses agents - sont amenés à gérer, de plus en plus, des situations complexes, voire paradoxales. Pour mieux comprendre ce paradoxe porté par cette population d'élèves, nous devons revenir au principe méritocratique de l'école ; ces jeunes s'adressent un défi à eux-mêmes, celui de réussir leur scolarité en obtenant leur baccalauréat. Cette posture inconfortable pousse les élèves à faire leurs preuves dans le travail scolaire ; sur un plan personnel, le gain se traduit par plus de motivation et le sentiment d'une plus grande autonomie et d'une plus grande responsabilité.
Les décisions prises par les "contourneurs" d'orientation et les réponses qu'ils nous livrent sont emblématiques des contradictions produites par la démocratisation de l'institution qui tente de concilier à la fois les exigences du projet méritocratique et celles de la vie scolaire : ces bouleversements heurtent les conditions d'un enseignement qui aspire à rester anonyme et magistral alors que l'essence du projet méritocratique de l'école vient systématiquement battre en brèche les politiques d'innovation à l'école.