La 6ème Biennale

Contribution recherchée

Atelier : Le sujet apprenant et communicationnel. L'individualisation aide-t-elle le sujet à se construire ?


Titre : Vécu de l'espace de la classe et sens du travail scolaire
Auteurs : MOYNIEZ Joël

Texte :
Dans le travail présenté ici, nous nous sommes intéressés à la place topographique occupée en classe par les enfants-élèves. Nous avons fait l'hypothèse qu'elle pouvait être un facteur important dans la construction subjective par l'enfant-élève du sens du travail scolaire et en lien avec la réussite ou l'échec scolaire. Ayant repéré que cette place semblait en relation avec la place topographique occupée par les familles dans l'espace de la commune, nous avons supposé qu'elle pouvait, par effet de résonance, jouer comme une source d'augmentation des inégalités, qu'elle pouvait participer de ces différenciations intra-scolaires (Broccholichi, 1994) comme le sont les classements scolaires.
Etre à telle place peut-il être sans incidence sur le sens qu'attribuent les enfants-élèves au travail scolaire ? Comment se distribuent les interactions entre enfants-élèves en classe en fonction de leur place ? Et qu'est-ce que cela peut nous apprendre quant à notre problématique ?
Cette proposition de communication s'appuie sur une recherche réalisée dans la région lilloise (Nord) en 2000-2001. Nous avons conduit une enquête associant observations et entretiens semi-directifs. Nous avons procédé à ces derniers auprès de dix élèves d'une classe de CP/CE1 (cours double) d'un établissement public socialement hétérogène et auprès de leur instituteur dans un souci de triangulation des sources. Les observations quant à elles ont été menées hebdomadairement durant trois mois.
Notre étude vise à éclairer la façon dont est vécue par les enfants-élèves, au quotidien, leur place topographique en classe. Dans cette approche d'inspiration ethnographique nous avons pu constater qu'être à telle place topographique en classe pouvait permettre d'être plus ou moins proche, physiquement et symboliquement, d'objets ou de personnes symbolisant ou incarnant ce savoir (le tableau, le bureau, le maître, les "têtes de classe"...). Certains élèves garçons, objectivement éloignés de ces symboles du savoir scolaire allant, par exemple, jusqu'à se dire amoureux d'élèves filles qui, "têtes de classe" et incarnant à ce titre ce savoir scolaire, occupaient en plus une meilleure place topographique en classe.

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