Usages éducatifs des technologies de l'information et de la communication :
quelles nouvelles compétences pour les enseignants ?

Compte rendu du séminaire national des 26 et 27 juin 2000

 

La recherche 40003 a été lancée il y a deux ans sur l'incitation de la tutelle, qui souhaitait à cette époque avoir des éléments pour orienter la formation en IUFM. Comme toujours, le temps de la recherche est plus long que celui de la décision : des listes de compétences ont déjà été publiées, des tests ont été mis en place dans les différents IUFM.

Pour sa part, la recherche s'est déroulée à peu près conformément à ce qui avait été prévu l'année précédente au séminaire tenu à l'IUFM d'Aix-Marseille, avec néanmoins des évolutions : ainsi, certaines équipes ont rejoint la recherche en début de deuxième année.

La rencontre avait pour objectifs essentiels de faire le point sur le travail accompli et d'identifier des perspectives de travail pour la troisième et dernière année.

Elle avait été précédée de la mise en ligne des contributions des différentes équipes, ce qui a permis à chacun de prendre connaissance des contributions arrivées avant les journées (http://www.inrp.fr/Tecne/Rencontre/Sympcomp.htm).

Elle a comporté deux conférences introductives destinées à resituer la recherche dans un cadre plus vaste (Jean-Louis Martinand et Robert McNergney), puis une série d'ateliers. Ces derniers, organisés de manière très classique autour de différents types de compétences, ont visé à favoriser les échanges (cf. programme sur le site). Les contributeurs ont disposé chacun de dix minutes pour exposer leur problématique et leurs résultats, le reste du temps étant consacré à la discussion.

Toutes les équipes ont pu s’exprimer dans le cadre du séminaire organisé à l’ENS de Cachan. En outre, un certain nombre d'étudiants du DEA "sciences, techniques, enseignement et diffusion" ont mené des travaux sur le thème de la recherche et en ont exposé les résultats. A l'issue de la réunion, un certain nombre de points émergent.

Il convient d'abord de remarquer que toutes les équipes ne travaillent pas directement sur la question générale de la recherche, qui est celle des compétences des enseignants à l'égard des TIC. Certaines ont choisi un thème d'étude un peu différent, en mettant l'accent sur la mise en œuvre de dispositifs ou d'outils particuliers. Mais elles s'interrogent sur des situations d'usage en classe des technologies qui conduisent logiquement à se préoccuper des compétences et des valeurs des enseignants. Ainsi, des convergences sont possibles ; elles sont même indispensables pour la dernière année.

Il est notable que le vocabulaire employé varie : TIC, TICE, outils informatiques… il faut bien convenir que les références sont loin d'être stabilisées.

Les discussions ont sans arrêt rencontré des problèmes d'intégration dans des disciplines, avec des contrastes, mais aussi des similitudes. Elles ont aussi beaucoup porté sur des questions de technique, ou peut-être plutôt de technicité. Il est clair que les représentations des enseignants sont encore extrêmement liées à des situations très contextualisées, très "sensori-motrices". Il est certain qu'un niveau de représentations symboliques est à rechercher.

La question des genèses instrumentales reste posée dans toute son ampleur : elle dépend au premier chef des disciplines.

La question des méthodes a aussi été posée, ainsi que celle des compétences logistiques à mettre en œuvre. Ces dernières ont particulièrement été mises en évidence dans le cas des sciences physiques. Elles semblent davantage intégrées en économie et gestion.

Rétrospectivement, l'approche par référentiel de compétences semble devoir être abandonnée : elle conduit à des divisions multiples, subtiles et instables.

En fait, ce qui a souvent été évoqué, c'est la question des figures et de l'identité de l'enseignant. Quand il utilise les technologies, il peut être un peu artisan, un peu artiste, un peu médiateur. Ce qui émerge, surtout, c'est la dimension du professionnel membre d'un collectif : plusieurs interventions ont insisté sur le fait que ce qui était inaccessible à l'enseignant individuel devenait accessible à des équipes travaillant ensemble et "mutualisant" un certain nombre de compétences et de connaissances. Mais il faut prendre garde que cette question de la mutualisation des compétences, actuellement très utilisée, recouvre des réalités assez différentes.

Au premier plan des réflexions est apparue la question des formations en rapport avec ce type de vision, celle de ses contenus mais aussi de ses modalités, celle des registres de technicité nécessaires. Il s'agit de formation initiale, mais aussi surtout de formation continuée ou plutôt, comme disent les anglophones, de développement professionnel.

Ainsi, la question initiale sur les compétences "en TIC" des enseignants devrait-elle être reformulée pour la troisième année. Il conviendra de s'intéresser moins aux compétences déjà installées qu'à celles qui doivent être acquises pendant la formation. Nous pourrions nous focaliser sur la question des différents registres de technicité, sur les modes de mutualisation des compétences, sur une approche de type professionnalité.

Concrètement, les différentes équipes enverront dès que possible (avant les vacances) des compte-rendus de l'activité en 1999-2000, ainsi que des versions modifiées de leurs contributions, à des fins de publication sur la toile. Une forme de publication" grise" sera également envisagée, sans doute en septembre. L'équipe INRP transmettra à ce moment un compte-rendu plus précis de la réunion.

Un certain nombre de personnes ont également souhaité être associé à la réflexion en cours sur le programme CASENET. Prendre contact à sujet avec Eric Bruillard Bruillar@citi2.fr ou G.-L. Baron baron@inrp.fr .