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Ecole bilingue franco-arabe de la rue de Tanger, Paris XIXème
Etude de cas : résumé

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Texte de Interne_Siteb.gif (299 octets) Daniel SANCHEZ, Pays : Interne_Siteb.gif (299 octets) France. Thème : Interne_Siteb.gif (299 octets) Apprentissage des langues, médiation culturelle et formation à la dimension européenne. Interne_Siteb.gif (299 octets) Texte intégral
Descripteurs : Interne_Siteb.gif (299 octets)
Etoilej.gif (116 octets) 1. Introduction Etoilej.gif (116 octets) 4. Analyse de l'innovation
Etoilej.gif (116 octets) 2. Descriptif de l'innovation Etoilej.gif (116 octets) 5 Méthodologie de l'étude
Etoilej.gif (116 octets) 3. Déroulement de l'innovation Etoilej.gif (116 octets) Notes

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Etoilej.gif (116 octets) 1. Introduction :

Titre de l’innovation :

L’école de la rue Tanger est une école bilingue (Etoilej.gif (116 octets) 1) Elle accueille 70% d’enfants étrangers dont la moitié des enfants sont arabophones. Ils sont le plus souvent issus de familles socio-économiquement défavorisées. C’est un enseignement de la langue dans la langue et ceci de la maternelle jusqu’à la fin du primaire (de 2 ans à 12 ans).

En quoi cette innovation relève de la définition commune :

Dans un quartier de ce type, les enfants vivent un bilinguisme soustractif (Etoilej.gif (116 octets)   2), ce qui les conduit à dévaloriser leur langue et culture d’origine. En faisant de la langue arabe une langue d’enseignement au même titre que la langue française, l’école de la rue Tanger conduit les enfants vers un bilinguisme additif, car la langue arabe est valorisée socialement en étant un vecteur d'enseignement au même titre que le français.

Dans cet établissement, les enseignants encouragent les enfants à parler leur langue maternelle à la maison, ceci pour contrer l'image négative qu'ils ont de la culture et de la langue de leurs parents. Ils veulent que les enfants soient fiers de leurs origines, et de parler leurs langues maternelles.

Critère de choix de l'innovation :

D'une part, il est rare que l'on s'intéresse aux représentations qu'ont les enfants d'origine étrangère de leur langue et de leur culture. Les enfants de cette école en ont une représentation positive alors que généralement c'est plutôt le contraire dans ce type de quartier, où l'on considère souvent sa langue comme une sorte de dialecte. De plus la communauté maghrébine souffre de préjugés raciaux de la part des pays d'accueil, ce qui provoque souvent un amalgame entre le statut socio-économique et la langue considérée comme inférieure. Cette école vise à lutter contre ces préjugés et à donner une image positive de la culture de ces enfants.

D'autre part, les chercheurs internationaux sont d'accord pour reconnaître que la mise en place d'un bilinguisme chez l'enfant facilite l'apprentissage, et favorise le polylinguisme.

D'ailleurs ils constatent une plus grande performance cognitive.

A notre époque le bilinguisme voire le polylinguisme est un atout considérable pour la réussite sociale.

 Etoilej.gif (116 octets) 2. Descriptif de l'innovation ("carte d'identité") :

Objectif de l'innovation :

L'innovation a trois objectifs principaux qui sont les suivants :

1. apprentissage d'une seconde langue ;

2. lutte contre l'échec scolaire, et la mise en place d'actions pour la réussite scolaire ;

3. utilisation des compétences d'un certain nombre d'enfants de l'école en langue arabe pour l'apprentissage de cette langue à d'autres enfants.

Un autre objectif très important est la reconnaissance d'une langue et d'une culture minoritaire dans l'école et par là-même de toutes les langues et cultures des enfants de l'école.

Localisation et échelle :

L'innovation concerne deux écoles du quartier qui sont une école maternelle et une école primaire, qui se répartissent de la façon suivante :

Etoileb.gif (105 octets) trois classes de maternelle (petite, moyenne et grande section) ;

Etoileb.gif (105 octets)  dix classes de l'école élémentaire qui vont du Cours Préparatoire (CP) au Cours Moyen 2ème année (CM2).

Ensuite l'apprentissage est poursuivi dans le collège voisin et par la suite, les élèves peuvent poursuivre leur apprentissage au lycée Balzac (dans le 17ème arrondissement de Paris).

Les objectifs du collège sont différents de ceux de l'école élémentaire. Sont inscrits en cours élémentaire tous les enfants qui le désirent, quel que soit leur niveau en français. On pense que l'apprentissage d'une autre langue aide tout le monde y compris les enfants qui sont en difficulté. Il n'en est pas de même au collège, car sont inscrits au collège uniquement les enfants qui n'ont pas de problème en français ni en mathématiques, ce qui élimine les enfants arabophones qui arrivent en cours d'année.

Les acteurs :

Cette innovation a été mise en place par les enseignants de l'école, sous la responsabilité de l'inspecteur d'académie, et appuyée par l'inspecteur départemental, ainsi que par le chargé de mission auprès du recteur de Lille.

Public cible :

Ce sont des enfants de 2 à 12 ans qui sont du quartier (c'est-à-dire 99% du secteur scolaire). L'inscription en section internationale est basée sur le volontariat des familles.

Moyen et source de financement :

Ils ne bénéficient d'aucune aide de l'Etat. Les enseignants en langue arabe sont payés par leurs pays respectifs, c'est à dire par le Maroc et la Tunisie. C'est un contrat qui est passé par les ambassades des deux pays. Au début de l'innovation ils avaient commencé à travailler avec l'Algérie.

Age de l'innovation :

L'enseignement bilingue franco-arabe a débuté en mai 1986. Un groupe de réflexion s'est mis en place durant l'année scolaire 1985/1986. L'innovation dure maintenant depuis 11 ans.

Avant la mise en place de cette innovation il y avait des cours intégrés d'algérien qui s'adressaient aux enfants algériens (Etoilej.gif (116 octets) 3).

Etoilej.gif (116 octets) 3. Déroulement de l'innovation :

Récit du déroulement :

La réalisation de cette idée émane d'un stage d'initiation à la scolarisation des enfants non francophones. C'est l'école qui a demandé à l'inspection d'académie la possibilité de mettre en place cette innovation. Les enseignants ont organisé des réunions et des stages pour développer et mettre à jour cette idée.

La section se réfère au Bulletin Officiel du 14 mai 1981, qui en définit les modalités de création et de fonctionnement. Elle s'appuie sur l'expérience des sections internationales mises en place dans le Nord Pas de Calais. Ainsi c'est une structure éducation nationale soutenue pédagogiquement par le CEFISEM de l'École Normale des Batignolles de Paris. En septembre 1987, la section internationale franco-arabe se compose de :

Etoileb.gif (105 octets) deux classes maternelles de moyenne et grande section ;
Etoileb.gif (105 octets) deux classes de Cours Préparatoire (CP) ;
Etoileb.gif (105 octets) une classe de Cours Élémentaire 1ère année (CE1).

Progressivement on a pris des élèves de plus en plus tôt en classe maternelle et ils sont montés dans tous les niveaux de cours élémentaire.

Maintenant, il y a trois classes de maternelle (c'est-à-dire petite, moyenne et grande section) et dix classes en cours élémentaire qui se répartissent du Cours Préparatoire (CP) au Cours Moyen 2ème année(CM2).

Les sections fonctionnent avec 5 enseignants d'arabe à plein temps.

Organisation et gestion :

L'organisation a été mise en place par l’école et entièrement gérée par l’école.

L’inspecteur d’académie est garant de ce qui est fait.

Les enseignants de français et d’arabe travaillent en étroite collaboration ce qui permet une continuité des méthodes et des acquisitions. Le contenu de l’enseignement s’appuie sur les programmes et enseignements officiels de l’école élémentaire française.

Etoilej.gif (116 octets) 4. Analyse de l’innovation :

Analyse du processus :

Initiative : M Besson, directeur de l’école élémentaire, est l’instigateur de ce projet, ainsi que l’équipe pédagogique. Ils ont travaillé beaucoup avec le CEFISEM de Paris.

Périodisation : phase, étapes du processus. Pour la mise en place de l’innovation durant l’année scolaire 1985/1986, toutes les 6 ou 7 semaines, ils organisent des réunions de synthèse avec les enseignants français et l’enseignant arabe et également un colloque avec des spécialistes scientifiques.

Moments décisifs dans l’évolution : Pour le directeur de l’école élémentaire, M Besson, tous les moments sont décisifs. Un des moments clé est la reconnaissance de leurs besoins par les ambassades.

Maintenant les ambassades envoient des enseignants d’arabe sans lésiner sur le nombre d’heures. Ce nombre d’heures important permet aux enseignants d’arabe d’être présents aux différentes manifestations dans l’école et d’être aussi spectateurs lors des enseignements en français pour ainsi permettre des discussions (Etoilej.gif (116 octets) 4).

Constitution de réseaux, de points d’appui : Durant la mise en place et quelque temps après c’était le CEFISEM de Paris. Maintenant ils n’ont presque plus de relation avec le CEFISEM et fonctionnent pratiquement en autarcie.

Facilateurs et freins du développement : Les protagonistes de ce projet ont été beaucoup aidés, soutenus et défendus par les inspecteurs de l’éducation nationale. Un des freins est d’avoir choisi trois pays du Maghreb car cela empêche d’avoir une relation privilégiée avec un des pays, et aussi d’avoir une reconnaissance nationale. Ils essaient maintenant d’avoir comme interlocuteur unique le Maroc de façon à obtenir des accords entre la France et le Maroc.

Évaluation de l’innovation :

L’innovation a-t-elle été évaluée ? Comment ?

L’Éducation Nationale organise chaque année une évaluation nationale en Cours Élémentaire 2ème année (CE2) et en 6ème. Si on compare les résultats scolaires des enfants en classe bilingue et non bilingue, globalement la réussite des enfants en classe bilingue est de 15% supérieur à celle des classes non bilingues, aussi bien en français qu’en mathématiques. Les enfants ayant 4 ou 5 heures de cours en moins en français ont de meilleurs résultats en français.

Effets observés :

Comme le dit M. Besson dans le livre de D. Groux (Etoilej.gif (116 octets) 5) " ces enfants retrouvent leurs racines, ce qui engendre une plus grande motivation et, partant une meilleure réussite ".

Les élèves de la rue Tanger vont vers un bilinguisme additif, ils ont donc une meilleure image d’eux-mêmes et de leurs origines, ce qui permet une meilleure intégration.

Leçons tirées : il faut apprendre une langue étrangère le plus tôt possible dans toutes les écoles en France et ceci dès l’école maternelle, et non pas une 1/2 heure de temps en temps à partir du Cours Élémentaire 2ème année (CE2).

Perspectives :

La perspective pour l’évolution de l’innovation est d’avoir comme interlocuteur unique le Maroc, pour qu’il puisse y avoir une reconnaissance nationale entre le Maroc et la France ce qui permettrait des échanges entre les deux pays.

Signification par rapport au système dans lequel elle s’insère :

Quelle que soit la langue enseignée précocement c’est un plus pour l’enfant, car c’est l’apprentissage d’une autre langue qui fait que l’enfant progresse.

Relation avec la politique nationale ou régionale :

L’école de la rue Tanger a pour interlocuteur l’ambassade du Maroc, l’ambassade de Tunisie, l’inspecteur d’Éducation Nationale, le CEFISEM de Paris.

Etoilej.gif (116 octets) 5. Méthodologie de l’étude :

Position de l’auteur de l’innovation :

Étudiant à l’université de Rouen en sciences de l’éducation et simple observateur dans l’école de la rue Tanger.

Méthode d’enquête :

L’étude est essentiellement basée sur les interviews, les observations et la documentation.

Etoilej.gif (116 octets) 6. Notes

Etoilej.gif (116 octets) (1) : Selon Siguan M et Macket M "nous appelons éducation bilingue un système éducatif où l'enseignement est dispensé en deux langues, dont l'une est normalement, mais pas toujours la première langue des élèves.", dans Éducation et bilinguisme, UNESCO Delachaux et Niestlé, Lausanne, 1986.

Etoilej.gif (116 octets) (2) : Enfants dont la langue maternelle est peu valorisée.

 Etoilej.gif (116 octets) (3) : Les cours intégrés s'adressaient aux enfants algériens. Pendant le temps scolaire les enfants avaient des cours d'algérien qui correspondaient au programme algérien et sur lequel l'école avait peu de contrôle.

Etoilej.gif (116 octets) (4) : Par exemple dernièrement un enseignant arabe a participé à une sortie en classe nature.

Etoilej.gif (116 octets) ( 5 ) : Groux D. " L’enseignement précoce des langues " Lyon, Chronique sociale, 1996.

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© Innova : Observatoire européen des innovations en éducation et en formation / European Observatory for Innovation in Education and Training, juin 1998.