| Cette communication s'appuie sur une recherche menée dans le cadre d'une thèse en sciences de l'éducation soutenue prochainement à Paris V. Une double interrogation initiale sous-tend ce travail : comment devient-on directeur d'école et comment exerce-t-on cette fonction ? L'hypothèse centrale est sociologique : c'est l'interrelation des caractéristiques individuelles, des facteurs institutionnels et des facteurs moins institutionnalisés qui fonde l'identité professionnelle du directeur d'école élémentaire. Soixante entretiens ont été réalisés auprès de directeurs exerçant aussi bien en zones rurale, rurbaine, citadine, quartiers favorisés ou ZEP pour constituer le corpus. Les entretiens ont porté sur le parcours professionnel, les conditions d'exercice et sur la manière d'être "directeur". L'analyse de ce corpus a permis de mettre en évidence des modes de fonctionnement contrastés prenant en compte, peu ou prou, les exigences des textes réformant l'école primaire depuis la loi d'orientation de 1989. Entre autres, le travail d'équipe, fortement induit par les textes officiels est très peu relaté par les directeurs eux-mêmes. Leur rôle, présenté institutionnellement comme central, se confirme mais se confronte aux limites de la réalité. Les études de Roger Muchielli sur le travail en équipe permettent de poser un cadre de référence pour interroger cette réalité. Ainsi, l'assimilation du rôle de directeur d'école à celui de "chef d'équipe" s'avère, de fait, rarement vérifiée et reste discutable. Mais, le directeur ne pourrait-il pas être celui qui fonde l'équipe ? N'est-ce pas une de ses missions institutionnelles ? Cette capacité à initier le travail d'équipe requiert un réel changement de posture trop souvent entravé par de nombreux obstacles. Que ce soit les directeurs eux-mêmes qui s'y refusent ou bien qu'ils ne le puissent pas !
|
Voir la contribution longue