| Dans le cadre des programmes d'accès à l'égalité en emploi dans les organismes publics, le Québec a adopté, en avril 2001, une loi obligeant le réseau de l'éducation à assurer une représentation équitable des personnes de quatre groupes cibles, sous-représentées dans ce secteur d'emploi, soit : "les femmes, les autochtones, les minorités visibles et les minorités ethniques dont la langue maternelle n'est ni le français, ni l'anglais" (LQ 2001, loi 143, c. 45, art. 1). Cependant, il n'est pas dit que cette démarche juridique assurera réellement l'arrivée et surtout la rétention d'un personnel migrant dans les écoles publiques, même si les enfants de ces groupes minoritaires représentent près de 30 % des élèves montréalais. Outre le fait que la littérature nationale et internationale démontre que toute démarche de programme d'accès à l'égalité (PAÉ) entraîne des zones de résistance susceptibles de produire des réactions négatives à l'implantation de mesures antidiscriminatoires, les résultats partiels d'une recherche en cours sur la Présence des minorités visibles et ethniques dans les emplois en éducation (CRSH 1999-2002) fondent également un certain nombre d'hypothèses sur des facteurs pouvant limiter la mise en oeuvre de cette loi en milieu scolaire. Ces facteurs, qui relèvent autant de contraintes d'ordre académique (réussite scolaire, accès aux programmes de formation, etc.), que d'ordre structurel (conditions d'embauche, climat de travail, attitudes de la direction, etc.) ou d'ordre social et culturel (statut socio-économique, attentes familiales, etc.), feront l'objet de la communication. L'exposé précisera la méthodologie et ses outils de recherche (questionnaire d'enquête, entrevues semi-dirigées, récits de carrière professionnelle) selon la population étudiée : responsables de la formation et du perfectionnement des maîtres en milieu universitaire, titulaires du primaire et du secondaire, jeunes migrants inscrits ou non à un programme menant à l'enseignement. Les résultats de ce projet en cours permettront de mieux définir qui sont les futurs enseignants et enseignantes susceptibles de s'inscrire dans ces mesures d'équité et d'ainsi accéder aux institutions scolaires pour en redéfinir le corps professoral et, peut-être même, l'enseignement et les pratiques pédagogiques.
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