La 6ème Biennale

Contribution recherchée

Atelier : Comment analyser et comprendre, les situations pédagogiques et didactiques ?


Titre : Représentations, imaginaire et rapport à la "vérité" historique
en didactique de l'histoire
Auteurs : HUBER Michel

Texte :
Cette communication fait suite à la conception et à l'expérimentation auprès d'élèves de lycées agricoles et d'ingénieurs des travaux agricoles en formation d'un jeu pédagogique innovant : "HUMANITUDE" ou "Parcourir 30 000 ans d'histoire pour mieux comprendre aujourd'hui". L'analyse des effets de ce jeu sur ces deux publics constitue le point de départ de cette communication dont voici le plan :
La didactique de l'histoire doit-elle craindre une confusion entre histoire et fiction ? La fiction ne peut-elle pas être un moyen d'entrer dans l'épaisseur du temps historique ? Si oui, à quelles conditions ?
1. Le rapport de l'historien aux faits du passé
Travailler sans idée préconçue est-ce possible ? Cette idée préconçue ne serait-elle pas un angle d'attaque de cette réalité à condition d'être consciente ?
Reconstituer la situation du passé, reconstruire les représentations des différents agents du passé liés à un même événement n'est pas une entreprise aisée. Est-ce autre chose qu'une fiction ?
Donner ses sources, exposer ses partis pris, fils du présent : une nécessité déontologique ?
Tenir compte des interprétations déjà existantes, cela va-t-il de soi ?
2. Le rapport de l'élève à l'histoire
Environnement imbibé de références historiques (film/jeu vidéo), qui modélise ses représentations.
Un goût pour l'exotisme et les héros.
Un égocentrisme encore très marqué (concept d'altérité non intégré).
Un enseignement marqué par l'histoire-récit et le recours à une mémorisation mécanique.
Des acquis scolaires superficiels : des représentations initiales non remises en cause.
Des repères historiques non construits.
Une méthodologie non maîtrisée comme l'utilisation critique du témoignage et du document.
3. Le rapport du maître au savoir historique et à sa didactique
Il existerait un savoir historique objectif.
Les représentations des maîtres sont voisines de celles des élèves (cf. A. Dalongeville, thèse : l'image du barbare dans l'enseignement de l'histoire).
Prégnance de l'histoire-récit ou d'une didactique "positiviste".
Cours magistral et mémorisation.
L'enseignant producteur et/ou destructeur de représentation ?
4. Vers une didactique constructiviste visant à faire des élèves les héros/protagonistes réflexifs des événements du passé pour comprendre aujourd'hui. Quelques pistes peuvent être soulevées :
Entrer dans le passé par l'action (jeux de rôle, projets...).
Mobiliser et mettre en forme des représentations initiales.
Endosser différents points de vue (distanciation).
Se confronter aux sources, aux documents et mobiliser une véritable méthodologie.
S'armer de concepts et repérer les ruptures chronologiques.
Mettre en forme ses nouvelles représentations.
Mener une analyse réflexive pour comprendre le déplacement de ses représentations.
Conclusion : retour sur les effets du jeu "Humanitude".

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