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Mise à jour : 14/02/2006

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Neurobiologie de la dépendance
Le Faisceau du plaisir et de la récompense

Rédigé par Constance Hammond, U29, INSERM 

Toutes les substances psychoactives (y compris tabac et alcool) agissent directement ou 
indirectement sur les mêmes réseaux de neurones du système nerveux central, appelés faisceau du  plaisir et de la récompense : 

Ceci explique que les usages abusifs de toutes les drogues ont des effets communs. 

Action des substances psychoactives sur le système mésolimbique

Présentation du système mésolimbiqueLe système mésolimbique est formé de neurones dopaminergiques du mésencéphale (neurones qui synthétisent la dopamine comme neurotransmetteur). Leurs corps cellulaires sont situés dans l'aire tegmento-ventrale (ATV) et leurs axones projettent au noyau accumbens, au tubercule olfactif, au cortex frontal et à l'amygdale.
 
Localisation du système mésolimbique dans l'encéphale
Vue en 3D du système mésolimbique
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Les substances psychoactives agissent sur ce système qui est normalement activé par des signaux sensoriels (signaux naturels): par exemple, si on éprouve du plaisir à écouter une musique (stimulus auditif), on va vouloir écouter cette musique de nouveau. On dit qu'il y a renforcement positif

Dans le cas de l'usager de la drogue, c'est la drogue qui active les circuits du plaisir et de la récompense, court-circuitant ainsi l'environnement pour donner un renforcement positif. De plus, comme les substances psychoactives donnent en général un renforcement positif beaucoup plus puissant que les stimuli naturels, le sujet ne va plus chercher qu'à consommer la drogue de nouveau. 

Les neurones dopaminergiques mésolimbiques sont au centre de processus de récompense, à savoir les processus biologiques qui participent à la sensation subjective du plaisir. Ces neurones sont activés par la plupart des drogues ou substances psychoactives (voir figure ci-dessous). Ils jouent un rôle important dans les aspects psychiques de la dépendance, c'est à dire la sensibilisation et l'envie irrépressible de consommer la drogue. 

Mise en évidence du renforcement positif des drogues
- Le modèle d'autoadministration
 
Dispositif expérimentalUn rat est dans une cage. On lui implante à demeure un cathéter intraveineux relié à une pompe capable d'injecter lentement une solution de cocaïne. 

Dans cette cage, il y a deux leviers rétractables: un levier dit actif et un levier dit inactif: 

  • lorsque le rat appuie sur le levier actif, il reçoit une injection de 0,1 ml de cocaïne (à 2,5 mg/ml), la lumière de la pièce s'éteint et une lumière s'allume pendant 20 secondes au-dessus du levier actif, puis les deux leviers disparaissent (se rétractent). 
  • lorsque le rat appuie sur le levier inactif, il ne reçoit aucune injection et rien ne se passe du point de vue lumière. Au bout de 20 secondes, les deux leviers disparaissent.
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Résultats

Très vite, les rats appuient sur le levier actif de nombreuses fois par jour, et n'appuient presque plus sur le levier inactif. Ils en oublient même de manger. On dit qu'il y a renforcement positif .

Nouvelle expérience :Si on lèse les systèmes dopaminergiques en injectant la toxine 6-hydroxydopamine, ou si on lèse sélectivement les fibres dopaminergiques mésolimbiques en injectant la toxine uniquement dans le noyau accumbens, ceci élimine le comportement d'autoadministration de cocaïne.

Mode d'action des substances psychoactivesLes deux substances psychoactives qui interagissent directement avec la transmission dopaminergique sont les amphétamines et la cocaïne. Ces psychostimulants élèvent la concentration extracellulaire de dopamine car elles inhibent le recaptage de la dopamine libérée par les terminaisons synaptiques. La dopamine ainsi en escès active plus longtemps les récepteurs spécifiques, les récepteurs D1 à D5. 

Action des substances psychoactives sur l'axe hypothalamo-hypophyso-corticosurrénalien
L'axe hypothalamo-hypophysio-corticosurrénalien a pour produit final de son activation les glucocorticoïdes. Les hormones glucocorticoïdes qui sont la cortisone chez le rongeur et le cortisol chez l'homme, sont sécrétées par la glande surrénale. Elles consitutent une des principales réponses biologiques au stress. Les glucocorticoïdes exercent une action facilitatrice très importante sur l'activité des neurones dopaminergiques .

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