Ebauches de modèles pour un EIAH en algèbre

Jean-François Nicaud, Denis Bouhineau, Xavier Pavard

IRIN - Université de Nantes

Les avionneurs, les architectes et bien d’autres constructeurs de produits élaborent des modèles avant de réaliser leurs produits. Il doit en être de même pour la construction d’EIAH (Environnement Informatique pour l’Apprentissage Humain). Considérant un domaine d’apprentissage humain particulier, ces modèles doivent être construits à un niveau assez bas pour ne pas ressembler à des constructions métaphoriques complètement coupées des réalités terrestres et doivent cependant porter sur un corpus assez détaillé pour éviter les dérives liées à l’effet microscope. De plus, l’élaboration et la communication de ces modèles doit s’effectuer au sein de la communauté concernée pour prendre en compte des sensibilités variées, à notre avis, représentatives de la complexité intrinsèque des situations et éviter toute dérive vers des modèles trop spécifiques. C’est ainsi seulement que l’on peut avoir une démarche ancrée dans la science normale et efficace pour l’ingénierie de ces constructions. Dans le cas des EIAH, l’objet même que l’on cherche à produire étant composé de connaissances mûries par les siècles, les modèles en question sont des objets ayant un fort contenu épistémologique et par conséquent possède un intérêt didactique important.

L’objectif de cet atelier est de construire, avec les participants, des ébauches de modèles pour un EIAH en algèbre. Le domaine « Algèbre » est déjà fortement structuré par la science normale. Un langage commun semble donc naturellement mis à disposition pour parler des modèles d’EIAH sur l’algèbre. En fait ce n’est pas si clair, outre le fait que l’algèbre puisse être définie de différentes manière selon les points de vue spécifiques à certains situations ou à certains problèmes et les sensibilité de chaque auteur, l’élaboration de modèles pour un EIAH, quelque soit le domaine, nécessite un langage d’ordre supérieur. Et déjà là, on est confronté à un problème significatif étant donné qu’il n’y a pas de langage commun pour parler de modèles d’EIAH. Pour gommer ce premier problème nous apporterons quelques modèles abstraits pouvant servir de cadre aux constructions envisagées sur un domaine de problèmes classiques d’algèbre élémentaire (réductions, développement-réductions, factorisations, résolutions d’équations polynomiales). Ces modèles abstraits comporteront des composants pour résoudre (expressions, problèmes, règles, stratégies, etc.) et des composants pédagogiques (modes d’interaction, opérations valides, degré de guidage, etc.).

Les objectifs seront ensuite définis avec les participants (Quels types d’activités ? Quelles tâches pour l’agent pédagogique ?) et la construction de modèles pour les atteindre sera commencée sur des parties choisies par les participants. L’objectif de cet atelier n’est pas la construction explicite d’un modèle général des EIAH en algèbre, étant donné le temps toujours limité réservé aux ateliers, mais de commencer une construction à partir de plusieurs corps de métiers dans une synergie qui puisse se continuer éventuellement au delà de l’atelier dans la même direction, en tendant vers un consensus où chacun puisse retrouver les préoccupations qui sont les siennes.