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   Égalité des chances : problématique

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Texte de  Interne_Siteb.gif (299 octets) Françoise Platone (INRP-CRESAS) et Interne_Siteb.gif (299 octets) Alain Goussot (CSAPSA, Bologna).
Etoilej.gif (116 octets) Bibliographie

Le terme d'égalité des chances, ou, à plus proprement parler, "d'égalisation" des chances, renvoie à un objectif politique et social déclaré par toutes les sociétés démocratiques économiquement développées : assurer à tous les jeunes, quelles que soient leurs caractéristiques individuelles ou leurs appartenances culturelles et sociales, un niveau de formation générale élevé garant d'une insertion professionnelle et sociale réussie et d'un accomplissement personnel.

 La notion est apparue au cours des années 1960 [Etoilej.gif (116 octets) Forquin], au moment où le corps social, dans beaucoup de pays européens, a pris conscience que les inégalités sociales déterminaient l'échec scolaire et l'inadaptation sociale d'un grand nombre d'enfants et de jeunes majoritairement issus des groupes sociaux les plus défavorisés, notamment celui des travailleurs manuels non qualifiés, immigrés ou non.

A cette époque, des évolutions économiques fortes, qui n'ont fait que s'accentuer depuis, ont commencé à transformer le profil des emplois : les tâches professionnelles se sont intellectualisées et la plupart des métiers requièrent aujourd'hui un niveau de formation générale élevée. Il est donc devenu nécessaire aux yeux des responsables politiques de permettre à une masse croissante d'élèves l'accès à des formations générales longues. Ces déterminations économiques sont allées de pair avec le renforcement de valeurs humanistes et démocratiques reconnaissant à tous le droit à l'éducation et à l'intégration sociale, y compris ceux qui se trouvent pénalisés d'une façon ou d'une autre par le fonctionnement social : personnes appartenant aux catégories sociales économiquement défavorisées (notamment les immigrés), et aussi les filles, les handicapés...

Ces orientations ne sont pas restées sans effet. Au cours des trente dernières années, beaucoup de systèmes d'enseignement européens se sont en effet démocratisés et l'on constate aujourd'hui presque partout que les scolarités se sont allongées et que Etoilej.gif (116 octets) "le niveau a monté".

 Toutefois, tout n'est pas résolu : les systèmes d'enseignement ne parviennent pas encore à assurer à tous une éducation suffisante. En particulier, chaque année les systèmes éducatifs produisent leur lot de jeunes laissés pour compte, qui sortent prématurément du système scolaire sans formation suffisante ni qualification professionnelle. Parmi ceux-ci, se trouve une proportion alarmante, bien que difficile à chiffrer et variable d'un pays à l'autre de jeunes ne maîtrisant pas les savoirs instrumentaux de base, notamment la lecture et l’écriture [Etoilej.gif (116 octets) Vaniscotte]. Or, comme le remarquent Baudelot et Establet : "L’évolution à la hausse de l’ensemble fait apparaître plus cruellement la situation des laissés-pour-compte de la scolarité : moins nombreux mais placés dans une situation encore plus précaire ; car les standards intellectuels et culturels de la vie sociale quotidienne exigent, pour seulement pouvoir s’y orienter, la maîtrise d’un bagage intellectuel et symbolique dont l’école a encore aujourd’hui le monopole." [Etoilej.gif (116 octets) Baudelot, Establet]

 Ces insuffisances de la démocratisation de l'accès au savoir se combinent aujourd'hui avec de nouveaux facteurs d'inégalité : la crise économique qui n'a fait que s'accroître dans les quinze dernières années crée dans la plupart des pays une situation paradoxale et explosive : alors que le niveau de formation ne cesse de s'élever, le travail s'est raréfié et le chômage s'accroît .[Interne_Siteb.gif (299 octets) Indicateurs économiques des 15 pays de l'Union européenne] Une bipolarisation de la structure sociale se crée. D'un côté ceux qui ont la chance d'avoir du travail, de l'autre, ceux qui n'en ont pas ou qui n'en ont plus. Les conditions de vie des couches sociales les plus défavorisées se détériorent et les jeunes mal formés sont les premières victimes du chômage.

 Dans ce contexte, l'intégration sociale des populations immigrées crée des problèmes sociaux d'intolérance et d'exclusion, que cette immigration soit ancienne, datant de l'époque où les pays riches avaient besoin "d'importer" une main-d'oeuvre supplémentaire -immigration maghrébine en France par exemple-, ou qu'elle soit plus récente, voire très récente, sous l'effet de conflits armés ou de bouleversements sociaux intervenus dans certains pays, y compris en Europe (immigrations albanaise et bosniaque en Italie par exemple).

 Ces facteurs créent dans beaucoup de pays une situation sociale de crise où les phénomènes de violence et d'intolérance ne sont pas rares, une situation explosive mettant en péril la paix sociale. Il est donc urgent de trouver les moyens de construire une société plus unie. Comme dans la phase précédente, l'école est désignée comme le lieu possible de cette construction. Elle se trouve investie d'une double mission : conduire chaque élève au maximum de ses possibilités, apprendre à tous à vivre ensemble de façon harmonieuse dans la pleine reconnaissance des droits de chacun, notamment de ceux qui sont habituellement marginalisés ou infériorisés.

 Les innovations étudiées au cours de l'année 1996-1997 dans dix pays européens par les membres de l'Observatoire reflètent-t-elles cette problématique ? Quelles voies et quels chemins proposent-elles pour approcher les objectifs ambitieux des systèmes éducatifs ?

 Etoilej.gif (116 octets) Bibliographie

Etoilej.gif (116 octets) Forquin, J.C. (1990), "La sociologie des inégalités d'éducation : principales orientations, principaux résultats depuis 1965" et " L'approche sociologique de la réussite et de l'échec scolaires : inégalité de réussite et appartenance sociale" in Sociologie de l'éducation. Dix ans de recherche. Recueil de notes de synthèses publiées par la Revue française de pédagogie, Paris, INRP/L'Harmattan, 1990, p. 19-58 et p. 59-102.

Etoilej.gif (116 octets) Baudelot C. et Establet R., Le niveau monte, Paris, Ed. du Seuil, 1989.
Etoilej.gif (116 octets) op. cit. p. 157.

Etoilej.gif (116 octets) Vaniscotte F., "L'échec scolaire en Europe", Migrants-formation, n°104, mars 1996

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© Innova : Observatoire européen des innovations en éducation et en formation / European Observatory for Innovation in Education and Training, juin 1998.