INRP Secrétariat du CNCRE

LE CNCRE

RAPPORT- BILAN du CNCRE

10 décembre 1997

 

Le Comité national de coordination de la recherche en éducation (CNCRE) a été institué par décret (n°95-674), le 9 mai 1995, auprès du ministre chargé de la recherche qui le préside.
Il a été installé officiellement le 12 novembre 1996.
L'Institut national de recherche pédagogique assure le secrétariat du comité sous la responsabilité de son directeur.

Outre son président, le CNCRE comprend 27 membres titulaires : sept membres de droit, sept représentants d’instances désignés par le ministre chargé de la recherche (conférences des présidents d’universités, des directeurs d’IUFM, INRP, CNRS, CNECSP, CNER, inspection générale), un recteur, douze personnalités qualifiées, françaises ou étrangères, nommées par le ministre de la recherche, dont six sur proposition du ministre chargé de l’éducation nationale.

Le CNCRE est chargé, dans le domaine de la recherche en éducation, de trois missions complémentaires de synthèse, d'orientation et d'évaluation.

A cet effet,

* il s'informe sur l’activité des organismes concernés par ce domaine ainsi que sur les actions de diffusion vers l’ensemble des utilisateurs, publics ou privés et procède à des comparaisons avec l'étranger ;

* il identifie les thèmes et les problématiques sur lesquelles les recherches doivent être menées en priorité ainsi que les modes d'incitation susceptibles de promouvoir ces recherches et d’en faire connaître les résultats ;

* il fait procéder régulièrement à l'évaluation des actions de recherche.

Les travaux du comité ont commencé en janvier 1997 et se sont organisés à partir de deux dossiers :

* réflexion sur les thématiques susceptibles de faire l’objet d’un appel d’offres,

* organisation d’un groupe de travail, dit groupe " Bilan ", sous la direction de J. Beillerot et M. Duru-Bellat pour donner au CNCRE les moyens de construire cet état des lieux de la recherche et de sa diffusion.

Est restée ouverte la question concernant le troisième point des missions du CNCRE, à savoir l'évaluation proporment dite des actions de recherche.

L’appel d’offres du CNCRE

 

Dans le cadre de sa mission d'orientation, le CNCRE a lancé un premier appel d'offres en mai 1997 sur le thème "Hétérogénéité des élèves et des étudiants. Unité et diversité de l'école à l'université".

L'appel d'offres s'articulait autour de deux axes thématiques :

* Apprentissages, pratiques pédagogiques et modes de socialisation

* Politiques éducatives, programmes et dispositifs.

Doté d'un budget de 1,8 MF, l'appel d'offres a été diffusé, dès le 16 mai, auprès des présidents d'université, des directeurs d'établissements de recherche, des IUFM, des départements universitaires et des laboratoires, etc. Il a également été diffusé par le réseau Internet, sur les sites de l'INRP et de la DGRT, par des revues comme Recherche et Formation ou des bulletins d’associations de spécialistes.

Les projets devaient parvenir le 10 juillet 1997, dernier délai, au secrétariat du CNCRE.

 

Les résultats de l’appel d’offres

 

Ce premier appel d'offres peut être considéré comme une réussite ; il a recueilli 85 réponses malgré la brièveté des délais et la plupart des grandes équipes ont participé. Un seul dossier a dû être écarté pour des raisons d'insuffisance technique (dossier incomplet). Le CNCRE a donc statué sur 84 dossiers. (cf. annexe 2).

Lors de sa réunion finale, le 22 septembre 1997, le Comité national de coordination de la recherche en éducation a retenu 15 projets :

Hétérogénéité et réussite dans le premier cycle universitaire. Système, facteurs de réussite, dispositifs,

Responsable scientifique : Monsieur Jean-Pierre JAROUSSE. IREDU-Université de Bourgogne

L’hétérogénéité linguistique des élèves et des étudiants dans l’académie de Rouen : répertoires, pratiques, représentations,

Responsable scientifique : Monsieur Claude CAITUCOLI. Université de Rouen-IRED

Hétérogénéité et réussite dans le premier cycle universitaire. Les dimensions pédagogiques : organisations ressources et mise en oeuvre des moyens,

Responsable scientifique : Monsieur Michel BATAILLE. Université Toulouse le Mirail - CREFI, Centre de Recherche en Education Formation Insertion

La construction sociale de l’" autonomie " à l’école élémentaire ,

Responsable scientifique : Monsieur Bernard LAHIRE. Université Lumière Lyon 2 - Groupe de recherche sur la socialisation

Approches co-disciplinaires des pratiques enseignantes dans leurs rapports aux apprentissages différentiels des élèves,

Responsable scientifique : Madame Claudine BLANCHARD-LAVILLE. Université Paris X Nanterre

L’usage des nouvelles technologies dans l’enseignement : l’ hétérogénéité cognitive des apprenants dans l’intégration des informations multimodales,

Responsable scientifique : Madame Marie-France EHRLICH. Ecole pratique des Hautes Etudes, CNRS, Laboratoire de psychologie cognitive

Activité des élèves, travail d’écriture et apprentissages ,

Responsable scientifique : Monsieur Jean-Yves ROCHEX. Université Paris VIII -Département des sciences de l’éducation- Equipe ESCOL

Situations didactiques, activités langagières, et différences individuelles dans la qualité des acquisitions,

Responsable scientifique : Monsieur Michel HUTEAU. INETOP -Service de recherche

Motivations, activités d’étude et performances chez les adultes en reprise d’études,

Responsable scientifique : Madame Claudette MARINE. Université Toulouse II-Le Mirail Laboratoire Travail et cognition (LTC) - Maison de la Recherche

Hétérogénéité et réussite dans le premier cycle universitaire enseignants et étudiants : représentations, pratiques et adaptation des métiers,

Responsable scientifique : Monsieur Michel FABRE. Université de Nantes - CREN

Production d’écrits et construction des savoirs dans les différentes disciplines scolaires : gestion de l’hétérogénéité des élèves au collège,

Responsable scientifique : Monsieur Jacques COLOMB. INRP - Département Didactiques des disciplines

Analyse des effets sur les attitudes scolaires des élèves en écoles élémentaires d’expériences d’aménagement des temps d’apprentissage,

Responsable scientifique : Madame Claire LECONTE-LAMBERT. Université Charles de Gaulle Lille III - UFR de Psychologie

Discipline scolaire et traitement de l’hétérogénéité. Pratiques enseignantes en technologie au collège,

Responsable scientifique : Monsieur Joël LEBEAUME. ENS Cachan - L.I.R.E.S.T- G.D.S.T.C, IUFM d’Orléans

Étude de la mise en oeuvre et de l’élaboration des notions fondatrices dans les situations d’enseignement : le cas de l’enseignement des sciences et des mathématiques,

Responsables scientifiques : Madame Andrée TIBERGHIEN, Michaël BAKER. Université Lumière LYON 2 - GRIC COAST

Acquisition de l’orthographe, hétérogénéité des élèves et diversité des procédures d’apprentissage,

Responsable scientifique : Monsieur Jean-Pierre CHEVROT. Université Stendhal Grenoble 3 - Laboratoire de linguistique et didactique des langues étrangères et maternelles

 

Quelques éléments de description

 

* Si les projets déposés et retenus donnent une image de la répartition géographique des équipes de recherche, cette image devrait bien évidemment être vérifiée à travers un état des lieux des forces de recherche réparties sur le territoire national. On observe, ainsi, selon les régions, les propositions et les succès suivants :

 

Ile de France

Rhône Alpes

Bourgogne

Midi Pyrénées

Nord Pas de Calais

Aquitaine

Languedoc Roussillon

Alsace

Bretagne

Pays de Loire

Basse Normandie

Haute Normandie

Provence Côte d’Azur

Picardie

Poitou Charentes

Antilles-Guyane

 

24 projets déposés dont 6 retenus

12 projets déposés dont 3 retenus

  7 projets dont 1 retenu

   5 projets dont 2 retenus

   5 projets dont 1 retenu

   5 projets dont 0 retenu

   5 projets dont 0 retenu

   4 projets dont 0 retenu

   4 projets dont 0 retenu

   4 projets dont 1 retenu

   3 projets dont 0 retenu

   3 projets dont 1 retenu

   3 projets dont 0 retenu

   1 projet dont 0 retenu

   1 projet dont 0 retenu

   1 projet dont 0 retenu

 

 

* Toutes les disciplines qui contribuent à l’activité de recherche dans le domaine de l’éducation n’ont pas pris une part égale à la participation à l’appel d’offres. On notera que parmi les projets déposés ou retenus les références disciplinaires ou multidisciplinaires déclarées et dominantes sont les suivantes (plusieurs références peuvent être présentées sur un même projet) :

Didactique 30 projets déposés

Approche multidisciplinaire 30 projets déposés

Sociologie 30 projets déposés

Sciences de l’éducation 21 projets déposés

Psychologie 21 projets déposés

Linguistique, sociolinguistique 6 projets déposés

dont 6 retenus

dont 5 retenus

dont 3 retenus

dont 6 retenus

dont 7 retenus

dont 2 retenus

 

* L’analyse de l’origine institutionnelle des projets montre que les universités ont largement répondu à l’appel d’offres, suivies par des établissements de recherche, des Ecoles normales supérieures, des laboratoires du CNRS et des IUFM. Si l’on fait partir l’analyse des instances qui se déclarent pilote des projets, on observe la répartition suivante :

Universités 61 projets déposés

Etablissement de recherche 12 projets déposés

IUFM 10 projets déposés

dont 11 retenus

dont 4 retenus

dont 0 retenu

 

On notera, cependant que sont présentées des associations entre universités, établissements de recherche, IUFM qui modifieraient cette première impression : ainsi, parmi les 15 projets sélectionnés, deux intègrent des équipes d’IUFM et surtout dix projets sont construits à partir de réseaux ou organisent des réseaux codisciplinaires ou multidisciplinaires.

* Les niveaux d’enseignement concernés par les projets sont dans l’ordre des occurrences (mais celles-ci peuvent également combiner plusieurs niveaux dans l’investigation) :

Collège 30 projets

Ecole 26 projets

Enseignement supérieur 23 projets

Lycée 17 projets

Ecole maternelle 10 projets

Formation des adultes 3 projets

dont 6 retenus

dont 5 retenus

dont 6 retenus

dont 4 retenus

dont 1 retenu

dont 1 retenu

 

On notera par ailleurs que sur les 84 projets, 8 concernent les ZEP et 2 l’enseignement spécialisé.

Au total, les projets présentés montrent que des équipes chevronnées et donc très solides se sont manifestées et ont été prises en considération.

Plus généralement, on a pu remarquer le souci de répondre aux suggestions avancées dans le texte de l’appel, comme par exemple de présenter :

° des approches relevant de différents domaines (éducation et formation, apprentissage et socialisation)

° des articulations entre plusieurs disciplines

° des méthodologies diversifiées

° des comparaisons internationales et/ou des collaborations avec des équipes étrangères

° des mises en réseau de plusieurs équipes, etc.

 

Suite et suivi de l’appel d’offres

 

S’il convient de réfléchir au rôle du CNCRE et aux moyens qu’il doit développer pour aider les jeunes chercheurs ou les jeunes équipes à faire des propositions de projets avec plus de savoir-faire on remarquera que l’appel d’offres n’est pas le seul instrument pour aider à l’émergence de propositions de qualité et à la structuration du milieu de la recherche dans ce domaine.

Dans d’autres cercles scientifiques il existe une alternance de deux types d’actions :

*appel d’offres, à condition qu’il y ait une certaine régularité,
*animation de réseaux, aide à leur structuration par des moyens récurrents et par une demande de production à l’issue d’un temps de travail donné.

On pourrait fort bien imaginer que soient ainsi " aidés " 5 ou 6 réseaux, par des dotations budgétaires permettant des échanges et des rencontres.

Ainsi, monsieur Bernard Bigot, directeur général de la recherche et de la technologie, a annoncé un deuxième appel d'offres (lancement janvier 1998, réponses mars 1998).Un des thèmes évoqués concerne le transfert des résultats de la recherche. Outre cette procédure d’appel d’offres, des réseaux thématiques pourraient être financés conjointement à la commande d’un rapport.

Pour ce qui est du présent appel d’offres et de l’aide qu’il peut apporter à la structuration de réseaux de chercheurs sur des thématiques communes, un suivi est prévu qui comportera les temps forts suivants :

* Information sur les résultats de l’appel d’offres (livre des résumés des projets)

* Suivi par le comité d’appel d’offres élargi des équipes sélectionnées, avec une réunion d’étape prévue à mi parcours (fin 1998)

* Organisation d’un colloque à l’issue des deux ans où les équipes auront à présenter les résultats de leurs travaux.

 

Un état des lieux de la recherche et de sa diffusion

 

A travers l’appel d’offres

 

La procédure de l’appel d’offres peut permettre de vérifier comment les forces de recherche sont concernées par certaines questions vives comme, ici, celle de l’hétérogénité des publics. Il ne construit cependant qu’une image incomplète, largement dépendante des réponses qui sont loin d’épuiser toutes les potentialités des propositions qui auraient pu être faites par d’autres équipes peut être engagées dans le même temps sur des chantiers lourds ou d’autres objets qui ne les rendaient pas disponibles.

Si un appel d’offres ne peut construire qu’un état des lieux toujours " orienté " par la thématique qu’il a choisie, ce premier appel d’offres du CNCRE a cependant été rédigé pour être à la fois large, dans son invitation thématique, et précis, dans les objectifs qu’il affichait et qui insistaient sur l’articulation entre les disciplines, la mise en réseau des équipes, l’ouverture aux comparaisons et aux collaborations internationales, etc.

On peut espérer qu’il permet à la fois d’obtenir un premier aperçu des dynamiques et des équipes de recherche, même s’il ne peut prétendre épuiser le champ des possibles, et qu’il aidera à la structuration d’un milieu .

A travers des enquêtes

Outre cette organisation d’un appel d’offres par le CNCRE, on aura beaucoup insisté, dans cette première année de travail, sur la nécessité d’établir des bilans, des synthèses.

Un groupe de travail spécifique, dit " Groupe-Bilan " s’est investi sous la direction de M. Duru-Bellat et J. Beillerot dans le repérage, la construction et l’évaluation d’instruments permettant d’établir ces observatoires de la recherche et de sa diffusion.

Les missions du CNCRE justifient clairement l’opportunité de construire ces observations : comment définir des priorités et a fortiori une politique de développement, voire de promotion, sans cette connaissance préalable ?

Une première difficulté a été évoquée par les membres du CNCRE, avant celles mêmes que ne manqueront pas de faire surgir les choix méthodologiques permettant la réalisation de ces états des lieux :

* pour la recherche en éducation : quelle unité d’analyse de départ choisir : les disciplines, les domaines de recherche, les institutions ?

* pour la diffusion de la recherche, et par exemple des périodiques qui " parlent " de l’éducation, doit-on faire d’emblée le départ entre les revues " scientifiques " et les revues de vulgarisation ou celles développant des savoirs orientés vers les pratiques ?

Le groupe de travail a décidé de répondre à ces différents registres de questions en élaborant deux projets d’enquêtes :

1.vers les centres et les équipes développant des travaux dans le domaine de l’éducation des questionnaires qui permettraient de capitaliser des informations sur :

* l’organisation et le fonctionnement des équipes

* les activités et les thématiques de recherche

* l’organisation des activités de recherche, les collaborations, les réseaux

* la formation doctorale

* les productions, publications, valorisation de la recherche.

2. vers les rédacteurs de périodiques portant sur l’éducation. Une liste des listes des périodiques élaborée à partir de fonds documentaires du CNAM, du CEREQ, de l’INRP, du CIEP, de l’INIST a été établie et compte plus de 700 titres qui sont le " vivier " de cette enquête portant sur :

* la politique rédactionnelle

* la diffusion et notamment le lectorat.

Plusieurs questions ou observations ont guidé l’ analyse du CNCRE :

* Pourquoi cette capitalisation de l’information ? Une veille documentaire doit viser, à travers les instruments d’observation qu’elle utilise, à construire des outils pour la recherche, sa diffusion, son pilotage, pour la mise en réseau des équipes notamment, le choix des thématiques à développer, etc.

* Il n’est pas exclu qu’un seul type de document puisse satisfaire à ces divers niveaux d’objectifs à condition que soient définies les formes et les géométries variables des exploitations et la combinaison des traitements qualitatifs ou statistiques.

* Plus généralement, la construction de ce type d’outils doit être pensée en comparaison des bases de données existantes et notamment européennes.

 

A cet égard, le secrétariat du CNCRE a établi un repérage des bases de données existantes sur la recherche et les organismes de recherche, dans l’union européenne notamment, sur différents types de supports dont le réseau Internet. Plus généralement, l'INRP a assuré son rôle de secrétariat en préparant des notes et des dossiers permettant d'alimenter la réflexion du comité ou répondant à ses commandes. Il s'est également employé à permettre la réalisation et la mise en oeuvre des enquêtes sur l'état des lieux de la recherche et de sa diffusion.

Au bout d’une année de travail, le CNCRE dispose donc d’une logistique pour le lancement, l’exploitation, l’analyse des deux enquêtes proposées et qui permettraient de répondre à la première mission définie pour le CNCRE d’" une information sur l’activité des organismes concernés par la recherche en éducation " et sur les périodiques qui en assurent la " diffusion " (cf. décret n° 95 674, du 9 mai 1995) .

Il a, également, dans le cadre de sa seconde mission, " identifié des thèmes de travail pour des recherches à mener en priorité ", pour le premier appel d’offres qu’il a lancé et pour ceux qu’il annonce.